Hong Kong: raid de la police au journal pro-démocratie Apple Daily

Des panneaux du Next Digital et d'Apple Daily sont affichés à l'extérieur des bureaux du journal local Apple Daily à Hong Kong le 17 juin 2021. (Photo, AFP)
Des panneaux du Next Digital et d'Apple Daily sont affichés à l'extérieur des bureaux du journal local Apple Daily à Hong Kong le 17 juin 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 17 juin 2021

Hong Kong: raid de la police au journal pro-démocratie Apple Daily

  • Londres a réagi en accusant la Chine d'utiliser sa loi sur la sécurité nationale pour s'en prendre aux « voix dissidentes » à Hong Kong
  • Ces arrestations sont l'ultime coup porté contre le journal du magnat Jimmy Lai, actuellement en détention pour avoir participé en 2019 à certaines manifestations pro-démocratie

HONG KONG : La police de Hong Kong a arrêté jeudi cinq responsables du journal pro-démocratie Apple Daily, dont son rédacteur en chef, lors de la seconde perquisition en moins d'un an de la salle de rédaction de ce quotidien dans le viseur des autorités.

Londres a réagi en accusant la Chine d'utiliser sa loi sur la sécurité nationale pour s'en prendre aux « voix dissidentes » à Hong Kong.

Le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab a estimé sur Twitter que Pékin devait « protéger » et « respecter » la liberté de la presse en vertu des engagements pris au moment de la rétrocession en 1997 de l'ex-colonie britannique.

Les Etats-Unis ont aussi « fermement condamné » les arrestations, appelant les autorités du territoire à « cesser de s'en prendre aux médias libres et indépendants ».

Ces arrestations sont l'ultime coup porté contre le journal du magnat Jimmy Lai, actuellement en détention pour avoir participé en 2019 à certaines manifestations pro-démocratie.

Plus de 500 policiers ont pris part jeudi au petit matin à cette opération en lien avec des articles publiés par l'Apple Daily « appelant à des sanctions » contre Hong Kong et les dirigeants chinois, selon la police.

C'est la première fois que le contenu d'un article donne lieu à des arrestations en vertu de la loi drastique sur la sécurité nationale imposée l'an passé par Pékin.

Dans un message adressé à ses lecteurs, l'Apple Daily a affirmé que la liberté de la presse ne tenait plus « qu'à un fil » à Hong Kong, mais que tous les membres du journal resteraient « debout et déterminés ».  

Le syndicat des journalistes du tabloïd a qualifié cette descente de « violation gratuite de la liberté de la presse » qui « témoigne de la manière dont le pouvoir de la police s'est accru dans le cadre de la loi ».

Les cinq dirigeants ont été arrêtés « pour collusion avec un pays étranger ou avec des éléments externes visant à mettre en danger la sécurité nationale ».

Selon le commissaire principal Steve Li, leurs fonctions font qu'ils sont « responsables du contenu, du style et des règles en matière de reportage ».

La police a également annoncé que 18 millions de dollars de Hong Kong (2 millions d'euros) d'actifs détenus par Apple Daily avaient été gelés.

« Aucun regret »

Il s'agit de la première saisie d'actifs d'une entreprise de presse réalisée sur le territoire.

Le ministre hongkongais de la Sécurité John Lee a refusé de dire quels articles enfreignaient la loi sur la sécurité ou si les personnes qui les ont partagés sur internet, ont acheté l'Apple Daily ou ses actions étaient passibles de poursuites.

« Cela ne vise pas la liberté de la presse », a-t-il affirmé. « Nous ciblons une conspiration qui menace la sécurité nationale et des journalistes qui à travers leur travail se livreraient à des faits menaçant la sécurité nationale ».

Le journal a diffusé en direct sur Facebook des vidéos montrant la perquisition.

Parmi les personnes arrêtées figurent le rédacteur en chef Ryan Law et le PDG Cheung Kim-hung.

A l'issue du raid, des journalistes sont retournés dans la rédaction, mise à sac. D'après eux, la police a emporté 38 ordinateurs, ainsi que des disques durs et des carnets de notes.

Un photographe du journal a estimé qu'il s'agissait de "créer un climat de terreur". « Mais si on m'arrête pour avoir voulu témoigner de l'actualité, je n'aurai aucun regret ».

La Bourse de Hong Kong a annoncé dans la foulée la suspension des échanges d'actions de Next Digital, le groupe de médias de M. Lai.

Le climat politique s'est considérablement dégradé dans l'ex-colonie britannique avec la répression implacable du mouvement pro-démocratie de 2019.

Payer les salariés

L'instrument privilégié de cette répression de toute dissidence est la loi sur la sécurité nationale, qui prévoit des peines de prison à vie. 

M. Lai, propriétaire du journal qu'il a créé en 1995, a été accusé de collusion après une première descente menée en août. 

L'homme de 73 ans est derrière les barreaux à la suite de plusieurs condamnations pour avoir participé à des manifestations pro-démocratie en 2019.

L'Apple Daily avait apporté un soutien indéfectible à ce mouvement et Pékin n'a jamais caché son désir de faire rentrer ce journal dans le rang, ou au moins d'étouffer sa voix.

