Biden décroche un accord sur les infrastructures, mais d’âpres négociations sont encore à venir

"Nous avons un accord", a lancé M. Biden à l'issue de cette réunion très attendue jeudi entre des membres des deux partis. Image rare, il est lui-même sorti pour l'annoncer sur le parvis de la Maison Blanche, en présence des élus. (Photo, AFP)
"Nous avons un accord", a lancé M. Biden à l'issue de cette réunion très attendue jeudi entre des membres des deux partis. Image rare, il est lui-même sorti pour l'annoncer sur le parvis de la Maison Blanche, en présence des élus. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 25 juin 2021

Biden décroche un accord sur les infrastructures, mais d’âpres négociations sont encore à venir

  • Le président américain a réussi à convaincre une partie des républicains, mais il devra encore s'assurer du soutien de l'aile gauche de son parti
  • Le plan s'appuie sur plus de 1200 milliards de dollars d'investissements qui portent sur les transports ainsi que d'autres types d'infrastructures comme l’eau ou l'internet à haut débit

WASHINGTON : Joe Biden a annoncé jeudi un accord avec un groupe de dix sénateurs républicains et démocrates sur un plan d'investissements massifs dans les infrastructures, enregistrant un net succès après des mois de négociations, même s'il devra encore s'assurer du soutien de l'aile gauche de son parti.

"Nous avons un accord", a lancé M. Biden à l'issue de cette réunion très attendue. Image rare, il est lui-même sorti pour l'annoncer sur le parvis de la Maison Blanche, en présence des élus.

Ce plan s'appuie sur plus de 1200 milliards de dollars d'investissements sur huit ans (973 milliards sur cinq ans), a précisé la Maison Blanche, dont 312 milliards dans les transports, y compris les routes et aéroports, et 266 milliards dans d'autres types d'infrastructures comme celles permettant le transport des eaux, ou l'internet à haut débit.

Pour le président démocrate, élu sur la promesse de réconcilier l'Amérique, cet accord démontre que "la démocratie américaine fonctionne et peut obtenir des résultats".

S'il représente une avancée majeure, il ne marque cependant pas la fin des discussions.

"Je n'ai aucune garantie" d'avoir les votes pour faire passer ce projet au Sénat, a reconnu M. Biden, tout en affichant son optimisme. "Aucun des deux partis n’a obtenu tout ce qu’il voulait", a-t-il souligné, assurant que c'était le prix à payer pour obtenir un consensus.

C'est la question du financement qui avait constitué jusqu'ici le plus grand obstacle à un accord.

Les sénateurs sont parvenus à ne pas toucher aux grandes lignes rouges de chacun des partis -- hausses d'impôts sur les entreprises ou taxes frappant la classe moyenne, notamment --, mais un certain flou demeure sur le financement effectif de ces investissements.

Avare en détails, l'accord de principe évoque notamment un renforcement des inspections fiscales pour "réduire" le montant des impôts impayés, l'emploi de fonds déjà débloqués en 2020 pour lutter contre la pandémie ou même... "l'impact" productif sur l'économie de ces investissements eux-mêmes.

"Nous avons tous fait des concessions", a déclaré la sénatrice démocrate centriste Kyrsten Sinema, qui a mené avec le républicain Rob Portman les négociations pour obtenir cet "investissement historique".

Les deux chefs des majorités démocrates au Congrès ont souligné jeudi que ce plan devrait impérativement aller de pair avec le développement d'un autre vaste projet de loi qui comprendrait d'autres grandes priorités de l'administration Biden.

Après des mois de discussions, les négociations s'orientent ainsi vers deux voies parallèles.

D'un côté, ce plan sur les infrastructures "traditionnelles", ponts, routes, aéroports etc. Et de l'autre, les priorités Biden que les démocrates ont surnommées "infrastructures familiales" ou "humaines".

La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a fermement indiqué jeudi qu'elle n'organiserait pas de vote sur le texte de consensus entre républicains et démocrates sur les infrastructures "à moins" que le Sénat approuve aussi l'autre projet démocrate, qui devrait comprendre les grandes priorités sociales de l'administration Biden -- aides aux personnes d'âgées, gardes d'enfant etc. -- et ses grandes mesures pour lutter contre le changement climatique.

Une déclaration applaudie par des figures de l'aile gauche du parti, comme l'élue de la Chambre Alexandria Ocasio-Cortez.

Le chef démocrate du Sénat, Chuck Schumer, s'était lui dit jeudi matin "encouragé" par l'accord entre sénateurs, tout en rappelant qu'il comptait toujours avancer sur cette double voie de projets "liés".

"On doit accomplir les deux", a renchéri Joe Biden en exhortant le Congrès à faire avancer ces projets "rapidement et en tandem".

L'équilibre pour maintenir les accords de part et d'autres s'annonce toutefois très délicat.

S'ils veulent que les projets de lois survivent, les chefs démocrates doivent impérativement s'assurer du soutien aussi bien de leurs élus plus conservateurs que des plus progressistes, tout en maintenant celui des républicains centristes sur les infrastructures.

Chuck Schumer a prévu d'organiser les premiers votes de procédures sur les infrastructures dès le "retour" des sénateurs, qui sont partis jeudi soir en vacances parlementaires jusqu'au 12  juillet. 

Il a du même coup annoncé qu'il comptait organiser "aussi vite que possible" l'autre vote sur un texte budgétaire de "réconciliation", sorte de véhicule législatif qui devrait permettre, in fine, d'adopter le second pan du programme Biden avec les seules voies démocrates.

 


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.