Grand ménage au sein de Toshiba, le président éjecté par les actionnaires

Ancien fleuron industriel et technologique japonais dont les racines remontent à la fin du XIXème siècle, Toshiba a enchaîné scandales et déboires financiers depuis 2015. (Photo, AFP)
Ancien fleuron industriel et technologique japonais dont les racines remontent à la fin du XIXème siècle, Toshiba a enchaîné scandales et déboires financiers depuis 2015. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 26 juin 2021

Grand ménage au sein de Toshiba, le président éjecté par les actionnaires

  • Ancien capitaine d'industrie respecté au Japon, Nagayama, 74 ans, a été poussé vers la sortie par des actionnaires lassés de ses promesses non tenues
  • Toshiba a enchaîné scandales et déboires financiers depuis 2015, quand il avait révélé avoir embelli ses comptes de résultats des années durant

TOKYO : Le président du conseil d'administration de Toshiba a été poussé vendredi vers la sortie lors d'un vote sanction rarissime au Japon d'actionnaires excédés par les mauvaises pratiques à répétition du groupe nippon et lassés de ses promesses non tenues.

A l'issue d'une assemblée générale ordinaire (AGO) de près de trois heures, les actionnaires ont voté contre les réélections de Osamu Nagayama et celle d'un autre membre du conseil d'administration, Nobuyuki Kobayashi, tout en validant les nominations de neuf autres administrateurs.

"Le groupe reconnaît la gravité du rejet de certains candidats" par les actionnaires, a réagi Toshiba dans un communiqué.

Le nouveau conseil d'administration "respecte le résultat du vote" et "entendre les inquiétudes des actionnaires et y répondre est une responsabilité essentielle du conseil", a ajouté Toshiba dans un deuxième communiqué publié dans la soirée.

Ancien capitaine d'industrie respecté au Japon, passé auparavant par le groupe pharmaceutique Chugai et par Sony, M. Nagayama, 74 ans, avait été élu président de Toshiba lors de sa précédente AGO en juillet 2020.

C'est en amont de cette AG que des dirigeants de Toshiba avaient manœuvré avec le ministère de l’Économie, du Commerce et de l'Industrie (Meti) pour intimider des actionnaires activistes, selon un rapport indépendant de trois cabinets d'avocats publié le 10 juin.

Le lancement de cette enquête indépendante n'avait été obtenu qu'au forceps par les actionnaires de Toshiba, au terme d'un bras de fer avec la direction lors d'une assemblée générale extraordinaire en mars.

Vote "choc" 

Après les révélations très détaillées de ce rapport, le groupe avait réagi en limogeant notamment deux membres de son conseil d'administration. Mais cela n'a pas suffi à éteindre l'incendie. 

M. Nagayama "n'avait pas assumé sa responsabilité" dans cette affaire en tant que président du conseil d'administration, selon Justin Tang, analyste de United First Partners interrogé en amont de l'AGO.

Les deux membres du conseil sacrifiés par Toshiba "n'étaient pas plus coupables que le président" et d'autres responsables du groupe qui ont tous "failli" dans l'exercice de leurs fonctions, avait encore estimé M. Tang.

Tout en s'excusant la semaine dernière auprès des actionnaires pour ce nouveau scandale, M. Nagayama avait surtout jeté la pierre sur l'ancien directeur général de Toshiba, Nobuaki Kurumatani, poussé à la démission en avril.

"En raison des habitudes au Japon, où l'approbation des résolutions des entreprises est une formalité", le résultat de l'AG de Toshiba est "un choc", a réagi  Hideki Yasuda, analyste à Ace Research Institute à Tokyo.

Le groupe doit d'urgence refonder son équipe dirigeante et retrouver la confiance de ses actionnaires, mais c'est une tâche "extrêmement difficile", a-t-il ajouté.

«Calice empoisonné»

"Les actionnaires semblent vouloir que cette révolution commence par une guillotine", a observé Nicholas Smith, analyste à CLSA. 

Le directeur général de Toshiba, Satoshi Tsunakawa (65 ans), qui a défendu M. Nagayama jusqu'au bout, "aura beaucoup de mal à persuader qui que ce soit que le fait de rejoindre le conseil d'administration n'est pas un calice empoisonné", a ajouté M. Smith.

