Des militants réclament une enquête sur les décès de demandeurs d’asile en Écosse

Des manifestants entourent un fourgon des services de l’immigration pour l’empêcher de partir après que des individus ont été détenus à Glasgow en mai. (AFP/Fichier)
Des manifestants entourent un fourgon des services de l’immigration pour l’empêcher de partir après que des individus ont été détenus à Glasgow en mai. (AFP/Fichier)
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Publié le Samedi 26 juin 2021

Des militants réclament une enquête sur les décès de demandeurs d’asile en Écosse

  • Les travailleurs sociaux mettent en garde contre une crise de santé mentale parmi les demandeurs d’asile détenus au Royaume-Uni
  • L’année dernière, un Soudanais souffrant de troubles mentaux a poignardé six personnes avant d’être abattu par la police

LONDRES: Les appels à une enquête sur une série de décès parmi les demandeurs d’asile en Écosse se multiplient alors que Glasgow se prépare à marquer le premier anniversaire de la mort d’un Soudanais qui a attaqué six personnes, dont un officier de police, avec un couteau, avant d’être abattu par la police.

Originaire du Soudan, Badreddine Abedlla Adam, 28 ans, souffrait d’une paranoïa et de troubles mentaux croissants dans les jours qui ont précédé l’attaque au couteau à Glasgow le 26 juin 2020.

Aujourd’hui, les militants de la ville organisent un acte de commémoration et encouragent les habitants à apporter des fleurs et des bougies.

«C’était une tragédie pour toute la ville et les habitants cherchent encore des réponses. Nous avons besoin d’une enquête pour savoir pourquoi ces personnes ont été brusquement arrachées à leurs foyers, ce qui a déclenché cette chaîne d’événements tragiques», a déclaré Pinar Aksu de Refugees for Justice.

L’été dernier, des travailleurs sociaux avaient fait part de leurs inquiétudes liées à la crise de la santé mentale parmi les demandeurs d’asile de Glasgow qui ont été brusquement déplacés de logements à long terme vers des hôtels par le fournisseur de logements privés Mears, au début du confinement dû à la Covid-19.

Leur soutien financier a été retiré et ils se sont plaints de repas de très mauvaise qualité, du manque d’accès aux produits hygiéniques vitaux et de l’impossibilité de recharger leur crédit téléphonique, ce qui les a coupés de leurs familles et du monde extérieur.

Un mois avant le décès de M. Adam, un autre demandeur d’asile âgé de 28 ans, Adnan Wlid Elni, d’origine syrienne, a été retrouvé mort après s’être apparemment suicidé dans une autre pension de Glasgow.

Un an plus tard, Sabir Zazai, directeur général du Conseil écossais pour les réfugiés, a indiqué au quotidien britannique The Guardian qu’«environ 240 personnes sont toujours hébergées dans des chambres d’hôtel à Glasgow, et en janvier 2021, Mears a ouvert une unité pour mères et bébés, étroite et inadaptée, pour plus de 20 femmes enceintes ou nouvelles mères à Glasgow».

«Nous faisons partie de la campagne Freedom to Crawl, qui pousse Mears à ne pas refaire les mêmes erreurs. À court terme, ils doivent effectuer des évaluations de vulnérabilité et s’engager à ne pas installer de nouvelles mères dans l’unité, poursuit Zazai. À long terme, nous voulons que le gouvernement britannique cesse de faire passer les profits avant la santé et le bien-être des gens.»

Mears a précédemment décrit l’unité comme étant «consacrée au soutien des mères, des bébés et des femmes vulnérables», afin de fournir un «cadre positif pour ceux qui pourraient être isolés dans la communauté». Cependant, la majorité des femmes qui ont été transférées dans l’unité ont affirmé avoir établi de bonnes relations sociales dans leur logement précédent.

Les habitants de Glasgow sont réputés pour leur approche compatissante envers les demandeurs d’asile et les réfugiés de leur ville. Le mois dernier, des manifestants ont empêché la détention de deux demandeurs d’asile en bloquant physiquement l’accès au véhicule du bureau de l’Intérieur qui les transportait depuis Kenmure Street, jusqu’à ce que les officiers cèdent et les libèrent.

