Les milices pro-iraniennes font une démonstration de force en défilant près de Bagdad

Des membres des Forces de mobilisation populaire irakiennes participent à un défilé militaire dans la province de Diyala en Irak le 26 juin 2021. (Media Office PMF via Reuters)
Des membres des Forces de mobilisation populaire irakiennes participent à un défilé militaire dans la province de Diyala en Irak le 26 juin 2021. (Media Office PMF via Reuters)
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Publié le Dimanche 27 juin 2021

Les milices pro-iraniennes font une démonstration de force en défilant près de Bagdad

  • Les Forces de mobilisation du peuple irakien célèbrent le septième anniversaire de leur fondation dans le but de lutter contre Daech
  • La parade militaire survient quelques heures seulement après une attaque au drone sur la ville d'Erbil, dans le Kurdistan irakien

BAGDAD : Des milliers de militants soutenus par l'Iran en Irak ont ​​organisé une démonstration de force samedi avec un défilé de combattants et d'équipements militaires, notamment des chars et des lance-roquettes.

L'événement survenu dans une ancienne base militaire américaine dans la province de Diyala à l'est de Bagdad, près de la frontière iranienne, a marqué sept ans depuis que le Hachd Al-Chaabi a été formé pour combattre Daech.

Le Premier ministre Moustafa Al-Kadhimi, flanqué de commandants de milices, a regardé des centaines de véhicules blindés passer devant une banderole honorant Abu Mahdi Al-Muhandis, un chef paramilitaire qui a été tué lors d'une frappe de drones américains l'année dernière.

"J'estime vos sacrifices et les sacrifices des forces armées irakiennes", a déclaré Kadhimi, mais il a mis en garde contre la "sédition" dans les rangs des paramilitaires.

Quelques heures avant le défilé, trois drones chargés d'explosifs ont visé la ville d'Erbil, dans le nord du Kurdistan irakien. Deux drones ont endommagé une maison, tandis que les explosifs du troisième n'ont pas explosé. Les États-Unis ont condamné l'attaque, qui, selon eux, était « une violation flagrante de la souveraineté irakienne ».

Les cibles américaines en Irak ont ​​fait l'objet d'attaques répétées de la part des Hachd Al-Chaabi ces derniers mois, mais l'utilisation de drones est relativement nouvelle. Depuis le début de l'année, il y a eu 43 attaques contre des intérêts américains en Irak, où 2500 soldats américains sont déployés dans le cadre d'une coalition internationale pour combattre Daech.

La plupart étaient des bombes contre des convois logistiques, tandis que 14 étaient des attaques à la roquette revendiquées par des milices pro-iraniennes qui visent à faire pression sur les États-Unis pour qu'ils retirent toutes leurs troupes.

En avril, un drone bourré d'explosifs a frappé le quartier général irakien de la coalition dans la partie militaire de l'aéroport d'Erbil, la capitale régionale kurde irakienne. La nouvelle tactique pose un casse-tête à la coalition, car les drones peuvent échapper aux défenses aériennes.

En mai, un drone bourré d'explosifs a frappé la base aérienne d'Ain Al-Asad abritant des troupes américaines. Le 9 juin, trois drones chargés d'explosifs ont visé l'aéroport de Bagdad, où des soldats américains sont également déployés. L'un a été intercepté par l'armée irakienne.

Plus tôt dans la journée, cinq roquettes ont été tirées sur la base aérienne de Balad, où sont basés des sous-traitants américains, sans faire de victimes ni de dégâts.

Les Forces de mobilisation du peuple irakien (FMP) est une organisation ayant reçu l’aval de l'État et qui chapeaute et regroupe principalement des milices chiites soutenues par l'Iran, mais aussi des groupes de musulmans sunnites, de chrétiens, en majorité assyriens, et des yézidis.

Le PMF a été créé lorsque l'influent religieux chiite Ali Al-Sistani a exhorté tous les Irakiens valides à prendre les armes contre Daech, qui s'était emparé d'un tiers de l'Irak.

Depuis la défaite de Daech en 2017, le Hachd Al-Chaabi, le plus grand des groupes PMF, a renforcé son pouvoir militaire, politique et économique et attaqué des bases abritant les 2500 militaires américains restants en Irak.

Ils ont des alliés au parlement et au gouvernement et une emprise sur certains organes de l'État, y compris les institutions de sécurité.

Ces factions sont également accusées d'avoir tué des manifestants qui sont descendus dans la rue fin 2019 pour exiger la destitution de l'élite dirigeante irakienne. Mais les groupes nient toute implication dans les meurtres d'activistes.

Kadhimi, un Premier ministre par intérim favorable aux États-Unis, a tenté de réprimer les factions les plus puissantes soutenues par l'Iran, mais sans succès en raison de leur force militaire et de leur influence politique.

L'appartenance de groupes alignés sur l'Iran au PMF a rendu difficile pour Kadhimi et les forces de sécurité de l'État de contrôler le pouvoir des milices, car elles font effectivement partie de l'État lui-même.

(Avec Reuters)


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".