Pays-Bas: le carrosse doré du roi ravive le débat sur le racisme

 Le roi Willem-Alexander des Pays-Bas a déclaré l'année dernière que le carrosse doré faisait «partie du patrimoine culturel néerlandais». (Photo, AFP)
Le roi Willem-Alexander des Pays-Bas a déclaré l'année dernière que le carrosse doré faisait «partie du patrimoine culturel néerlandais». (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 18 juin 2021

Pays-Bas: le carrosse doré du roi ravive le débat sur le racisme

  • Des hommes noirs agenouillés devant leurs maîtres blancs, dont une jeune femme sur un trône représentant les Pays-Bas, à qui ils remettent du cacao et de la canne à sucre...
  • Aux Pays-Bas, comme dans d'autres pays européens, le débat récurrent sur le passé colonial et l'esclavage a ressurgi après le mouvement Black Lives Matter aux États-Unis

AMSTERDAM : La dernière fois que le roi Willem-Alexander des Pays-Bas et son épouse Maxima se sont assis sur la banquette de leur carrosse doré, c'était un jour d'automne en 2015, lors de la cérémonie traditionnelle d'ouverture du Parlement.

Près de six ans plus tard, le carrosse et le monarque étaient brièvement réunis jeudi dans un musée d'Amsterdam, où la somptueuse voiture à chevaux tout juste rénovée trône comme pièce maîtresse d'une exposition sur le passé colonial des Pays-Bas.

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Le carrosse doré trône derrière une vitrine au centre du musée. (Photo, AFP)

Le carrosse, appelé le "Gouden Koets", est au centre d'un débat sur l'esclavage et le racisme. En cause, une décoration sur son flanc gauche représentant des hommes noirs agenouillés devant leurs maîtres blancs, dont une jeune femme sur un trône représentant les Pays-Bas, à qui ils remettent du cacao et de la canne à sucre.

Sur la peinture, appelée "Hommage des colonies", on voit également un jeune homme blanc donner un livre à un garçon noir, une scène dans laquelle le peintre Nicolaas van der Waay a dit en 1896 avoir représenté la "civilisation".

Le carrosse, doré à l'or fin, utilisé par la famille royale pour des baptêmes, mariages et autres occasions, est devenu "un objet de controverse", affirme Margriet Schavemaker, directrice artistique du Musée d'Amsterdam.

Les représentations "dépeignant le passé colonial néerlandais met mal à l'aise un grand groupe de personnes aux Pays-Bas", explique Mme Schavemaker devant des journalistes.

«Perspectives divergentes»

Une restauration complète du carrosse a démarré en septembre 2015, peu après avoir transporté en grande pompe dans les rues de La Haye les membres de la famille royale jusqu'au parlement, lors d'une journée festive et traditionnelle sous les yeux d'un large public.

Le carrosse devait faire son grand retour pour les cérémonies officielles après avoir fait peau neuve, mais le gouvernement a décidé de marquer le pas à cause de la controverse, et a choisi de l'exposer au musée.

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Le carrosse doré est à voir jusqu'au mois de février au Musée d'Amsterdam, «pour que chacun puisse se faire sa propre opinion». (Photo, AFP)

Aux Pays-Bas, comme dans d'autres pays européens, le débat récurrent sur le passé colonial et l'esclavage a ressurgi après le mouvement Black Lives Matter aux États-Unis.

Le sujet est actuellement abordé dans divers musées, dont le Rijksmuseum d'Amsterdam, qui a récemment ouvert une exposition intitulée "Esclavage".

Le carrosse doré est à voir jusqu'au mois de février au Musée d'Amsterdam, "pour que chacun puisse se faire sa propre opinion", indique Mme. Schavemaker.

"Il doit y avoir une place pour des perspectives divergentes. Les gens ne seront pas d'accord les uns avec les autres", observe-t-elle.

Cela ne veut pas dire que le musée est "neutre" dans le débat, souligne-t-elle. En 2019, il a officiellement abandonné l'utilisation du terme "siècle d'or", période de  prospérité néerlandaise grâce au commerce maritime aux XVIe et XVIIe siècles.

«Magnifique»

Le carrosse doré trône derrière une vitrine au centre du musée. Dans des salles attenantes sont affichées des opinions de différentes personnes sur la question et les origines de la voiture, offerte à la fin du XIXe siècle par les habitants d'Amsterdam à la reine Wilhelmina.

A l'époque, les opinions étaient déjà partagées sur la question de savoir si la famille royale devrait bénéficier d'un moyen de transport aussi opulent.

"Les gens ne savent-ils pas que de tels carrosses, qui correspondaient aux idéologies d'il y a 100 ans et plus, ne conviennent plus à notre époque ?", écrivait le journal militant De Locomotief en 1896.

Le Premier ministre actuel Mark Rutte a défendu la "magnifique" voiture. "Réécrire l'histoire en défigurant le Carrosse Doré, je n'y suis pas favorable", a-t-il déclaré, une citation affichée dans le musée.

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Tous les regards sont désormais rivés sur le roi. (Photo, AFP)

Tous les regards sont désormais rivés sur le roi. Décidera-t-il de laisser le carrosse au garage, préférant utiliser son substitut, le carrosse de verre, moins cossu, utilisé ces dernières années?

Le monarque de 54 ans a déclaré l'année dernière à la télévision publique NOS que le carrosse doré faisait "partie du patrimoine culturel néerlandais", mais qu'il était important de combattre la discrimination.

"Je porte attention au débat, bien que je n'y participe pas", a-t-il ajouté. "Une fois que le carrosse aura retrouvé toute sa splendeur, nous déciderons des prochaines étapes à suivre".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.