Faisant référence à ces événements, Zazai a déclaré: «Glasgow n’oubliera jamais le Park Inn (où M. Adam a été tué), mais nous savons après Kenmure Street que notre communauté est forte ici. Les personnes qui se trouvent dans le système d’asile font partie de cette communauté. Peu importe à quel point ce gouvernement essaie de briser ces liens, ce sont nos voisins.»

«Nous prenons très au sérieux le bien-être des personnes dont nous avons la charge. Tous les demandeurs d’asile hébergés dans les hôtels bénéficient d’un hébergement en pension complète avec trois repas par jour... et tous les autres éléments essentiels», a déclaré un porte-parole du bureau de l’Intérieur.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Otan en plein doute sur son avenir face à la tempête Trump

Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
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  • Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer.
  • les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

BRUXELLES : Les tirs de barrage américains contre les pays européens de l'Otan ébranlent jusqu'aux fondements de l'Alliance atlantique, qui a cependant toutes les peines du monde à imaginer un avenir sans les États-Unis.

Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer. Un diplomate interrogé sous couvert d'anonymat décrit l'agressivité de la nouvelle administration américaine comme un « traumatisme ».

Ce changement se fera-t-il avec ou sans les États-Unis ? La question agite les couloirs du siège de l'Alliance à Bruxelles.

« On connaît la direction : moins d'États-Unis et plus d'Europe », résume un diplomate sous couvert d'anonymat. Cependant, de nombreuses questions restent en suspens.

En deux mois, Donald Trump s'en est pris au Canada qu'il entend voir devenir le 51ᵉ État américain, et au Danemark, dont il revendique l'un des territoires, le Groenland. 

Plusieurs responsables américains, dont le vice-président J. D. Vance, n'ont pas caché leur mépris à l'égard des Européens, considérés comme des « profiteurs » et des passagers clandestins d'une alliance où, dénoncent-ils, ils ne paient pas leur dû.

Depuis le 20 janvier, date du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, « l'optimisme est de moins en moins de mise », confie un diplomate. « Les États-Unis n'ont pas encore pris de décisions concrètes, mais on dirait que chaque jour est porteur d'un nouveau coup contre les fondations de l'Alliance. »

- Transition « désordonnée » -

Pour Camille Grand, ancien secrétaire général adjoint de l'Otan et chercheur auprès de l'ECFR, trois scénarios sont possibles.

Celui de la transition ordonnée : les Américains se désengagent, mais en bon ordre, à la suite d'une négociation qui donne aux Européens le temps de se préparer. « Cela permet d'éviter les incertitudes », assure-t-il dans un entretien avec l'AFP.

Celui de la transition « désordonnée » : les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

Le retrait se fait « en mode crise », avec des « menaces et des annonces désordonnées ». C'est « le scénario dominant » aujourd'hui, estime l'analyste.

Il y a aussi le scénario cauchemar pour nombre d'Alliés : le retrait « de facto ou de jure ». Les États-Unis se désintéresseront de la défense du continent européen.

Donald Trump exige que les Européens et les Canadiens consacrent au moins 5 % de leur PIB à cette défense, alors qu'ils sont à moins de 2 % pour l'Italie ou l'Espagne. La marche est très haute. Mais tous savent qu'il faudra « annoncer » quelque chose au sommet de l'OTAN en juin, selon un diplomate.

Le Secrétaire général de l'Alliance Mark Rutte a évoqué un chiffre entre 3,5 et 3,7 %. Ce sera difficile, mais c'est une question de priorités dans les dépenses nationales, ajoute-t-il. 

Personne ne sait si ce chiffre sera suffisant pour Donald Trump.

- "Cinq ans" -

En attendant, beaucoup à Bruxelles et dans les autres capitales européennes s'interrogent sur un "après" Etats-Unis.

"Nous avons toujours su que le moment viendrait où l'Amérique se retirerait en quelque sorte et où l'Europe devrait faire davantage", rappelle ainsi Jamie Shea, ancien porte-parole de l'Otan et expert auprès du think tank londonien Chatam House.

Et le calendrier est très serré. Les Européens ont "cinq ans" pour recréer une dissuasion face à la menace russe, juge ainsi Camille Grand. Un calcul basé sur le temps jugé nécessaire, selon plusieurs services de renseignement, pour que la Russie reconstitue son armée et soit en mesure de menacer un pays de l'Otan, explique-t-il. 

