La corruption et la violence vont de pair en Irak

L'Irak se classe parmi les vingt derniers pays au monde dans l'indice de perception de la corruption de Transparency International. (Photo, AFP/Archives)
L'Irak se classe parmi les vingt derniers pays au monde dans l'indice de perception de la corruption de Transparency International. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Vendredi 18 juin 2021

La corruption et la violence vont de pair en Irak

  • Des groupes soutenus par l'Iran sont prêts à kidnapper et tuer pour protéger les sources de revenus de la corruption, estiment des experts
  • L'Irak est classé 160e sur 180 dans l'indice de perception de la corruption de Transparency International

LONDRES : Les milices soutenues par l'Iran au sein des Forces de mobilisation populaire (FMP), Al-Hachd al-Chaabi, irakiennes ont recours à des assassinats, des enlèvements et d'autres formes de violence afin de protéger les revenus qu'elles tirent de la corruption généralisée et profondément enracinée en Irak, a révélé jeudi un groupe d'experts.

Lors d'un événement en ligne organisé par le groupe de réflexion britannique Chatham House et auquel Arab News a assisté, Mohammad Al-Hakim, conseiller principal sur la réforme économique du Premier ministre irakien, a signalé que la crise de corruption dans le pays remonte à l'époque du règne de Saddam Hussein. Toutefois, elle est à présent devenue systémique, sanctionnée politiquement et soutenue par la menace de violence des groupes soutenus par l'Iran.

«Il y a un problème profond avec la structure de l'État irakien. C'est vraiment un héritage qui doit être traité», a affirmé Al-Hakim qui explique que «le système étatique irakien se détériore depuis 50 ans».

L'Irak se classe parmi les vingt derniers pays au monde dans l'indice de perception de la corruption de Transparency International.

Les employés du gouvernement de bas en haut de la gouvernance irakienne se livrent à une corruption systématique, a déclaré Al-Hakim.

Aux plus hauts niveaux de l'État irakien, les fonctionnaires ont tissé des liens avec des politiciens qu'ils utilisent pour se remplir les poches et gagner de l'argent pour leurs alliés politiques.

Maya Gebeily, correspondante au Moyen-Orient à la Fondation Thomson Reuters, indique que l'un des fondements de ce système sont les Forces de mobilisation populaire (PMF), qui fonctionne en «cartel», utilisant la violence dans le but de réprimer toute opposition ou tenter de renverser le statu quo.

«Il est important de voir cette corruption comme un cartel. Certains de ses membres s'entendent sur la façon de répartir le butin provenant soit des tarifs des services publics, d'un projet spécifique ou même d’un ministère », précise-t-elle.

«C'est pour cette raison qu’il n'y a pas de «guerres de territoire»… parce que tout le monde profite de ce système. Quand les cadavres commencent à apparaître, c’est qu’une perte économique (s’est produite)».

Les milices continuent d’adopter la violence, explique Gebeily, mais ils ne l’utilisent tout simplement pas les uns contre les autres.

«Ce qu'ils font, c'est utiliser la violence contre quiconque essaie d'éradiquer la corruption. Des chercheurs, des activistes et d'autres qui se sont exprimés de vive voix sur la corruption ont été kidnappés, assassinés ou sinon harcelés», a-t-elle indiqué.

Des fonctionnaires respectueux des lois ont été physiquement menacés, passés à tabac, ou ont vu leurs familles agressées lorsqu'ils ont refusé d'être complices de corruption.

« Les groupes armés ont recours à la violence comme outil d’exécution afin de s'assurer que leurs intérêts économiques soient protégés», a précisé Gebeily. 

« Disons que vous voulez importer des cigarettes. Les cigarettes sont extrêmement lucratives à importer, vous avez donc besoin d'un groupe très puissant, et celui que j'ai découvert était Kata'ib Hezbollah, impliqué dans cette importation».

La milice armée la plus puissante d'Irak, Kata'ib Hezbollah, a directement mené des attaques contre les forces américaines dans le pays.

Elle est également énormément soupçonnée d'être à l'origine d'une série d'assassinats et d'enlèvements, dont celui de Hisham Al-Hashimi. Ce journaliste avait décrit le groupe soutenu par l'Iran comme «le plus fort et le plus dangereux de cette prétendue résistance islamique».

Renad Mansour, directeur de l’Initiative Iraqienne à Chatham House, explique par exemple qu’en termes de pouvoir «au sein de l'État irakien, il suffit de regarder la tentative du Premier ministre d'arrêter Qasem Mouslih, le chef d’une brigade dans des Forces de mobilisation populaire (FMP), et des raisons qui l’ont (empêché) de garder en prison quelqu'un qu'il accusait d'avoir joué un rôle dans des assassinats».

«En fait, ce ne sont pas que de simples milices», ajoute-t-il. Elles sont «mieux connectées avec le Parlement irakien et le système judiciaire irakien que le Premier ministre lui-même. Elles sont effectivement liées au pouvoir de manière plus centrale que les chefs d'État traditionnels et officiels».

Cela révèle la nature vraie et bizarre du pouvoir en Irak, a dénoncé Mansour. «Ceux qui sont au sommet du système ont du mal à accéder à l'État dont ils sont censés être à sa tête », a-t-il ajouté.

«Apparemment, ceux qui restent en dehors de l'État, ont en fait plus de relations avec le fond, le pouvoir, et le noyau de l'État».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.