Pannes internet: le CDN, maillon crucial pour la bonne diffusion des contenus web

Des entreprises telles qu'Akamai ou Fastly gèrent des centaines de milliards de requêtes par jour. (Photo, AFP)
Des entreprises telles qu'Akamai ou Fastly gèrent des centaines de milliards de requêtes par jour. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 18 juin 2021

Pannes internet: le CDN, maillon crucial pour la bonne diffusion des contenus web

  • Des pannes internet à répétition et un acronyme mystérieux comme principal suspect: le CDN, un réseau de distribution de contenu
  • «Les entreprises doivent faire preuve de rigueur lorsqu'elles choisissent leur fournisseur de CDN», met en garde un fournisseur de ce service

PARIS : Des pannes internet à répétition et un acronyme mystérieux comme principal suspect: le CDN (réseau de distribution de contenu), est un ensemble de serveurs reliés entre eux dont le rôle est d'assurer la bonne diffusion des contenus de sites web auprès des utilisateurs.

"La disponibilité d'internet dépend de nombreuses technologies, et l'une d'entre elles est le CDN", expliquait récemment le fournisseur américain de services Akamai, au moment d'une panne d'ampleur qui avait affecté pendant près d'une heure l'internet mondial début juin, en raison d'un problème lié à son concurrent Fastly.

L'objectif de ce service? Aider les éditeurs de sites internet à assurer la bonne diffusion de leurs contenus à l'échelle internationale, auprès d'un maximum d'utilisateurs, en y garantissant un accès le plus rapide et fiable possible.

"Les entreprises utilisent un CDN pour offrir une expérience en ligne idéale à leurs clients, qu'ils lisent les actualités, regardent un film ou fassent toute autre activité nécessitant des performances élevées", avait ajouté le fournisseur américain.

Problème: jeudi, les principales banques d'Australie, ainsi que des compagnies aériennes australiennes mais aussi des Etats-Unis, figurent parmi les victimes d'une nouvelle panne mondiale de services en ligne, dont la responsabilité a été attribuée cette fois... à Akamai.

Serveurs centraux et périphériques

Concrètement, comment fonctionne le CDN ? 

Si le contenu original d'un site web est hébergé dans un serveur central aux Etats-Unis, il peut également être accessible partout ailleurs dans le monde entier via des serveurs périphériques afin d'éviter que toutes les demandes adressées à un site internet ne convergent au même endroit et créent des "bouchons".

"Par exemple, un opérateur de streaming a des serveurs qui détiennent des vidéos. En général, ce sont des acteurs américains donc ces serveurs d'origine, où sont stockés les vidéos, sont à l'étranger", explique Sami Slim, directeur adjoint de Telehouse France, fournisseur européen de centres de données ("datacenters") qui hébergent des CDN.

"Le CDN va venir prendre les vidéos les plus demandées dans son serveur central aux Etats-Unis et aller les placer dans des serveurs périphériques partout dans le monde", notamment dans des datacenters pour se rapprocher des box des abonnés internet, complète-t-il.

"A chaque fois qu'un utilisateur français va avoir besoin de regarder un film", au lieu de voir sa requête revenir aux États-Unis pour repasser ensuite en France, "elle passera directement dans les serveurs périphériques à Paris et ainsi on réduit la distance entre l'utilisateur et le contenu", souligne encore M. Slim.

Les sites qui diffusent des contenus audiovisuels comme les sites de médias ou de streaming sont par conséquent de grands clients de ces CDN, puisque par nature ils doivent faire face à des pics de connexions très importants.

Des entreprises telles qu'Akamai ou Fastly gèrent des centaines de milliards de requêtes par jour et jouent donc un rôle d'aiguillage extrêmement important.

S'il y a une panne sur les CDN, comment y remédier ? "Tout d'abord, les entreprises doivent faire preuve de rigueur lorsqu'elles choisissent leur fournisseur de CDN", met en garde un fournisseur de ce service.

"Deuxièmement, l'utilisation de plusieurs CDN pour la diffusion est une pratique de plus en plus courante. Théoriquement, les entreprises disposent d'une solution de secours en cas de problème avec un CDN, mais il ne s'agit pas d'une stratégie à toute épreuve", ajoute-t-il. 