En attendant, les administrateurs ont "unanimement" désigné M. Tsunakawa président par intérim, en plus de ses fonctions de directeur général, a annoncé Toshiba dans la soirée de vendredi.

Mais George Olcott, un administrateur externe qui venait à peine d'être élu vendredi pour la première fois, a préféré remettre sa démission, estimant "ne pas pouvoir contribuer à l'entreprise de la façon dont il l'espérait", a expliqué Toshiba.

Ancien fleuron industriel et technologique japonais dont les racines remontent à la fin du XIXème siècle, Toshiba a enchaîné scandales et déboires financiers depuis 2015, quand il avait révélé avoir embelli ses comptes de résultats des années durant.

Toshiba avait forcé par la suite de vendre de nombreux actifs et d'ouvrir massivement son capital à des actionnaires étrangers, dont des fonds activistes, très vigilants sur la gouvernance.

Le groupe a aussi été secoué plus tôt cette année par une offre préliminaire de rachat par CVC Capital Partners, depuis au point mort.

A la Bourse de Tokyo, le titre Toshiba a d'abord grimpé vendredi après l'annonce du départ de M. Nagayama, puis il est rapidement retombé dans le rouge. Il a finalement clôturé en baisse de 0,61% à 4.815 yens, alors que l'indice vedette Nikkei s'est apprécié de 0,66%.


L’OPEP revoit à la baisse ses prévisions de demande pétrolière pour 2025, en raison des droits de douane américains

Le groupe a également revu à la baisse les projections de croissance économique mondiale pour 2025 et 2026, citant l'incertitude croissante liée à l'évolution de la dynamique commerciale. (Dossier)
Le groupe a également revu à la baisse les projections de croissance économique mondiale pour 2025 et 2026, citant l'incertitude croissante liée à l'évolution de la dynamique commerciale. (Dossier)
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  • L'OPEP a revu à la baisse ses prévisions de croissance de la demande pétrolière mondiale pour 2025
  • Le groupe des producteurs de pétrole s'attend désormais à ce que la demande augmente de 1,3 million de barils par jour l'année prochaine, soit 150 000 bpj de moins que son estimation précédente

RIYAD : L'OPEP a revu à la baisse ses prévisions de croissance de la demande pétrolière mondiale pour 2025, pointant du doigt les données du premier trimestre et les tarifs commerciaux américains récemment annoncés comme facteurs clés de cette révision.

Dans son dernier rapport mensuel, le groupe des producteurs de pétrole s'attend désormais à ce que la demande augmente de 1,3 million de barils par jour l'année prochaine, soit 150 000 bpj de moins que son estimation précédente.

Le groupe a également revu à la baisse les projections de croissance économique mondiale pour 2025 et 2026, citant l'incertitude croissante liée à l'évolution de la dynamique commerciale.

"L'économie mondiale a montré une tendance à la croissance stable au début de l'année ; cependant, les dynamiques récentes liées au commerce ont introduit une plus grande incertitude", indique le rapport.

Malgré cette révision à la baisse, les perspectives de l'OPEP restent parmi les plus optimistes de l'industrie, le groupe prévoyant une croissance continue de l'utilisation du pétrole à long terme.

Pour 2026, l'OPEP prévoit une augmentation de la demande de 1,28 million de bpj, contre 1,43 million de bpj précédemment. La demande totale est désormais estimée à 105,05 millions de bpj en 2025 et à 106,33 millions de bpj en 2026.

L'OPEP a également revu à la baisse ses prévisions concernant la production de liquides hors OPEP+, tablant sur une croissance de 910 000 bpj en 2025 et de 900 000 bpj en 2026, soit une baisse de 100 000 bpj pour les deux années.

Les États-Unis ont été le principal contributeur à la révision de ces chiffres, avec une production projetée de 400 000 bpj en 2025 et 380 000 bpj en 2026, contre des estimations antérieures de 450 000 et 460 000 bpj.

En termes de production actuelle, la production de l'OPEP+ a diminué en mars de 37 000 bpj pour atteindre 41,02 millions de bpj, principalement en raison des réductions opérées par le Nigeria et l'Irak.

