BEYROUTH : Au moins neuf personnes, dont quatre civils, ont été tuées lundi dans des tirs d'artillerie du régime sur le nord-ouest de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis plus d'un an.
Depuis début juin, plusieurs zones de la province d'Idleb sont le théâtre de bombardements sporadiques des forces du régime syrien ainsi que d'échanges de tirs avec les groupes rebelles et jihadistes qui dominent la région.
Les forces du régime ont lancé dans la nuit lundi des dizaines d'obus sur des zones contrôlées par le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) et des groupes rebelles, a indiqué l'OSDH s'inquiétant des violations "croissantes" du cessez-le-feu à Idleb.
Selon l'Observatoire, les tirs d'artillerie ont entraîné la mort de deux femmes dans le village d'Al-Bara, dans la province d'Idleb, tandis que sept autres personnes --dont deux civils, quatre combattants et un policier--, ont été tuées dans un bombardement ayant visé un poste de police dans la localité d'Ihssem.
Les bombardements ont également fait 13 blessés.
Les factions anti-Damas ont, à leur tour, bombardé des zones contrôlées par le régime dans le nord de la province voisine de Hama, tuant un soldat syrien, selon l'Observatoire.
Dominée par les combattants de l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, HTS et ses alliés contrôlent environ la moitié de la province d'Idleb ainsi que des pans des provinces voisines de Hama, Lattaquié et Alep.
Près de trois millions de personnes vivent dans la région, dont les deux tiers ont été déplacés d'autres localités reconquises par le régime.
La région d'Idleb a subi plusieurs offensives menées par le régime syrien, avec le soutien de l'aviation russe, avant l'entrée en vigueur en mars 2020 d'une trêve négociée par Moscou et Ankara, qui appuie certaines factions rebelles.
Malgré des violations répétées de l'accord, le cessez-le-feu a été globalement respecté.
Mais une "escalade sans précédent depuis le début de la trêve" a lieu ces dernières semaines dans la région, selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Le 10 juin, 12 personnes, dont huit combattants, ont été tuées dans des bombardements du régime, une des attaques les plus meurtrières depuis la trêve, selon l'Observatoire.
Depuis son déclenchement en 2011, le conflit syrien a tué près d'un demi-million de personnes, d'après l'Observatoire, et entraîné le déplacement de millions d'autres à l'intérieur et à l'extérieur du pays.