PARIS: Au troisième jour de son procès à Paris, l'assaillant du Carrousel du Louvre de 2017 a assuré mercredi qu'il ne referait plus « cette erreur » d'attaquer des militaires, tout en campant sur ses positions concernant l’État islamique (EI), tenant selon lui d'un « islam modéré ».
« Non, si j'étais dehors, je ne ferais plus la même erreur », a affirmé Abd alla El Hamamélis devant la cour d'assises spéciale de Paris devant laquelle il « comparaît depuis lundi pour »tentative d'assassinats terroriste » et »association de malfaiteurs terroriste criminelle ».
« Si j'étais dehors, je rentrerais en Egypte voir ma famille et je resterais parmi les miens », a-t-il ajouté.
Le 3 février 2017, cet Égyptien de 33 ans s'était précipité, armé de deux machettes et au cri d'« Allah Akbar » sur quatre militaires qui patrouillaient dans la galerie marchande du musée du Louvre, en blessant un au cuir chevelu.
Père d'un nourrisson au moment des faits, l'accusé a toujours assuré que son intention initiale était de détruire des chefs-d’œuvre du musée - la Vénus de Milo ou des toiles de Léonard de Vinci... - pour protester notamment contre la politique française en Syrie.
En dépit des « contradictions » et « zones d'ombre » relevées par l'accusation dans son récit, ce cadre commercial a expliqué avoir été surpris par la présence « à cet endroit-là » des militaires et les avoir attaqués « par réflexe », en relatant avoir agi « comme un robot ».
Après avoir contesté l'authenticité d'une vidéo dans laquelle il prêtait allégeance à l'EI avant son passage à l'acte, il a fait volte-face mardi et reconnu avoir voulu rejoindre, en vain, les rangs de l'organisation jihadiste au Levant, avant de se rabattre sur la France.
Quatre ans plus tard, quel regard porte-t-il au soutien à l'EI qui était le sien à l'époque?, l'interroge le président de la cour Laurent Raviot.
« Je pensais que ce qu'ils allaient construire en Syrie était une bonne chose, pas une mauvaise chose comme on pouvait le croire », répond l'accusé, par le biais d'une interprète. L'islam de l'EI est un islam « modéré », argue-t-il, précisant pratiquer lui-même un « islam relativement modéré, pas trop rigoriste, pas trop libéral ».
Que pense-t-il alors des autres vidéos sur les appels au meurtre de « mécréants », d'exécution d'otages et des attentats commis en leur nom en Europe et en France à l'époque? « Les actes terroristes commis en France » ce sont « les mêmes actes que commet la France dans d'autres pays », affirme l'accusé, sans plus élaborer.
Le procès doit s'achever jeudi.