A Hong Kong sous tension, une militante pro-démocratie libérée

La militante du mouvement pro-démocratie à Hong Kong Agnes Chow a été libérée de prison samedi (Photo, AFP).
La militante du mouvement pro-démocratie à Hong Kong Agnes Chow a été libérée de prison samedi (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 12 juin 2021

A Hong Kong sous tension, une militante pro-démocratie libérée

  • Quelque 2 000 policiers ont été placés en alerte samedi alors que des appels à manifester ont été lancés sur les réseaux sociaux pour commémorer ces manifestations
  • Les autorités ont toutefois maintenu une interdiction de manifester décidée pour lutter contre la pandémie de coronavirus

HONG KONG: La militante du mouvement pro-démocratie à Hong Kong Agnes Chow a été libérée de prison samedi, exactement deux ans après les grandes manifestations en faveur de la démocratie, un anniversaire qui place l'ex-colonie britannique sous tension.

Quelque 2 000 policiers ont été placés en alerte samedi alors que des appels à manifester ont été lancés sur les réseaux sociaux pour commémorer ces manifestations.

Les autorités ont toutefois maintenu une interdiction de manifester décidée pour lutter contre la pandémie de coronavirus, bien que seules trois nouvelles contaminations aient été recensées le mois dernier.

De nombreux militants pro-démocratie ont été arrêtés ces derniers mois et la contestation est maintenant criminalisée par de nouvelles lois répressives imposées par le gouvernement de Pékin.

Samedi, l'une de ces militantes arrêtées a toutefois été libérée. Agnes Chow, âgée de 24 ans, a retrouvé la liberté après avoir passé sept mois en prison pour son rôle pendant les manifestations de 2019 devant le quartier général de la police.

Elle s'est réjouie sur Instagram de voir « cette agonie enfin terminée », et a dit vouloir récupérer de ces mois de prisons l'ayant « rendue très faible ».

Cette jeune femme fait partie de la génération de militants qui se sont fait les dents en politique alors qu'ils étaient adolescents, avec les précédents mouvements pro-démocratie comme « la révolution des parapluies » en 2014, et sont devenus en 2019 une inspiration pour tous ceux qui veulent plus de démocratie à Hong Kong.

Deux autres militants connus qui avaient été condamnés en même temps qu'elle, Joshua Wong et Ivan Lam, sont toujours en prison.

Joshua Wong, sans doute le plus connu de ces jeunes militants, a notamment vu récemment sa peine augmentée d'une nouvelle condamnation, pour avoir appelé en 2020 à participer au traditionnel rassemblement du 4 juin pour marquer l'anniversaire de la répression sanglante de Tiananmen en Chine en 1989. Celui-ci avait eu lieu l'an dernier malgré l'interdiction, officiellement en raison de l'épidémie de coronavirus.

La libération d'Agnes Chow intervient deux ans jour pour jour après les grandes manifestations qui avaient envahi les rues de l'ancienne colonie britannique en défense de la démocratie.

Le 12 juin 2019, des milliers de personnes avaient encerclé le siège de l'assemblée législative de Hong Kong dans une tentative d'empêcher l'adoption d'une loi favorisant les extraditions, y compris d'opposants, vers la Chine continentale.

Manifestations interdites

La dispersion brutale de ces manifestants par la police n'avait pas empêché une forte mobilisation en faveur de la démocratie pendant plus de sept mois. Les autorités chinoises ont refusé de céder et ont imposé à Hong Kong une loi dite de sécurité nationale, qui a permis l'arrestation de plus d'une centaine de personnes, dont Agnes Chow.

Des dizaines d'entre elles ont été traduites en justice, dont le magnat de la presse hongkongais, Jimmy Lai. La plupart n'ont pas bénéficié d'une libération sur caution et risquent des peines de prison à vie s'ils passent en jugement. Agnès Chow n'a pour l'instant purgé sa peine que pour les événements de la journée du 12 juin 2019, et risque d'être à nouveau inculpée pour des événements ultérieurs.

Les manifestations sont désormais presque toutes interdites mais les anniversaires, comme celui de samedi, restent des moments de tension.

Vendredi, deux militants d'un groupe pro-démocratie ont été arrêtés après avoir été accusés d'appeler à un rassemblement interdit.

L'anniversaire des manifestations de juin 2019 a été en revanche marqué à l'étranger par des militants pro-démocratie en exil et par leurs partisans. 

La semaine dernière, les autorités avaient à nouveau interdit le rassemblement commémorant la répression de la place Tiananmen, et la police avait cette fois bloqué tous les accès au parc Victoria, où cette veillée aux chandelles se tenait chaque année depuis 32 ans.

S'ils ne pouvaient entrer dans le parc, de nombreux Hongkongais n'ont toutefois pas renoncé à manifester en allumant des bougies ou la lumière de leur téléphone portable, dans les rues adjacentes et un peu partout en ville.


Canada: le suspect de l'attaque à la voiture-bélier qui a fait 11 morts inculpé

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
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  • L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police
  • "Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues

VANCOUVER: Le suspect d'une attaque à la voiture-bélier qui a tué 11 personnes et fait des dizaines de blessés lors d'un festival de la communauté philippine de Vancouver a été inculpé de meurtre, a annoncé dimanche la police.

"Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues.

L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police.

Aucun motif n'a été confirmé pour cette attaque survenue samedi soir dans la ville de Vancouver, dans l'ouest du pays, en pleine campagne électorale alors que les Canadiens sont appelés aux urnes lundi pour des élections législatives. La police a exclu cependant la piste terroriste.

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC.

