Après Biden, Blinken retourne en Europe pour consolider l'unité occidentale

Le chef de la diplomatie américaine s'est envolé mardi après-midi pour Berlin, avant des étapes à Paris et Rome. (Photo, AFP)
Le chef de la diplomatie américaine s'est envolé mardi après-midi pour Berlin, avant des étapes à Paris et Rome. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 23 juin 2021

Après Biden, Blinken retourne en Europe pour consolider l'unité occidentale

  • Le président américain, lors de son voyage en Europe, a proposé aux alliés des Etats-Unis de lancer un vaste plan mondial d'infrastructures pour rivaliser avec les «Nouvelles routes de la soie» de Pékin
  • «Ce déplacement est la continuation de la priorité du président Biden: rebâtir nos relations avec nos alliés», a dit à des journalistes Phil Reeker, chargé de l'Europe au département d'Etat

WASHINGTON : Dans le sillage de la tournée de Joe Biden, son secrétaire d'Etat Antony Blinken retourne en Europe, avec notamment sa première visite en France, pour continuer à bâtir le front uni occidental que le président des Etats-Unis veut voir émerger face à la Chine.

Le chef de la diplomatie américaine s'est envolé mardi après-midi pour Berlin, avant des étapes à Paris et Rome, avec un programme chargé: il rencontrera la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron, acteurs-clés de l'Union européenne, ira au Vatican et participera à des réunions internationales sur la paix en Libye et de la coalition militaire contre le groupe jihadiste Etat islamique.

Il terminera sa tournée le 29 juin dans la ville italienne de Matera par une rencontre avec les ministres des Affaires étrangères des principales puissances mondiales membres du G20 -- en présence de son homologue chinois. Un éventuel face-à-face, qui n'a pas été annoncé à ce stade, viendrait s'ajouter à ses premiers échanges très tendus avec le chef de la diplomatie d'un pays érigé par l'administration Biden en défi numéro un pour la politique étrangère de Washington.

Le président américain, lors de son voyage en Europe, a proposé aux alliés des Etats-Unis de lancer un vaste plan mondial d'infrastructures pour rivaliser avec les "Nouvelles routes de la soie" de Pékin. Et il a obtenu que l'Otan muscle sa riposte face à la montée en puissance de la Chine.

"Ce déplacement est la continuation de la priorité du président Biden: rebâtir nos relations avec nos alliés", a dit à des journalistes Phil Reeker, chargé de l'Europe au département d'Etat.

"La force de ces relations posera les fondations pour de nombreuses priorités diplomatiques", parmi lesquelles "la riposte face à la Chine et à l'autoritarisme en général à travers le monde", a-t-il dit.

«Convergence»

La plupart des dirigeants européens ont accueilli avec enthousiasme l'importance donnée par Joe Biden aux alliés traditionnels des Américains, après avoir été malmenés par son prédécesseur républicain Donald Trump.

Le président démocrate s'est entouré d'une équipe clairement favorable aux liens transatlantiques, à commencer par Antony Blinken, un diplomate francophone et francophile qui a grandi en partie à Paris.

Et il a déjà tourné la page de plusieurs points de frictions avec les Européens, en annulant le retrait de troupes américaines d'Allemagne décidé par Donald Trump, et en concluant une trêve dans un vieux conflit entre les constructeurs d'avions Airbus et Boeing.

Joe Biden a aussi renoncé à sanctionner les principaux acteurs du gazoduc controversé Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne, suscitant des critiques dans son propre camp démocrate, inquiet de le voir faire une telle concession à Moscou.

Le gouvernement américain explique avoir préféré ne pas se fâcher avec Berlin au sujet d'un projet quasiment abouti et impossible à stopper. Au contraire, plaide-t-il, les Allemands sont désormais disposés à travailler avec Washington pour fixer des lignes rouges à la Russie.

Phil Reeker a assuré qu'il s'agissait de "tirer quelque chose de positif d'une situation difficile".

Selon Ian Lesser, vice-président du cercle de réflexion German Marshall Fund of the United States, l'affaire Nord Stream 2 illustre les nombreux choix épineux que devra faire Joe Biden pour trouver "un équilibre difficile" avec les Européens.

L'apaisement choisi par le démocrate vise à ne pas perdre du temps et des forces dans des disputes entre pays démocratiques alliés afin de les consacrer à la confrontation avec leurs adversaires, Chine en tête.

D'autant que "les Européens ont durci leur approche de la Chine", estime Ian Lesser.

Le futur chancelier allemand pourrait ainsi avoir une stratégie chinoise plus ferme qu'Angela Merkel, qui a toujours donné la priorité au commerce avec le géant asiatique mais qui s'apprête à quitter le pouvoir.

L'écologiste Annalena Baerbock, qui figure parmi les favoris pour lui succéder, ne cache pas ses réserves sur des sociétés chinoises comme Huawei -- bête noire des Américains -- et a promis de redoubler de fermeté face au traitement des musulmans ouïghours par Pékin -- qualifié de "génocide" par Washington.

"L'administration Biden veut encourager cette convergence sur le long terme", dit Ian Lesser.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.