Les médias officiels accusent régulièrement M. Lai d'être un « traître » et l'instigateur du mouvement de contestation.

La police a justifié par la loi sur la sécurité nationale le gel en mai de ses comptes bancaires et de sa participation majoritaire dans le capital de Next Digital.

Jusqu'à jeudi, les autorités n'avaient pas touché aux actifs du journal et il est impossible de savoir si Apple Daily restera en mesure de payer ses salariés.

« Nous ferons tout notre possible pour publier le journal demain », a déclaré à l'AFP Lam Man-chung, un responsable de la rédaction qui ne faisait pas partie des personnes arrêtées.

Plus d'une centaine de personnes ont déjà été inculpées en vertu de la loi controversée.

De nombreuses puissances occidentales estiment qu'elle a sonné le glas du principe « Un pays, deux systèmes » qui avait présidé à la rétrocession du territoire par Londres en 1997. Il devait garantir à Hong Kong une très large autonomie jusqu'en 2047. 

Le rédacteur en chef de l'Apple Daily avait reconnu en mai auprès de l'AFP que le journal était « en crise » depuis l'emprisonnement de son patron, assurant néanmoins que les journalistes étaient déterminés à continuer la publication.

Au cours d'une récente discussion publique, des employés lui ont demandé que faire s'il était arrêté. « Diffusez-le en direct », avait-il répondu.


Trump demande la gratuité des canaux de Panama et de Suez pour les navires américains

Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
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  • Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.
  • « J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

WASHINGTON : Donald Trump a demandé samedi que le passage des navires américains soit rendu gratuit sur les canaux de Panama et de Suez, et a chargé son chef de la diplomatie, Marco Rubio, de se saisir immédiatement de ce dossier.

Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.

« Les navires américains, à la fois militaires et commerciaux, devraient être autorisés à transiter gratuitement via les canaux de Panama et de Suez. Ces canaux n'existeraient pas sans les États-Unis d'Amérique », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

« J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal construit par les États-Unis et inauguré en 1914, et resté sous souveraineté américaine jusqu'en 1999.

Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter. Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs de ce lien stratégique, par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial.

Début avril, Washington a obtenu l'autorisation du Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d'eau stratégique.

Le canal de Suez, contrôlé par l'Égypte depuis 1956, concentrait lui environ 10 % du commerce maritime mondial, jusqu'à ce que les rebelles houthis du Yémen commencent à lancer des attaques contre des navires, disant agir en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Les États-Unis sont intervenus, avec d'autres pays, pour tenter de sécuriser cette route maritime.

Mais le trafic a chuté, réduisant drastiquement une source essentielle de devises étrangères pour Le Caire, plongé dans la pire crise économique de son histoire.


Une « puissante » explosion dans un port iranien fait plus de 400 blessés

Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
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  • Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.
  • « 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

TEHERAN : Une « puissante explosion » a fait  samedi plus de 400 blessés dans un important port du sud de l'Iran, ont rapporté les médias d'État, qui n'ont pas donné de précisions sur l'origine du sinistre dans l'immédiat.

« Une puissante explosion s'est produite sur un quai du port Shahid Rajaï », a déclaré à la télévision Esmaïl Malekizadeh, un responsable local de l'administration portuaire.

Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.

« 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

Selon l'agence de presse officielle Irna, Shahid Rajaï est le plus grand port commercial d'Iran. 

Plus de 70 % des marchandises iraniennes transitent par ce port qui borde le détroit d'Ormuz par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.

« L'incident est dû à l'explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï », a indiqué à la télévision d'État un responsable local des secours, Mehrdad Hassanzadeh.

Selon l'agence Isna, le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer la cause exacte de l'incident et l'étendue des dégâts. 

La télévision d'État a diffusé des images d'un important panache de fumée noire s'élevant dans le ciel depuis le port.

Une autre vidéo, relayée par l'agence Mehr, montre une explosion dans un hangar qui provoque un épais nuage de fumée et de poussière, filmée par une caméra de surveillance.

Selon l'agence de presse Fars, la détonation a été entendue à une cinquantaine de kilomètres à la ronde.

« L'onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés », a indiqué de son côté l'agence de presse Tasnim. 

Le nombre d'employés présents au moment de l'explosion n'est pas connu pour l'instant.

Samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran.

La compagnie nationale de distribution de pétrole a déclaré que les installations pétrolières n'avaient pas été endommagées et qu'elles « fonctionnaient actuellement normalement ».

Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran, mais le pays a connu des incidents meurtriers ces derniers mois.

En septembre dernier, une explosion dans une mine de charbon avait ainsi fait plus de 50 morts.


Ukraine: Zelensky dit espérer "des résultats" après sa rencontre avec Trump

 Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
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  • « Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi espérer « des résultats » après sa rencontre « symbolique » avec son homologue américain, Donald Trump, qui pousse fortement pour une cessation des hostilités entre Ukrainiens et Russes, après plus de trois ans d'invasion russe de l'Ukraine.

« Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux, réitérant sa demande d'un cessez-le-feu total et inconditionnel. « Cette réunion était très symbolique et pourrait devenir historique si nous parvenons à des résultats communs », a ajouté M. Zelensky.