Toutefois, le Kazakhstan a augmenté sa production dans les mêmes proportions, dépassant une fois de plus son quota OPEP+. Sa production en mars a atteint 1,852 million de bpj, dépassant la limite convenue de 1,468 million de bpj pour le premier trimestre.

L'OPEP+ devrait augmenter sa production en avril et en mai dans le cadre d'un retour progressif aux précédentes réductions de production destinées à stabiliser le marché.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis et l’Arabie saoudite s’engagent à approfondir leur coopération dans le secteur minier

Le ministre de l'industrie et des ressources minérales, Bandar bin Ibrahim Alkhorayef, a rencontré le secrétaire américain à l'énergie, Chris Wright. (SPA)
Le ministre de l'industrie et des ressources minérales, Bandar bin Ibrahim Alkhorayef, a rencontré le secrétaire américain à l'énergie, Chris Wright. (SPA)
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  • L'Arabie saoudite et les États-Unis sont sur le point de renforcer leurs relations dans le secteur minier à la suite de pourparlers de haut niveau tenus à Riyad
  • Le ministre de l'Industrie et des Ressources minérales, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef, a rencontré le secrétaire américain à l'Énergie, Chris Wright, le 13 avril

DJEDDAH : L'Arabie saoudite et les États-Unis sont sur le point de renforcer leurs relations dans le secteur minier à la suite de pourparlers de haut niveau tenus à Riyad. Les deux parties ont discuté de la stimulation des investissements, de la coopération économique et des chaînes d'approvisionnement en minerais essentiels.

Le ministre de l'Industrie et des Ressources minérales, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef, a rencontré le secrétaire américain à l'Énergie, Chris Wright, le 13 avril, dans le cadre de la visite que le représentant de la Maison Blanche effectue actuellement dans le Royaume, selon l'agence de presse saoudienne.

La réunion, à laquelle a également participé le vice-ministre de l'Industrie et des Ressources minérales chargé des affaires minières, Khalid ben Saleh al-Mudaifer, a porté sur le renforcement du partenariat stratégique entre l'Arabie saoudite et les États-Unis dans le secteur de l'exploitation minière et des minéraux.

"J'ai rencontré le secrétaire américain à l'Énergie, Chris Wright, au siège du ministère à Riyad, où nous nous sommes concentrés sur le renforcement de la coopération stratégique dans le secteur minier. Nous avons également discuté des perspectives de partenariat futur et passé en revue les relations industrielles de longue date entre nos deux pays", a écrit M. Alkhorayef sur son compte X. 

Les discussions ont porté sur les moyens d'approfondir la coopération bilatérale dans le secteur minier, en mettant l'accent sur le rôle essentiel du secteur dans la transition énergétique mondiale, les technologies de pointe et les économies basées sur l'énergie propre.

Les discussions ont également mis en évidence l'importance des minéraux dans la production de véhicules électriques et de leurs composants, identifié les principales opportunités d'investissement et examiné les mécanismes permettant de libérer leur potentiel. Les deux parties ont réaffirmé leur volonté de renforcer la collaboration économique et d'approfondir des liens de longue date.

M. Alkhorayef a invité M. Wright à participer au forum 2026 sur les minéraux du futur, qui doit se tenir à Riyad.

Le Royaume vise à faire de l'exploitation minière un pilier fondamental de son économie industrielle, sa richesse minérale étant estimée à 9,4 billions de riyals saoudiens (2,4 billions de dollars), selon les chiffres officiels.

Attirer des investissements internationaux dans le secteur minier est un élément central de l'ambition de l'Arabie saoudite d'atteindre 100 milliards de dollars d'investissements directs étrangers par an d'ici à la fin de la décennie.

En mars, le Royaume a annoncé un nouveau programme d'incitation pour stimuler l'IDE dans l'industrie minière, soulignant sa stratégie plus large de diversification de l'économie et d'exploitation de ses réserves minérales inexploitées.

L'initiative reflète une coordination étroite entre les ministères de l'Investissement et de l'Industrie par le biais d'un programme de facilitation de l'exploration visant à rationaliser l'entrée sur le marché pour les sociétés d'exploration.

