L'assaillant du Carrousel du Louvre en 2017 jugé à partir de lundi à Paris

Vue partielle de la Pyramide du musée du Louvre et de l'Arc de Triomphe du Carrousel le 3 février 2017 à Paris, après qu'un soldat patrouillant au musée ait été grièvement blessé (AFP)
Vue partielle de la Pyramide du musée du Louvre et de l'Arc de Triomphe du Carrousel le 3 février 2017 à Paris, après qu'un soldat patrouillant au musée ait été grièvement blessé (AFP)
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Publié le Samedi 19 juin 2021

L'assaillant du Carrousel du Louvre en 2017 jugé à partir de lundi à Paris

  • Le 3 février 2017, Abdalla El Hamahmi, jeune cadre commercial d'une entreprise des Emirats arabes unis, se précipite, armé de deux machettes, vers quatre militaires du dispositif Sentinelle en patrouille dans la galerie marchande du musée
  • L'attaque, qui s'inscrivait dans la série d'attentats jihadistes secouant l'Hexagone depuis 2015, n'a pas été revendiquée

PARIS : Il avait attaqué au cri d"Allah Akbar" des militaires en 2017 au Carrousel du Louvre: un Egyptien de 33 ans comparaît à partir de lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris pour cette attaque qu’il soutient avoir menée seul, sans lien avec un groupe jihadiste.

Le 3 février 2017, Abdalla El Hamahmi, jeune cadre commercial d'une entreprise des Emirats arabes unis, se précipite, armé de deux machettes, vers quatre militaires du dispositif Sentinelle en patrouille dans la galerie marchande du musée, dans le centre de Paris.

Il blesse légèrement l'un d'eux au cuir chevelu avant d'être grièvement blessé par balle au ventre par un tir de riposte d'un des membres de la patrouille.

Actuellement détenu à Fleury-Mérogis (Essonne), il devra répondre lors de son procès, prévu sur quatre jours, des faits de "tentative d'assassinats terroriste sur personnes dépositaires de l'autorité publique" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle".

"Il est désireux de s'expliquer et de répondre aux questions de la cour malgré une détention difficile et un isolement strict", déclare l'un de ses avocats, Me François Gagey, en refusant de s'exprimer davantage avant l'audience.

Parties civiles dans le dossier, les quatre militaires pris pour cible abordent de "manière très sereine" le procès, fait savoir à l'AFP leur avocat, Me Emmanuel Bidanda.

"La réaction des militaires et leur professionnalisme ont certainement permis d'éviter un carnage. S'ils n'avaient pas été là, on peut tout imaginer, à partir du moment où on se trouvait dans un endroit très fréquenté par le public", a-t-il ajouté.

L'accusé, qui s'exprimera en arabe à la barre via un interprète, était entré comme touriste en France le 26 janvier 2017, en provenance de Dubaï, avant de séjourner dans un logement de location à la semaine près des Champs-Elysées.

Préparé de longue date

Les premiers éléments de l'enquête avaient rapidement permis de montrer que son voyage avait été préparé de longue date. L'appartement avait été réservé en ligne en juin 2016, bien avant la demande de visa touristique déposée fin octobre de la même année.

Les images de vidéosurveillance avaient en outre établi sa présence au Carrousel le matin du 29 janvier, cinq jours avant l'attaque, puis dans le musée où il avait suivi une visite guidée.

L'attaque, qui s'inscrivait dans la série d'attentats jihadistes secouant l'Hexagone depuis 2015, n'a pas été revendiquée.

Mais le dernier tweet publié par l'assaillant reprenait une citation extraite d'un discours prononcé par Abou Mohammad Al Adnani, l'ancien porte-parole du groupe Etat islamique (EI), tué en 2016 par une frappe de la coalition antijihadiste en Syrie.

Lors de ses interrogatoires, l'accusé, qui s'était présenté dans un premier temps comme un partisan de l'EI avant de revenir sur ses propos, a affirmé avoir agi seul, évoquant un "projet personnel" et assurant n'appartenir à aucune mouvance.

Il a notamment expliqué avoir voulu initialement mener une action symbolique contre la France, en dégradant des œuvres du musée du Louvre avec des bombes de peinture, retrouvées dans son sac à dos.

L'objectif était, a-t-il précisé, d'alerter la France et "le monde occidental" sur la situation en Syrie, "où des enfants meurent quotidiennement".

"Il y a tout un tas d'incohérences dans ce qu'il a dit et j'espère que l'audience va nous permettre d'éclairer ces points-là", note Me Géraldine Berger-Stenger, l'avocate de l'Association française des victimes du terrorisme (AFVT), partie civile dans le dossier, rappelant le "traumatisme" subi par les victimes à chaque nouvelle attaque.

 

 


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
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  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.