Selon cet expert français, les Européens en sont capables, même si un investissement substantiel sera nécessaire pour combler l'apport américain en termes de renseignement, de satellites ou de logistique. « Il n'y a pas de raison que 500 millions d'Européens ne puissent pas dissuader 140 millions de Russes », assure-t-il.

Plusieurs pays en doutent. « Les États-Unis restent indispensables pour une dissuasion crédible », estime ainsi un diplomate européen auprès de l'Otan.


Le Wisconsin, théâtre d'une première défaite électorale pour Trump et Musk

 Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin,
  • En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias

WASHINGTON : Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin, un scrutin habituellement d'ampleur locale, marqué cette fois-ci par la forte implication d'Elon Musk.

Selon les projections de plusieurs médias américains, Susan Crawford, soutenue par les démocrates, a remporté un siège pour dix ans à la Cour suprême de cet État de la région des Grands Lacs.

Elle faisait face à Brad Schimel, soutenu par Donald Trump et par le multimilliardaire Elon Musk, et dont la victoire aurait fait basculer la haute instance du Wisconsin du côté conservateur.

En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias.

Mardi soir, le président a mis à profit sa plateforme Truth Social pour se féliciter des deux « larges » victoires de son camp en Floride, mettant en avant son « soutien » aux candidats.

Il n'a en revanche pas commenté le résultat pour la Cour suprême du Wisconsin, préférant y retenir l'adoption, par un référendum organisé le même jour, d'une mesure obligeant les électeurs à présenter une pièce d'identité avec photo afin de pouvoir voter.

« C'est une grande victoire pour les républicains, peut-être la plus grande de la soirée », a-t-il écrit.

« Le plus important » 

Elon Musk n'a pas non plus réagi à la défaite de Brad Schimel, et a plutôt salué l'issue du référendum local. « C'était le plus important », a-t-il affirmé sur son réseau social X.

Le patron de Tesla et Space X s'inquiétait d'un potentiel rééquilibrage par la Cour suprême locale dans le découpage des circonscriptions électorales, en faveur des démocrates. État pivot, le Wisconsin avait été remporté par Donald Trump à la présidentielle de novembre.

« C'est l'une de ces situations étranges où une petite élection en apparence pourrait déterminer le destin de la civilisation occidentale », avait lancé Elon Musk mardi.

Le président républicain avait, lui, publié lundi sur Truth Social un message de soutien à Brad Schimel. Il s'en était surtout pris à Susan Crawford, qui serait, selon lui, « un désastre pour le Wisconsin et pour les États-Unis d'Amérique ».

Un peu plus de deux mois après le début de son mandat, les enquêtes d'opinion indiquent une baisse relative de la popularité de Donald Trump. Ces élections dans le Wisconsin et en Floride étaient les premières véritables épreuves auxquelles il faisait face dans les urnes depuis novembre.

Campagne onéreuse 

Mardi, le trumpiste Randy Fine a bien remporté le siège en jeu à la Chambre des représentants face au démocrate Josh Weil, mais avec une avance bien plus mince qu'il y a quelques mois.

Ces résultats ont « de quoi donner des sueurs froides à mes collègues républicains », a déclaré sur la chaîne MSNBC Hakeem Jeffries, responsable de la minorité démocrate à la Chambre des représentants. Cela fait écho à la difficulté de l'opposition à se faire entendre depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Dans le Wisconsin, les deux camps avaient sorti l'artillerie lourde pour une élection qui, d'ordinaire, passe inaperçue dans le reste du pays.

Selon le Centre Brennan de l'université de New York, c'est « le scrutin judiciaire le plus coûteux de l'histoire américaine », avec plus de 98 millions de dollars déversés dans la campagne, dont 53 millions en faveur du candidat conservateur.

Elon Musk n'est pas étranger à cela.

« Il a dépensé plus de 25 millions de dollars pour essayer de m'empêcher de siéger à la Cour suprême du Wisconsin », a lancé dimanche Susan Crawford lors d'un rassemblement.

Son équipe de campagne avait récemment accusé Elon Musk de vouloir « acheter un siège à la Cour suprême du Wisconsin afin d'obtenir une décision favorable » dans des poursuites engagées par Tesla, son entreprise de véhicules électriques, contre les autorités du Wisconsin.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.