France: l'assaillant des militaires au Carrousel du Louvre condamné à 30 ans de prison

Le matin du 3 février 2017, dans la galerie marchande du Louvre, à Paris, Abdalla El Hamahmi se précipite, armé de deux machettes, vers une patrouille de militaires du dispositif anti-terroriste Sentinelle en criant «Allah Akbar». (Photo, AFP)
Le matin du 3 février 2017, dans la galerie marchande du Louvre, à Paris, Abdalla El Hamahmi se précipite, armé de deux machettes, vers une patrouille de militaires du dispositif anti-terroriste Sentinelle en criant «Allah Akbar». (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 24 juin 2021

France: l'assaillant des militaires au Carrousel du Louvre condamné à 30 ans de prison

  • Cette peine prononcée contre Abdalla El Hamahmi, conforme aux réquisitions du ministère public, est assortie d'une période de sûreté des deux tiers
  • Un interdiction définitive du territoire français a également été ordonnée tout comme l'inscription de l'assaillant au fichier des auteurs d'infractions terroristes

PARIS : Il avait attaqué à la machette des militaires dans le Carrousel du Louvre en 2017: la justice française a condamné jeudi à 30 ans de prison un Egyptien de 33 ans qui avait fait allégeance à l'Etat islamique avant son passage à l'acte.

Cette peine prononcée contre Abdalla El Hamahmi, conforme aux réquisitions du ministère public, est assortie d'une période de sûreté des deux tiers, a précisé le président de la cour d'assises spéciale de Paris Laurent Raviot au terme de plus de sept heures de délibéré.

Un interdiction définitive du territoire français a également été ordonnée tout comme l'inscription de l'assaillant au fichier des auteurs d'infractions terroristes.

La cour, composée de cinq magistrats professionnels, a "considéré que la tentative de meurtre avait été commise envers des personnes dépositaires de l'autorité publique", en "relation avec une entreprise terroriste", a précisé le magistrat. Elle a également estimé que cette tentative de meurtre "avait été commise avec préméditation".

A l'annonce du verdict, qui lui était traduit simultanément en arabe par une interprète, Abdalla El Hamahmi, le visage couvert par le masque de protection anti-Covid, n'a manifesté aucune réaction.

Le matin du 3 février 2017, dans la galerie marchande du Louvre, il s'était précipité, armé de deux machettes et vêtu d'un t-shirt noir avec une représentation de tête de mort, vers une patrouille de militaires du dispositif Sentinelle en criant "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand"). 

L'un des militaires avait été blessé au cuir chevelu dans l'attaque. L'assaillant avait ensuite été grièvement blessé par des tirs de riposte. 

Tout au long des débats, l'accusé a assuré que son intention initiale était de détruire des chefs d'œuvre du musée (Vénus de Milo, toiles de Leonard de Vinci...) pour protester notamment contre la politique française en Syrie.

« Préparation minutieuse »

En dépit des "contradictions" et "zones d'ombre" relevées par l'accusation dans son récit, ce cadre commercial, avocat de formation, a expliqué avoir été surpris par la présence "à cet endroit-là" de la galerie des militaires de Sentinelle et les avoir attaqués "par réflexe", précisant avoir agi "comme un robot".

Après avoir contesté l'authenticité d'une vidéo dans laquelle il prêtait allégeance à l'EI avant son passage à l'acte, l'accusé a fait volte-face mardi et reconnu avoir voulu rejoindre, en vain, les rangs de l'organisation jihadiste au Levant, avant de se rabattre sur la France. L'attaque n'a jamais été revendiquée par l'EI. 

"Les faits sont d’une extrême gravité parce qu’il a parcouru un quart du globe terrestre pour venir les commettre", a souligné la représentante du ministère public lors de son réquisitoire d'une heure jeudi matin. "Il a mis en œuvre une préparation minutieuse au jour le jour pendant de nombreux mois et à aucun moment, malgré les occasions qui se sont présentées, il n'a reculé".

Il n'y a "aucun doute" sur le fait que l'accusé continue "à ce jour à adhérer à l'idéologie islamiste violente", avait ajouté la représentante du ministère public.

Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense avaient eux dépeint un homme qui était "plus dans un désir de mourir que dans un désir de tuer", insistant sur le fait qu'il avait opté pour un itinéraire qu'il pensait être moins fréquenté à cette heure de la matinée.

Son objectif n'était pas de commettre un massacre mais bien de détruire des oeuvres et il était prêt pour ça "à mourir en martyr", avait notamment souligné Me François Gagey.

Dans son arrêt, la cour a considéré que si "le projet criminel" d'Abdalla El Hamahmi "portait" bien sur "des crimes d'atteintes aux personnes", "il n'est pas incompatible avec sa volonté de dégrader des oeuvres au sein du musée", selon Laurent Raviot.

 


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.