Le programme vise également à améliorer les études géologiques et à favoriser un environnement d'investissement compétitif pour les sociétés minières locales et internationales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Bourse de Paris salue l'exemption des droits de douane américains sur le secteur technologique

Des indicateurs de marché sont affichés sur un écran numérique dans le bâtiment de la bourse Euronext dans le quartier d'affaires de La Défense, à l'ouest de Paris, le 7 avril 2025. (Photo par Thomas SAMSON / AFP)
Des indicateurs de marché sont affichés sur un écran numérique dans le bâtiment de la bourse Euronext dans le quartier d'affaires de La Défense, à l'ouest de Paris, le 7 avril 2025. (Photo par Thomas SAMSON / AFP)
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  • « La nouvelle semaine commence sur un soulagement » car « les États-Unis vont exempter les produits électroniques – dont la plupart sont fabriqués en Chine.
  • En pleine guerre commerciale avec Pékin, les États-Unis ont finalement exempté, ce week-end, smartphones, ordinateurs et autres produits électroniques des récentes surtaxes douanières.

PARIS : La Bourse de Paris évolue en nette hausse ce lundi, saluant l'exemption provisoire de surtaxes douanières accordée ce week-end par Washington sur les produits high-tech, les smartphones et les ordinateurs en tête, en pleine guerre commerciale avec Pékin.

Vers 7 h 50 GMT, le CAC 40 prenait 2,22 % à 7 260,78 points, en hausse de 155,98 points. Vendredi, l'indice vedette parisien avait cédé 0,30 % à 7 104,80 points.

« La nouvelle semaine commence sur un soulagement » car « les États-Unis vont exempter les produits électroniques – dont la plupart sont fabriqués en Chine – des principales mesures douanières », a expliqué Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.

En pleine guerre commerciale avec Pékin, les États-Unis ont finalement exempté, ce week-end, smartphones, ordinateurs et autres produits électroniques des récentes surtaxes douanières imposées la semaine dernière par le président Donald Trump. 

Les nouveaux droits de douane sur les produits chinois avaient été élevés à 145 %, dans le cadre de l'offensive protectionniste massive menée par Washington depuis plusieurs semaines, qui provoque la volatilité des marchés.

Pour autant, les marchés devraient rester fébriles : Washington a en effet insisté sur le caractère « temporaire » des exemptions et a réitéré sa volonté de taxer les produits électroniques.

Le dirigeant américain a d'ailleurs déclaré qu'il annoncerait « dans la semaine » de nouvelles surtaxes sur les semi-conducteurs entrant aux États-Unis, qui « seront en place dans un avenir pas trop lointain ».

« Personne n'est tiré d'affaire (...), surtout pas la Chine qui, de loin, nous traite le plus mal », a tonné M. Trump sur son réseau social Truth. 

« La grande incertitude persiste sur les marchés financiers », résume Andreas Lipkow, analyste indépendant.

Les investisseurs entament la semaine « avec confusion, nervosité et inquiétude, prêts à vendre au moindre signe de fragilité », abonde Stephen Innes, de SPI Asset Management.

En France, dimanche, le ministre de l'Économie, Éric Lombard, a annoncé que Paris allait devoir réaliser « un effort supplémentaire de 40 milliards d'euros » l'an prochain, un engagement « très considérable », sous forme « essentiellement » d'économies, pour atteindre son objectif de déficit public de 4,6 % du PIB en 2026.

Sur le marché obligataire, l'emprunt à dix ans français atteignait 3,33 % vers 7 h 50 GMT, contre 3,35 % vendredi en clôture. 

Les groupes européens de semi-conducteurs profitent de l'annonce d'exemptions temporaires de surtaxes douanières aux États-Unis.

À Paris, Soitec prenait 7,23 % à 46,74 euros vers 7 h 50 GMT, et STMicroelectronics 3,15 % à 18,14 euros.

BNP Paribas était saluée en Bourse (+4,47 % à 68,54 euros) après avoir confirmé lundi vouloir racheter Axa IM, malgré un avis de la BCE vendredi qui pourrait rendre les conditions dans lesquelles se réalisera cette opération moins intéressantes.

BNP Paribas avait signé en décembre un accord d'acquisition d'Axa IM par sa filiale d'assurances, Cardif. Cette opération doit donner naissance à un acteur européen de premier plan dans le secteur de la gestion d'actifs, avec des actifs sous gestion totalisant 1 500 milliards d'euros.