TÉHÉRAN : L’unique centrale nucléaire en Iran a été fermée sans explications, un arrêt d'urgence qui devrait être temporaire d’après un rapport de la télévision officielle dimanche.
Un responsable de la compagnie nationale d'énergie électrique, Gholamali Rakhshanimehr, a déclaré lors d'une émission télévisée que la fermeture de la centrale de Boushehr a débuté samedi. La suspension des activités devrait se poursuivre pour «trois à quatre jours» supplémentaires.
Rakhshanimehr a prévenu que l’arrêt pourrait occasionner des pannes de courant.
Le responsable n’a pas voulu en dire plus, mais c'est la première fois que l'Iran fait état d’un arrêt d'urgence dans la centrale, située dans la ville portuaire de Boushehr, dans le sud.
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En mars, le directeur de la centrale, Mahmoud Jafari, a déclaré que la centrale pourrait se voir contrainte de cesser ses activités. Acculé par les sanctions bancaires imposées par les États-Unis en 2018, l’Iran ne peut plus acheter le matériel et les pièces de rechange nécessaire à Moscou.
Boushehr est alimenté par de l'uranium produit en Russie, et non en Iran, et son exploitation est surveillée par l'Agence internationale de l'énergie atomique des Nations Unies. L'AIEA n'a pour le moment pas répondu à la demande de commentaires.
La construction de Boushehr, qui surplombe la côte nord du golfe arabique, a débuté sous le règne du shah d'Iran, au milieu des années 1970. Après la révolution islamique en 1979, pendant la guerre qui a opposé le pays à l’Irak, la centrale a été ciblée à maintes reprises.
La Russie a achevé la construction de l'installation en 2011.
Conçu pour résister aux tremblements de terre, le site nucléaire se trouve à proximité de lignes de faille actives. S’il est périodiquement secoué par des secousses, aucun séisme important n'a été signalé dans la région ces derniers jours.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com