DUBAÏ: La pandémie de Covid-19 a donné de nouvelles idées à de nombreux entrepreneurs, créatifs et artistes. L'une de ces personnes est la photographe Tanya Rex, basée à Dubaï.
La photographe sud-africaine a initié The Quaranteen Project, toujours en cours depuis, au moment des confinements de l’année dernière.
Tanya Rex a envoyé 30 appareils photo jetables à 30 adolescents à travers le monde et leur a demandé de documenter leur expérience de quarantaine. Les résultats sont des réalités inédites et émouvantes de la pandémie vues à travers les yeux d'adolescents aux Émirats arabes unis (EAU), en Biélorussie, en Afghanistan, en Lettonie, en Afrique du Sud, en Inde, aux États-Unis, au Kirghizistan, au Soudan et d’autres pays encore.
«Je voulais que ce soit aussi naturel que possible et capturer la simplicité de ce que les gens voient tous les jours», déclare-t-elle dans un entretien accordé à Arab News.
«Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Je me souviens avoir parlé à mon mari qui m'a dit: “Tu ne connais pas ces gens. Ce ne sont pas des photographes, et tu ne sais pas vraiment ce que tu vas récupérer. Peut-être devrais-tu utiliser les photographies de cinq des caméras que tu recevras”. Et j'ai accepté cette façon de considérer le projet», ajoute Tanya Rex.
Jusqu’à présent, Tanya Rex a reçu 24 rouleaux de film, avec près de 300 à 400 images, mais certains rouleaux ne contenaient pas de photos correctement exposées. «Certains d'entre eux sont revenus avec des photographies très médiocres, et d’autres avec des images absolument exceptionnelles», déclare-t-elle.
«Peu importe que je reçoive une photo ou vingt. À chaque fois, c'était comme recevoir un cadeau», confie Tanya.
Lorsque la photographe a reçu suffisamment de rouleaux, elle a envoyé les films en Afrique du Sud afin qu'ils puissent être développés et numérisés.
Selon Tanya Rex, arrivée aux EAU il y a dix-sept ans, il n’a pas été facile de livrer les appareils photographiques aux adolescents. Quelques-uns ont été volés et d'autres ont mis du temps à être livrés en raison des restrictions liées à la Covid-19 dans certains pays.
En discutant de la genèse de son projet, Tanya Rex explique que le confinement a été une grande source d’inspiration pour elle.
«Je me souviens avoir vu une initiative baptisée Ensemble à la maison, pour laquelle des célébrités vous invitaient chez elles pour leurs concerts privés. J'ai trouvé l'idée incroyable. Cela signifiait que le monde faisait un pas en avant et que nous nous unissions tous», déclare-t-elle.
«Au bout de deux semaines, cependant, la nouveauté s'est estompée et nous avons tous dû accepter la réalité de ce qu'était la Covid-19», ajoute-t-elle.
La photographe indique qu'elle était passée de l'enthousiasme à l'idée d'avoir du temps libre à la prise de conscience que tout son travail avait été annulé et qu'il n'y avait rien à espérer pour une durée indéterminée. C'est alors qu'elle a eu l'idée de lancer The Quaranteen Project.
Tanya Rex cherche actuellement à ce que son projet se matérialise sous la forme d’un beau livre. «Je pense que ce serait un excellent moyen de montrer les histoires de ces adolescents dans un format simple», indique-t-elle.
Elle a travaillé pour des campagnes publicitaires avec des marques internationales, notamment la société de restauration rapide McDonald's et les marques de maquillage Maybelline, Bourjois et Max Factor.
Sa dernière campagne fut pour la marque Adidas – un tournage pour la campagne Run for the Oceans du géant allemand des vêtements de sport.
«C'était un projet formidable, en premier lieu parce que j'ai de nouveau pu filmer sous l'eau, ce que je n'avais pas fait depuis très longtemps», se réjouit-elle. «C'était aussi valorisant car nous filmions des femmes avec des handicaps et des différences. Ce sont toutes des femmes fières et fortes qui avancent dans leur vie.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com