Du bruit dans la nuit? Tactique palestinienne pour pousser des colons à partir

Le drapeau palestinien flotte sur un toit en face du nouvel avant-poste de colons israéliens dans le village de Beita, au sud de Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 18 juin 2021, à la suite d'une manifestation contre les colonies israéliennes. (Photo, AFP)
Le drapeau palestinien flotte sur un toit en face du nouvel avant-poste de colons israéliens dans le village de Beita, au sud de Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 18 juin 2021, à la suite d'une manifestation contre les colonies israéliennes. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 24 juin 2021

Du bruit dans la nuit? Tactique palestinienne pour pousser des colons à partir

  • «Cette action pacifique les forcera à partir, c'est mieux qu'une confrontation physique car comme ça nous ne perdons pas nos jeunes»
  • Des Palestiniens à Beita, innovent: souvent jeunes, ils se retrouvent du coucher du soleil au petit matin pour perturber le sommeil des colons d'Eviatar sur la colline d'en face

BEITA: Sur une colline de Cisjordanie, lasers verts, feux d'artifice et chants à tue-tête transpercent la nuit noire et calme... Une nouvelle tactique d'un village palestinien pour rendre insupportable la vie de colons israéliens installés en face, et les pousser à partir.

A Beita, près de Naplouse en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par l'armée israélienne depuis plus de 50 ans, les manifestations d'habitants palestiniens contre la colonie "sauvage", Eviatar, rythment la vie des quelque 50 familles qui y habitent depuis début mai.

En un mois, quatre Palestiniens ont été tués lors de heurts avec l'armée israélienne en marge des protestations et 300 blessés, selon le Croissant-Rouge palestinien.

La plupart des rassemblements diurnes avaient lieu le vendredi, jour de repos hebdomadaire, comme ailleurs en Cisjordanie pour protester contre la colonisation israélienne jugée illégale au regard du droit international.

Mais depuis quelques jours, des Palestiniens à Beita (17 000 habitants), innovent: souvent jeunes, ils se retrouvent du coucher du soleil au petit matin pour perturber le sommeil des colons d'Eviatar sur la colline d'en face.

Quand le soleil enveloppe les collines d'une lumière rosée, ils brûlent des dizaines de pneus. Le ciel devient noir et l'air irrespirable.

Puis à la nuit tombée, ils allument de petits feux au sol et brandissent des flambeaux. Certains projettent des rayons lasers verts vers la colonie, d'autres tirent des feux d'artifice.

Et jusqu'au lever du jour, ils chantent et crient que cette terre est à eux.

"Quand ils ont installé leurs caravanes au pied de la colline, on a pensé qu'ils resteraient un jour ou deux", explique Raad, un Palestinien à l'épaisse barbe noire. Mais en moins de 48 heures, "ils ont mis en place plus de 20 mobile-homes, ce qui veut dire qu'ils comptent rester".

Le jeune homme, qui préfère taire son nom de famille, assure qu'il continuera de lutter jusqu'à les voir partir. "Ces caravanes ne resteront pas sur nos terres."

«Ca ne peut pas durer»

Quelque 475 000 personnes vivent dans les colonies israéliennes en Cisjordanie, où habitent plus de 2,8 millions de Palestiniens, une coexistence marquée par de fortes tensions et parfois des violences.

Il y a deux types de colonies: celles approuvées par l'Etat d'Israël et celles qui ne le sont pas. Ces dernières, qualifiées de "sauvages", sont souvent des mobile-homes posés à flanc de colline comme celle d'Eviatar, nommée d'après un acteur et colon poignardé par un Palestinien près de Beita en 2013.

Un petit nombre d'Israéliens s'y sont installés après la mort début mai d'un jeune colon tué par un Palestinien à proximité.

Le ministre de la Défense Benny Gantz avait ordonné son évacuation mais cette décision avait été gelée par Benjamin Netanyahu, alors Premier ministre.

Le nouveau gouvernement, mené par le chef de la droite radicale Naftali Bennett qui a autrefois dirigé une organisation de colons, doit trancher cette question délicate.

Le maintien de la colonie affaiblit la "possibilité d'une paix future" entre Palestiniens et Israéliens, estime l'organisation israélienne anticolonisation La Paix maintenant. Elle appelle à son démantèlement et dénonce qu'"un petit groupe de personnes créé des faits sur le terrain (...)".

"Nous vivons dans un nuage de fumée cancérigène (...) Ca ne peut pas durer", a tweeté un colon d'Eviatar, Tsvi Succot. "On parle de nous expulser, de détruire notre communauté. C'est leur village (aux Palestiniens) qui devrait être détruit." 

«Gardiens de la montagne»

"Ils partiront", assure Ghaleb Abou Zeitoun, un Palestinien de 77 ans, en contemplant la fumée opaque s'échappant de pneus brûlés.

"Cette action pacifique les forcera à partir, c'est mieux qu'une confrontation physique car comme ça nous ne perdons pas nos jeunes", ajoute l'homme coiffé d'un keffieh blanc.

"Nous avons des armes, nous pourrions les utiliser", mais "ce qui est mieux dans cette forme de résistance, c'est qu'elle n'est pas menée au nom d'une faction mais par les habitants eux-mêmes", dit un jeune manifestant, visage masqué et vêtements couverts de suie. 

"Nous continuerons à agir ainsi jusqu'à ce que la fumée atteigne leurs chambres à coucher!", lance-t-il, en poussant un pneu dans le feu.

La plupart des manifestants, dont certains portent un tee-shirt barré sur le dos de l'inscription "Gardiens de la montagne", cachent leurs visages pour ne pas être identifiés par les soldats israéliens qui ont arrêté cinq manifestants ces derniers jours.

Et lorsque des protestataires s'approchent de trop près de la colonie, l'armée déployée à ses abords tire des gaz lacrymogènes. 

Puis l'aube point, et on rentre chez soi. Jusqu'au soir d'après.


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.