Soudan: accord de paix historique formalisé entre gouvernement et des rebelles

Le général Mohamed Hamdan Daglo, chef adjoint du Conseil militaire de transition du Soudan, à Khartoum, la capitale, le 4 août 2019. (Ashraf SHAZLY/AFP)
Le général Mohamed Hamdan Daglo, chef adjoint du Conseil militaire de transition du Soudan, à Khartoum, la capitale, le 4 août 2019. (Ashraf SHAZLY/AFP)
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Publié le Lundi 31 août 2020

Soudan: accord de paix historique formalisé entre gouvernement et des rebelles

  • Encore plus symbolique: les ennemis d'hier, M. Daglo et les chefs des mouvements rebelles, regroupés au sein du Front révolutionnaire soudanais (FRS) se sont serré la mains et ont même initié quelques pas de danse
  • « C'est un grand succès. Nous pensons que nous avons ainsi commencé la réelle transformation du Soudan d'une dictature vers une démocratie »

JUBA : L'accord de paix historique destiné à éteindre une guerre de dix-sept ans au Soudan, en particulier dans le Darfour où des centaines de milliers de personnes ont été tuées, a été paraphé lundi par les autorités soudanaises et plusieurs mouvements rebelles.

Les accords ont été paraphés en deux temps lors d'une cérémonie à Juba, au Soudan du Sud: d'abord les mouvements rebelles du Darfour, où la guerre débutée en 2003 a fait dans les premières années au moins 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU, puis le mouvement rebelle du Kordofan-Sud et du Nil bleu, où la guerre a affecté un million de personnes.

Entre le passage de chaque groupe de signataires, un chanteur accompagné d'un orchestre entonnait des chants traditionnels.

Pour les autorités, c'est en uniforme militaire kaki que Mohamed Hamdan Daglo, vice-président du Conseil de souveraineté et accusé d'avoir commis des "atrocités" au Darfour durant la guerre civile, a signé l'accord.

Encore plus symbolique: les ennemis d'hier, M. Daglo et les chefs des mouvements rebelles, regroupés au sein du Front révolutionnaire soudanais (FRS) se sont serré la mains et ont même initié quelques pas de danse.

L'accord a également été paraphé, en tant que témoin, par le président du Soudan du Sud Salva Kiir.

D'autres accords portant sur le développement du pays ont également été paraphés avec des responsables politiques et tribaux de plusieurs régions.

M. Kiir avait pris place à la tribune, sous une banderole précisant "Comité de médiation pour les pourparlers de paix", aux côtés du général Abdel Fattah al-Burhane, qui préside le Conseil souverain à la tête du Soudan, et le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok.

Pour célébrer le premier succès dont ils peuvent se targuer depuis la chute de l'autocrate Omar el-Béchir au printemps 2019, les dirigeants soudanais s'étaient déplacés en grand nombre à Juba. Plusieurs pays étrangers étaient également présents.

"Nous savons que nous allons affronter quelques problèmes lorsque nous allons commencer à procéder (à la mise en oeuvre de cet accord) sur le terrain mais nous avons cette volonté politique et nos amis dans l'armée ont cette volonté politique pour que cela fonctionne", a commenté auprès de l'AFP Fayçal Mohamed Saleh, ministre de l'Information et de la Culture, en marge de la cérémonie.

"C'est un grand succès. Nous pensons que nous avons ainsi commencé la réelle transformation du Soudan d'une dictature vers une démocratie (...) parce que nous sommes désormais rejoints par les mouvements armés de gens de toutes les régions du Soudan", a-t-il poursuivi.

Le chef des médiateurs et conseiller du président du Soudan du Sud pour les affaires de sécurité Tutkew Gatluak s'était déjà réjoui dimanche: "Le rêve est devenu réalité après des efforts considérables qui ont permis d'arriver à un accord de paix entre le gouvernement et le Front révolutionnaire soudanais". 

Le FRS est constitué de quatre mouvements de guérilla ayant combattu au Darfour (ouest), ainsi que dans les Etats du Kordofan-Sud et du Nil Bleu, au sud.

 

Un an de négociations

Un an aura été nécessaire pour arriver à cet accord, tant était profonde la méfiance et ardus les dossiers.

"Lors de la déclaration de Juba en septembre (2019), tout le monde s'attendait à ce que la paix soit signée dans les deux ou trois mois, mais (...) nous nous sommes aperçus que les questions étaient d'une rare complexité", a déclaré M. Hamdok dimanche.

Après l'échec de plusieurs accords de paix, comme celui de 2006 à Abuja, au Nigeria, et celui de 2010 au Qatar, les adversaires d'hier ont compris qu'il ne s'agissait pas seulement d'une question de sécurité. Ils sont allés au fond des problèmes qui empoisonnent le pays depuis son indépendance en 1956.

Les rebelles et le gouvernement ont paraphé huit protocoles constituant l'accord de paix: sécurité, propriété foncière, justice transitionnelle, réparations et compensations, développement du secteur nomade et pastoral, partage des richesses, partage du pouvoir et retour des réfugiés et des déplacés.

L'accord stipule que les mouvements armés devront à terme être démantelés et que leurs combattants devront rejoindre l'armée régulière, qui sera réorganisée pour être représentative de toutes les composantes du peuple soudanais.

Ces négociations de paix étaient la priorité du nouveau gouvernement de Khartoum.

"Tous les programmes du gouvernement sont basés sur la paix et si la paix n'est pas atteinte, aucun des programmes du gouvernement de transition ne sera réalisé", a expliqué M. Saleh dimanche à la presse.

"Nous examinerons bientôt la mise en pratique de la paix afin d'assister au retour des réfugiés et des personnes déplacées dans leurs villages et nous sommes optimistes quant au fait que le Soudan connaîtra un avenir meilleur", a-t-il dit.

Du chemin reste encore toutefois à parcourir, d'autant que deux groupes ne participent pas lundi: le Mouvement de Libération du Soudan (MLS) d'Abdelwahid Nour et le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLA-N) d'Abdelaziz al-Hilu.


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.