BEYROUTH: Le Liban « vu d'en haut » : l'armée libanaise proposera dès jeudi des survols touristiques du pays en hélicoptère, une initiative visant à renflouer les caisses de l'institution, frappée de plein fouet par l'effondrement économique.
L'effondrement --le pire de l'histoire du Liban et une des pires crises au monde depuis 1850 selon la Banque mondiale--, s'accompagne d'une dépréciation inédite de la monnaie, qui a fait fondre le budget de l'Etat mais aussi des forces armées et les soldes des militaires.
Sur son site Internet, l'armée a annoncé le coup d'envoi, dès le 1er juillet, de survols touristiques « d'une durée de 15 minutes à bord d'un hélicoptère de type Raven » depuis deux bases à Amchit (nord) et Rayak (est).
Les futurs clients intéressés par l'initiative « Liban... vu d'en haut » peuvent s'inscrire en remplissant un formulaire en ligne « réservé aux civils ».
Trois personnes sont autorisées à monter à bord de chaque hélicoptère. Le vol coûte environ 150 dollars, à payer en espèces.
L'objectif est « d'encourager le tourisme libanais d'une nouvelle manière, en plus de soutenir l'armée de l'air », a indiqué une source militaire.
A la mi-juin, la France avait présidé une conférence d'aide réunissant une vingtaine de pays mobilisés pour l'armée libanaise, mais aucune annonce concrète n'avait été communiquée à l'issue de la réunion.
L'armée avait formulé des besoins très précis d'aide immédiate (nourriture, médicaments, carburant, pièces détachées), s'élevant à plusieurs dizaines de millions d'euros.
A l'été 2020, elle avait aussi annoncé qu'elle ne servirait plus de viande dans les repas proposés aux soldats, en raison de la flambée des prix des denrées alimentaires.
La dépréciation a aussi fait fondre les salaires. Un simple soldat gagne environ 1,2 million de livres libanaises par mois, soit aux alentours de 800 dollars au taux de change officiel, mais de fait près de 80 dollars seulement au taux du marché noir.