Hong Kong: libération sous caution refusée pour deux responsables d'un journal pro-démocratie

L'activiste Alexandra Wong , également connue sous le nom de grand-mère Wong, est traînée par la police dans l'enceinte du tribunal de Hong Kong le 19 juin 2021, en tant que dirigeants du journal Apple Daily pro-démocratie. (AFP)
L'activiste Alexandra Wong , également connue sous le nom de grand-mère Wong, est traînée par la police dans l'enceinte du tribunal de Hong Kong le 19 juin 2021, en tant que dirigeants du journal Apple Daily pro-démocratie. (AFP)
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Publié le Samedi 19 juin 2021

Hong Kong: libération sous caution refusée pour deux responsables d'un journal pro-démocratie

  • Le rédacteur en chef Ryan Law et le directeur général Cheung Kim-hung sont poursuivis pour «collusion avec un pays étranger ou avec des éléments externes en vue de mettre en danger la sécurité nationale» en raison d'une série d'articles
  • Le juge Victor So a estimé qu'il n'y avait pas de motifs suffisants «pour que le tribunal pense que les accusés ne continueront pas à commettre des actes mettant en danger la sécurité nationale»

HONG-KONG : Deux responsables du quotidien pro-démocratie Apple Daily, très critique à l'égard de Pékin, ont comparu samedi devant un tribunal de Hong Kong qui a refusé leur libération sous caution, au lendemain de leur inculpation dans le cadre d'une loi sur la sécurité nationale.

Le rédacteur en chef Ryan Law et le directeur général Cheung Kim-hung sont poursuivis pour "collusion avec un pays étranger ou avec des éléments externes en vue de mettre en danger la sécurité nationale" en raison d'une série d'articles.

Le juge Victor So a estimé qu'il n'y avait pas de motifs suffisants "pour que le tribunal pense que les accusés ne continueront pas à commettre des actes mettant en danger la sécurité nationale".

C'est la première fois que des opinions politiques publiées par un organe de presse de Hong Kong entrainent des poursuites en vertu de cette loi controversée imposée par la Chine en 2020 pour tenter d'étouffer l'opposition toute dissidence dans l'ancienne colonie britannique.

Le journal et son propriétaire Jimmy Lai, actuellement emprisonné, aiguillonnent Pékin depuis longtemps en soutenant de manière indéfectible le mouvement pro-démocratie et en critiquant vertement les dirigeants chinois.

Plus de 500 policiers ont effectué une descente jeudi dans les locaux du quotidien et ont emporté des ordinateurs, des disques durs et des carnets de notes de journalistes.

Cinq responsables ont été arrêtés. Deux ont été inculpés tandis que les trois autres ont été libérés sous caution dans l'attente d'investigations supplémentaires.

Plusieurs dizaines de personnes, dont d'anciens et d'actuels employés du journal, ont fait la queue au tribunal samedi matin pour tenter d'assister à l'audience et apporter leur soutien aux deux responsables.

Selon une employée qui s'est simplement identifiée par son nom de famille, Chang, de nombreux employés de l'Apple Daily, dont elle-même, considèrent "chaque jour comme si c'était notre dernier" de travail au journal.

Coup de semonce 

"Au début, les autorités ont indiqué que la loi sur la sécurité nationale ne viserait qu'un petit nombre de personnes", a-t-elle déclaré à l'AFP. "Mais ce qu'il s'est passé nous montre que c'était n'importe quoi".

Une journaliste qui n'a donné que son prénom, Theresa, a estimé que les problèmes judiciaires du journal représentent un coup de semonce: "Je pense que ce qui arrive à l'Apple Daily aujourd'hui peut au final arriver à tout autre média de la ville".

De nombreux médias internationaux ont installé leur quartier général pour l'Asie à Hong Kong, attirés par une réglementation favorable aux entreprises et par des dispositions sur la liberté d'expression inscrites dans la Constitution.

Mais beaucoup s'interrogent désormais sur le maintien de cette présence et élaborent des plans d'urgence tandis que Pékin resserre sa main mise sur Hong Kong par une vaste répression de la dissidence.

Les médias locaux vivent des heures encore plus sombres. Des associations de journalistes affirment que les reporters doivent de plus en plus s'auto-censurer.

Hong Kong glisse progressivement vers le bas du classement annuel de l'ONG Reporters sans Frontières sur la liberté de la presse, passant de la 18e place en 2002 à la 80e cette année. La Chine continentale est 177e, sur 180 pays classés.

Les autorités de Hong Kong et de Pékin ont assuré que les arrestations ne constituaient pas une attaque contre les médias. Mais le ministre hongkongais de la Sécurité John Lee a qualifié cette semaine l'Apple Daily de "syndicat criminel".

La survie du journal est incertaine. Jimmy Lai, son richissime propriétaire âgé de 73 ans, a été condamné à plusieurs peines de prison pour son implication dans des manifestations pro-démocratie en 2019.

Il a également été inculpé en vertu de la loi sur la sécurité nationale et ses actifs à Hong Kong ont été gelés. Les autorités ont fait de même jeudi avec 2,3 millions de dollars d'actifs de l'Apple Daily.

Selon la police, des poursuites --toujours dans le cadre de cette législation-- sont également prévues à l'encontre de trois sociétés détenues par le journal, qui pourrait être mis à l'amende ou interdit. 

Mark Simon, un conseiller de M. Lai vivant à l'étranger, a indiqué que le journal allait avoir des difficultés à payer ses quelque 700 employés.

"L'argent n'est pas un problème, mais les ordres draconiens de Pékin via la NSL (loi de sécurité nationale, NDLR) sont le problème", a-t-il affirmé à l'AFP.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.