DJEDDAH : Un aspirant-chef de cuisine saoudien a décidé de faire de sa passion pour les marionnettes son second travail et de partager son goût pour les contes de marionnettes à main.
La profession de marionnettiste compte depuis longtemps parmi les divertissements pour enfants du Moyen-Orient, en particulier de l’Arabie saoudite.
Ahmed al-Amoudi, 21 ans, est un étudiant en tourisme, hôtellerie et gestion hôtelière qui souhaite se spécialiser dans les arts culinaires.
C’est en décembre 2018 que commence véritablement son histoire avec les marionnettes à main. « J'adore les marionnettes depuis l'enfance, mais je n'ai jamais pensé que j’en fabriquerais ni que je deviendrais marionnettiste un jour », a déclaré Al-Amoudi à Arab News.
En 2018, le jeune homme passe une audition locale, à l’occasion de laquelle il joue un personnage qui a une double personnalité.
« Pour ce rôle, j'avais avec moi un panier dans lequel je n'utilisais que des marionnettes. Trois mois après ce casting, on m’a demandé si je pouvais faire un spectacle, raconte-t-il. Quand ils ont vu que je créais des marionnettes d'acteurs et de chanteurs, ils ont vraiment aimé l'idée et j’ai été dès lors très demandé dans les festivals. »
Al-Amoudi a créé à ce jour près de 140 marionnettes. Il joue avec elles plus de 30 personnages différents dans un spectacle qui dure dix minutes.
La plupart de ses marionnettes sont des figures bien connues en Égypte, comme les personnages des émissions pour enfants Bogy, Tamtam et Fatouta, les célèbres tueuses en série Raya et Sakina, les actrices Sherihan et Souad Hosny ou les protagonistes de la série comique Bakiza Wa Zaghloul.
Il a également créé les marionnettes de chanteurs égyptiens tels qu’Oum Kalthoum, Sayed Mekawy ou Abdel Halim Hafez.
Al-Amoudi travaille actuellement à la création de ses propres personnages. « Ce loisir signifie tout pour moi car il m’a permis de réunir tous les loisirs que : la rédaction de scénarios, le doublage, la réalisation du spectacle, la fabrication de marionnettes et la conception de leur théâtre », raconte-t-il.
« Grâce à ce loisir, les gens ont aussi commencé à me connaître et à aimer ce que j'offre. »
Al-Amoudi aime écrire et raconter des histoires car elles l’éloignent de la réalité. « Je peux changer ce que je veux en écrivant. »
Avant de présenter un spectacle, le marionnettiste joue devant sa famille et ses amis. « Ils étaient parmi mes plus fervents partisans, en particulier mon grand-père Ahmed. J'avais peur lors de mon premier spectacle, mais j'ai été bouleversé par la manière dont le public a accueilli cet art. »
C’est à travers ses spectacles qu’Al-Amoudi a appris la technique du doublage et la rédaction des scénarios spécifiques à son art.
Les performances d'Al-Amoudi ont été appréciées non seulement par les enfants mais par toutes les tranches d’âge. « Au début, je pensais que je faisais des spectacles pour enfants, mais je me suis rendu compte que c’étaient les adultes qui attendaient les représentations, plus que les enfants, précise-t-il. La plupart sont devenus des spectacles familiaux. »
Si, au Royaume, les marionnettistes bénéficient d’une certaine considération dans le domaine du divertissement, ils ont besoin d’être davantage soutenus.
« Les représentations de marionnettes à main sont rares, mais les festivals qui s’ouvrent à cet art sont toujours bondés », se réjouit Al-Amoudi.
« Mes collègues et moi travaillons à transmettre notre art parce qu'il est authentique, amusant et qu’il rassemble toute la famille. Il mérite de connaître un essor. »
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com