Une Française qui a tué son mari violent condamnée d'une peine symbolique et ressort libre du tribunal

Le procès, ouvert lundi, a dépeint les violences extrêmes subies par Valérie Bacot et sa peur de les voir se perpétuer à l'encontre de sa propre fille, Karline, qui avait 14 ans au moment des faits. (Photo, AFP)
Le procès, ouvert lundi, a dépeint les violences extrêmes subies par Valérie Bacot et sa peur de les voir se perpétuer à l'encontre de sa propre fille, Karline, qui avait 14 ans au moment des faits. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 26 juin 2021

Une Française qui a tué son mari violent condamnée d'une peine symbolique et ressort libre du tribunal

  • Valérie Bacot, 40 ans, était jugée pour avoir tué d'une balle dans la tête son mari Daniel Polette, 61 ans, le 13 mars 2016. Elle encourait la perpétuité
  • Un tonnerre d’applaudissements a éclaté à la lecture du verdict, certains proches de l'accusée fondant en larmes

CHALON-SUR-SAONE : Valérie Bacot, une Française jugée pour avoir tué son mari violent et proxénète a été condamnée vendredi à une peine symbolique de quatre ans de prison, dont un ferme, ce qui lui permet de ressortir libre du tribunal, ayant déjà passé un an en détention provisoire.

La cour d'assises de Saône-et-Loire (est de la France) est allée plus loin dans la clémence que l'avocat général (accusation). 

Celui-ci avait requis à l'encontre de l'accusée une peine modérée de cinq ans de prison, dont quatre avec sursis, qualifiant de "victime" celle qui a été violée, battue et prostituée pendant des années par son mari tyrannique.

Valérie Bacot, 40 ans, était jugée pour avoir tué d'une balle dans la tête son mari Daniel Polette, 61 ans, le 13 mars 2016. Elle encourait la perpétuité.

Elle a été "une victime, très clairement" du mari proxénète avait déclaré plus tôt dans la journée le représentant de l'accusation, demandant la clémence.

"Valérie Bacot ne pouvait pas prendre la vie de celui qui la terrorisait" mais il faut "fixer l'interdit sans réincarcérer", avait-il estimé, soulignant que ses quatre enfants avaient "besoin" de leur mère.

Un tonnerre d’applaudissements a éclaté à la lecture du verdict, certains proches de l'accusée fondant en larmes. 

"Je voudrais remercier la cour", a déclaré Mme Bacot à sa sortie du tribunal, d'une voix très faible. "C'est un nouveau combat maintenant pour toutes les autres femmes et toutes les maltraitances", a-t-elle ajouté, se disant non pas soulagée mais "vidée".

Lisant les motivations de la cour et du jury, la présidente Céline Therme a souligné qu'ils avaient retenu "la terreur" dans laquelle a vécue Mme Bacot et les "multiples traumatismes de son enfance".

La défense avait estimé qu'une condamnation, si clémente soit-elle, serait encore trop pour Valérie Bacot.

"Comment la société pourrait demander réparation à Valérie Bacot alors qu'elle n'a pas su la protéger?", a demandé Nathalie Tomasini qui, avec Janine Bonaggiunta, défend Mme Bacot.

Les deux avocates ont été les conseils de Jacqueline Sauvage, devenue en France le symbole des violences conjugales après avoir été condamnée pour avoir tué son mari violent, puis graciée en 2016.

«C'était elle ou lui»

"C'était elle ou lui", avait pour sa part estimé Me Bonaggiunta, rappelant que le mari de Valérie Bacot lui avait pointé une arme sur la tête en lui promettant qu'il la tuerait, elle et ses enfants, si elle le quittait.

Le procès, ouvert lundi, a dépeint les violences extrêmes subies par Valérie Bacot et sa peur de les voir se perpétuer à l'encontre de sa propre fille, Karline, qui avait 14 ans au moment des faits.

Des experts psychiatre et psychologue ont souligné que l'accusée n'avait aucune autre "échappatoire" que de "faire disparaître" son mari, tant elle souffrait de son "emprise permanente" et de sa "surveillance" très serrée, qui l'empêchait d'aller porter plainte.

Le mari de Mme Bacot, alcoolique et violent, l'a prostituée pendant 14 ans. Il a commencé à la violer alors qu'elle n'avait que 12 ans et qu'il était encore l'amant de sa mère. 

Condamné et incarcéré en 1996, l'homme est pourtant autorisé, dès sa sortie de prison en 1997, à réintégrer le domicile familial, où "tout a recommencé comme avant", selon Mme Bacot.

Elle tombe enceinte à 17 ans et part s'installer avec "Dany", expliquant cette décision surprenante par le besoin d'offrir un "père" à cet enfant qu'elle voulait garder.

"Je voudrais dire pardon à mes enfants de ce que je leur ai fait endurer", a-t-elle déclaré avant que les jurés se retirent pour délibérer, dans une référence à l'enfouissement du corps de Daniel Polette, auquel ont participé deux s'entre eux.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.