LONDRES: Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a exigé la fin de l’assaut des Houthis – soutenus par l’Iran – contre Marib au Yémen, et a critiqué leurs attaques transfrontalières de missiles et de drones visant l’Arabie saoudite.
«Nous sommes gravement préoccupés par l’impact continu des combats sur les civils, et par le ciblage de biens civils dans le gouvernorat de Marib au Yémen», a déclaré Liz Throssell, la porte-parole du HCDH, à Arab News lors d’une conférence sur les droits de l’homme vendredi.
«La milice houthie, également connue sous le nom d’Ansar Allah, tente de s’emparer du gouvernement yéménite depuis plusieurs mois», a-t-elle affirmé.
Elle a évoqué une récente attaque de missiles et de drones contre un complexe abritant des infrastructures civiles et une mosquée. L’attaque a fait huit morts et trente blessés. Les ambulances ont également été prises pour cible lors de l’attaque, et certains secouristes ont été blessés.
Mme Throssell a également fait mention d’une autre atrocité commise par les Houthis à Marib: une attaque de missile sur une station-service le 5 juin, qui a tué vingt et une personnes, dont deux enfants de moins de 13 ans.
«Les victimes d’exécutions arbitraires, y compris celles qui constituent des crimes de guerre, ont droit à la justice, et les auteurs de tels actes, quelle que soit leur affiliation, doivent être tenus responsables», a indiqué Mme Throssell.
«Nous appelons toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, notamment le principe de distinction, qui interdit de prendre pour cible des civils et des infrastructures civiles, et les principes de proportionnalité et de précaution.»
La représentante des Nations unies a également abordé les attaques soutenues des Houthis contre l’Arabie saoudite voisine. «Les attaques transfrontalières menées par Ansar Allah sur le territoire saoudien se poursuivent toujours», a déclaré Mme Throssell.
«Depuis janvier, Ansar Allah a lancé environ 128 frappes de drones et 31 missiles balistiques en Arabie saoudite. Si la majorité des cibles étaient de nature militaire, des infrastructures civiles, notamment des aéroports civils et des installations industrielles, ont été touchées.»
Le Yémen, pays le plus pauvre du monde arabe, est en proie à une guerre civile acharnée depuis que la milice houthie, soutenue par l’Iran, a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 2014. Une coalition dirigée par l’Arabie saoudite est alors intervenue dans le conflit au nom du gouvernement reconnu par l’ONU.
Le Royaume a proposé un plan de paix global, soutenu par ses partenaires régionaux et occidentaux. La coalition estime que les combats doivent cesser, soutient l’acheminement de l’aide humanitaire, et prône une solution politique au conflit.
Mais les Houthis ont fait fi de l’accord, et ont poursuivi leur tentative de s’emparer de la ville de Marib, contrôlée par le gouvernement, un assaut qui a coûté la vie à de nombreux civils.
«Nous exhortons toutes les parties au conflit à retourner à la table des négociations, et à convenir d’un cessez-le-feu à l’échelle nationale», a lancé Mme Throssell. «Comme nous l’avons répété à maintes reprises, seule une solution politique pourra mettre un terme à ce conflit.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com