"La nuit dernière, des familles ont perdu une sœur, un frère, une mère, un père, un fils ou une fille", a-t-il déclaré. "Ces familles vivent le cauchemar de toutes les familles.

Le suspect a "un lourd passé d'interactions, avec la police et des soignants, liées à la santé mentale", a déclaré Steve Rai, un haut responsable de la police de Vancouver, lors d'une conférence de presse dimanche.

"Même si je ne peux pas m'exprimer à ce stade sur un possible mobile, je peux désormais dire, confiant, que les éléments de ce dossier ne nous mènent pas à penser qu'il s'agit d'un acte terroriste", a-t-il ajouté.

"Il y a désormais 11 décès confirmés, et nous pensons que des dizaines d'autres sont blessés, dont certains gravement", a poursuivi Steve Rai, prévenant que le nombre de morts pourrait augmenter.

"Il s'agit du jour le plus sombre de l'histoire de Vancouver", a-t-il estimé.

Des corps "écrasés" 

Peu après 20H00 locales samedi (03h00 GMT dimanche) selon la police, "un homme au volant d'un SUV Audi noir" a foncé à travers la foule dans le quartier Sunset on Fraser de la ville de la côte pacifique où des membres de la communauté philippine s'étaient rassemblés pour célébrer la journée Lapu-Lapu, qui commémore une victoire du XVIe siècle contre les explorateurs européens.

Abigail Andiso a raconté au Vancouver Sun qu'elle a entendu de grands bruits, puis des hurlements: "Il y avait des corps. Ils ont été écrasés. Certains étaient déjà morts sur place".

Des images partagées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP montrent un véhicule, un SUV noir dont l'avant est très endommagé, arrêté dans une rue jonchée de débris avec des camions de restauration rapide tout autour.

Sheila Nocasa était sur place peu avant l'incident. Elle a dit à l'AFP être "sous le choc", "anéantie".

Des personnes sont venues dimanche déposer des fleurs pour rendre hommage aux victimes sur le site de l'attaque.

"C'est très traumatisant", a indiqué à l'AFP Mohamad Sariman, qui travaillait dans un food truck au festival Lapu Lapu et qui dit avoir entendu une "grosse détonation".

De nombreuses communautés asiatiques, notamment chinoise, indienne et philippine, vivent dans l'ouest du Canada, pour beaucoup autour de Vancouver, troisième agglomération du pays.

Dimanche, le roi Charles III, chef d'Etat du Canada, s'est dit "profondément attristé" par cette "terrible tragédie". Le président français Emmanuel Macron a dit sa "solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine".

De son côté, le président des Philippines Ferdinand Marcos a déclaré dans un communiqué qu'il était "complètement bouleversé d'apprendre ce terrible incident".

"J'ai peur" 

"J'étais choqué" en apprenant la nouvelle, a déclaré dimanche matin à l'AFP Julie Dunbar, une retraitée de la capitale Ottawa. Elle rappelle tristement qu'il "est arrivé la même chose à Toronto" en 2018, quand un homme avait tué 11 personnes avec un van. "J'ai peur de la société dans laquelle on vit".

Ce drame fait monter la tension à quelques heures du scrutin, lundi. La campagne électorale a été dominée par la question de la guerre économique avec les Etats-Unis de Donald Trump et ses menaces d'annexion.

Le nouveau Premier ministre Mark Carney, qui se présente comme un rempart face au président américain, est donné favori par les sondages. Il a modifié le programme de son dernier jour de campagne en raison de l'attaque à Vancouver.


La Chine contredit Trump et dément tout appel récent avec Xi Jinping

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
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  • Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation
  • Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines

PEKIN: La Chine a assuré lundi qu'aucun appel téléphonique n'avait eu lieu dernièrement entre le président Xi Jinping et son homologue américain, contredisant les affirmations de Donald Trump qui dit avoir parlé avec le dirigeant chinois.

Les deux premières puissances économiques mondiales sont engagées dans une guerre commerciale, déclenchée par le locataire de la Maison Blanche.

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains.

Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation.

"À ma connaissance, les deux chefs d'État n'ont pas eu de conversation téléphonique récemment", a indiqué lundi lors d'un point de presse régulier Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines.

"Je tiens à rappeler que la Chine et les États-Unis n'ont pas engagé de consultations ni de négociations concernant les droits de douane", lui a répondu lundi Guo Jiakun.

 


Trump demande la gratuité des canaux de Panama et de Suez pour les navires américains

Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
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  • Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.
  • « J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

WASHINGTON : Donald Trump a demandé samedi que le passage des navires américains soit rendu gratuit sur les canaux de Panama et de Suez, et a chargé son chef de la diplomatie, Marco Rubio, de se saisir immédiatement de ce dossier.

Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.

« Les navires américains, à la fois militaires et commerciaux, devraient être autorisés à transiter gratuitement via les canaux de Panama et de Suez. Ces canaux n'existeraient pas sans les États-Unis d'Amérique », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

« J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal construit par les États-Unis et inauguré en 1914, et resté sous souveraineté américaine jusqu'en 1999.

Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter. Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs de ce lien stratégique, par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial.

Début avril, Washington a obtenu l'autorisation du Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d'eau stratégique.

Le canal de Suez, contrôlé par l'Égypte depuis 1956, concentrait lui environ 10 % du commerce maritime mondial, jusqu'à ce que les rebelles houthis du Yémen commencent à lancer des attaques contre des navires, disant agir en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Les États-Unis sont intervenus, avec d'autres pays, pour tenter de sécuriser cette route maritime.

Mais le trafic a chuté, réduisant drastiquement une source essentielle de devises étrangères pour Le Caire, plongé dans la pire crise économique de son histoire.