Reconstruire Gaza nécessite un «cessez-le-feu permanent»

De jeunes Palestiniens participent à un marathon organisé par des militants entre les quartiers de Cheikh Jarrah et Silwan à Jérusalem-Est. (Photo, AFP/Archives)
De jeunes Palestiniens participent à un marathon organisé par des militants entre les quartiers de Cheikh Jarrah et Silwan à Jérusalem-Est. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Vendredi 25 juin 2021

Reconstruire Gaza nécessite un «cessez-le-feu permanent»

  • «La plupart des pays donateurs ne sont pas disposés à soutenir un processus de reconstruction sans la garantie qu'ils n'auront pas le recommencer»
  • L'Égypte, Israël, la Palestine et l'ONU «tentent de trouver un moyen de consolider le cessez-le-feu fragile par des accords politiques»

AMMAN : La reconstruction de Gaza nécessite un cessez-le-feu permanent et un effort sérieux pour relancer les négociations palestino-israéliennes, selon l’observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies.

Riyad Mansour s’est entretenu avec Arab News dans une longue interview.

«La plupart des pays donateurs ne sont pas disposés à soutenir un processus de reconstruction sans la garantie qu'ils n'auront pas le recommencer après une éventuelle nouvelle vague de violence», explique Mansour. «Beaucoup d'efforts sont nécessaires de la part de tous les camps afin de s'assurer que le cessez-le-feu soit durable», ajoute-t-il.

Il confie par ailleurs que l'Égypte, Israël, la Palestine et l'ONU «tentent de trouver le moyen de consolider le cessez-le-feu actuellement fragile par des accords politiques». 

«Sans un horizon politique qui implique le Quartet ( pour le Moyen-Orient, à savoir les États Unis, la Russie, l’Union européenne et l’ONU, NDLR) et d'autres pays, il sera difficile de maintenir le cessez-le-feu et nous reviendrons à la case départ», affirme-t-il. 

Mansour ajoute qu'une fois ce processus achevé, des négociations sérieuses pour une paix durable doivent commencer immédiatement.

Les progrès, comme l’absence de progrès, seront visible lors de la session de jeudi consacrée à la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l'ONU qui traite la question des colonies illégales d'Israël dans les territoires occupés. Le secrétaire général «devra trancher si Israël se conforme à la résolution ou non», a expliqué Mansour. 

Cette réunion du Conseil de sécurité sera la première depuis la formation du nouveau gouvernement israélien, dirigé par le chef du parti de droite Yamina, Naftali Bennett, et qui a déjà approuvé un grand nombre de nouvelles expansions de colonies.

Mansour, qui a participé à la rédaction de la résolution 2334, explique à Arab News qu'elle contient plusieurs articles de loi importants qui soutiennent les droits des Palestiniens.

«Contrairement à la résolution 242 du Conseil de sécurité de l'ONU, vague sur la question des retraits israéliens, la résolution 2334 est claire. Elle exige qu'Israël se retire de toutes les zones occupées en juin 1967», souligne-t-il. 

Dans le contexte des tentatives israéliennes d’établir des colons dans le quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est, la résolution interdit spécifiquement les colonies dans la ville sainte, a-t-il ajouté.

«En plus de déclarer que les territoires occupés incluent toutes les zones occupées en juin 1967, la résolution évoque d’une manière spécifique que Jérusalem-Est est l'une des zones dans lesquelles Israël n'est pas autorisé à s'installer», a signalé Mansour.

L'envoyé palestinien a en outre mentionné que l'article 5 de la résolution appelle tous les États membres de l'ONU «à faire la distinction, dans leurs relations pertinentes, entre le territoire de l'État d'Israël et les territoires occupés depuis 1967». Ceci signifie qu'aucun État membre ne pourra traiter avec des institutions israéliennes sises dans les colonies, affirme Mansour.

Les Palestiniens ont aussi appelé les États membres de l'ONU à ne pas traiter les colons qui résident légalement dans les Territoires occupés de la même manière que les Israéliens à l'intérieur de la ligne verte. 

Plusieurs pays, dont l'Afrique du Sud et le Danemark, ont modifié leurs politiques à cet égard, a confirmé Mansour à Arab News.

L'expert foncier palestinien Khalil Tofakji a déclaré à la chaine de radio «Voice of Palestine» (la voix de la Palestine) que le nouveau gouvernement israélien n'a pas du tout changé les politiques du pays concernant les colonies.

«Tous les gouvernements israéliens ont une position unifiée… qui comprend l'établissement de nouvelles colonies et l'expansion de celles qui existent déjà», a-t-il reconnu. 

Un débat ouvert est prévu au Conseil de sécurité de l'ONU à New York le mois prochain pour discuter de toutes les questions relatives au conflit palestino-israélien, a annoncé Mansour.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.