TEHERAN : L'Iran a affirmé mercredi avoir déjoué une opération de "sabotage" contre un bâtiment de son organisation de l'énergie atomique (OIEA), peu après avoir dénoncé l'effet néfaste pour les négociations nucléaires du blocage de sites de médias iraniens par Washington.
La télévision d'Etat à Téhéran n'a pas précisé la nature de cette opération de "sabotage" mais affirmé qu'elle avait "été neutralisée avant de pouvoir endommager le bâtiment".
"Une opération de sabotage contre l'un des bâtiments de l'(OIEA) a échoué. Les saboteurs n'ont pas pu exécuter leur plan", a-t-elle affirmé sans autre indication.
Selon l'agence de presse Tasnim, le bâtiment visé se trouvait "aux alentours de Karaj", une ville à quelque 50 km à l'ouest de Téhéran, et une "enquête" a été ouverte.
A plusieurs reprises, la République islamique d'Iran a accusé ou soupçonné Israël, son ennemi juré, d'avoir saboté certaines de ses installations nucléaires.
Elle a notamment attribué aux services secrets israéliens le sabotage en avril de son usine d'enrichissement d'uranium de Natanz ainsi que l'assassinat d'un scientifique iranien près de Téhéran en novembre 2020.
Israël accuse depuis des années l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire ce que Téhéran ne cesse de nier.
La semaine dernière, le nouveau chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid, dont le pays est considéré comme la seule puissance de la région à détenir l'arme nucléaire, a indiqué qu'Israël ferait "tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher l'Iran d'obtenir la bombe nucléaire".
Négociations de Vienne
L'annonce de cette opération de "sabotage" intervient alors qu'une nouvelle session de négociations pour sauver l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015 s'est achevée le 20 juin à Vienne.
Ces pourparlers impliquant la Grande-Bretagne, la Chine, l'Allemagne, la France, la Russie et l'Iran visent notamment à pousser à un retour des Etats-Unis au pacte dont ils se sont retirés en 2018 sous l'administration de Donald Trump.
Celle-ci avait ensuite rétabli des sanctions contre Téhéran que l'accord de 2015 avait permis de lever.
L'accord de 2015 offre à l'Iran un allègement des sanctions occidentales et onusiennes en échange de son engagement à ne jamais se doter de l'arme atomique, et d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous un strict contrôle de l'ONU.
Les discussions de Vienne visent surtout à trouver une solution concernant la levée des sanctions américaines et le retour de l'Iran à ses engagements dans l'accord.
En réaction au retrait et aux sanctions américains, l'Iran s'est affranchi progressivement depuis 2019 de ses obligations prévues par l'accord, mais a promis de revenir dans les clous dès que les Etats-Unis lèveraient les sanctions.