Nucléaire iranien : Paris dit être «en contact étroit» avec Washington

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  • "Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique
  • Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir

PARIS: La France est "en contact étroit" avec les Etats-Unis sur le dossier du nucléaire iranien et soutient les efforts diplomatiques américains, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, après une conversation entre les chefs de la diplomatie des deux pays.

"Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique visant à parvenir à un accord solide et durable", a dit Christophe Lemoine.

Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir.

Aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, partisan d'une ligne très dure, le président américain Donald Trump avait créé la surprise en annonçant lundi que les Etats-Unis étaient engagés dans des discussions "directes" avec l'Iran, alors que ces deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.

Mercredi, il avait ensuite souligné qu'une action militaire n'était pas exclue. "S'il faut recourir à la force, nous recourrons à la force", avait-il lancé. "Israël y sera bien évidemment très impliqué, il en sera le chef de file".

Cette menace survient à quelques jours de discussions qui doivent avoir lieu samedi dans le sultanat d'Oman et auxquelles participeront l'émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Interrogé sur le niveau de coordination entre les Américains et les Européens qui ont, quant à eux, des discussions en format E3 (Allemagne, France, Royaume Uni) avec l'Iran, le porte-parole du Quai d'Orsay est resté évasif.

"Nous sommes en lien étroit avec nos partenaires américains. Nous continuerons à discuter avec eux", a-t-il affirmé, se refusant à dire si les Européens avaient été informés en amont des négociations menées par Washington.

Christophe Lemoine a par ailleurs répété que l'objectif était que l'Iran ne se dote pas de l'arme nucléaire, réaffirmant que "la seule voie est diplomatique".

"Toute initiative visant à amener l'Iran à l'abandon de son programme nucléaire est bienvenue", a-t-il dit, même si la fenêtre est "étroite" pour y parvenir.

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire se limitent à des fins civiles.


France: le blocage de Sciences Po Strasbourg levé par la police

Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.  Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP. Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
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  • C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université
  • Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage"

STRASBOURG: Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt.

C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université.

Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage".

La décision de maintenir le partenariat entre Sciences Po Strasbourg et la Lauder School of Government de l'Université Reichman en Israël - que les étudiants accusent de soutenir la politique du gouvernement israélien à Gaza - "est prise" et "il me semble, a été la plus démocratique possible", avait-elle observé.

Mardi soir, le conseil d'administration de l'établissement d'enseignement supérieur a approuvé le maintien du partenariat par 16 voix pour, 14 contre et trois abstentions. Il a ainsi décidé de ne pas suivre les conclusions d'un "comité d'examen du partenariat" composé de 10 membres (cinq étudiants et cinq enseignants) mis en place en mars pour tenter de dégager une solution consensuelle et ainsi mettre fin aux blocages qui s'étaient tenus depuis janvier.

Ce comité a préconisé de mettre un terme aux échanges entre l'IEP Strasbourg et la Lauder School of Government, et de rechercher un "partenariat alternatif" avec une autre université israélienne.


Wauquiez et Saint-Pierre-et-Miquelon: «pas de polémique» sur une proposition «déroutante», dit Retailleau

 Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
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  • Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence
  • "Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues"

PARIS: Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon.

"Je ne veux pas en rajouter. Je me suis engagé, quand j'ai déclaré ma candidature, à ne pas polémiquer avec un compétiteur de ma famille politique", a souligné le ministre de l'Intérieur, lors d'une conférence de presse, place Beauvau, sur le bilan de ses six mois en poste.

"Donc je ne polémique pas, pas plus maintenant que demain sur cette cette question, cette proposition qui est à première vue déroutante", a-t-il ajouté. "Mais chacun a le droit en démocratie de s'exprimer et de proposer", a-t-il conclu.

Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence des Républicains.

"Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues", a-t-il écrit sur le réseau social, proposant au ministre de l'Intérieur de "travailler ensemble" pour trouver des solutions.

Interrogé lors de sa conférence de presse sur l'hypothèse d'un départ de Beauvau s'il était désigné en mai président des LR, Bruno Retailleau l'a écartée: "Non, j'assume d'être candidat et ministre. Je pourrai assumer demain d'être président d'un parti et d'être ministre de l'Intérieur", a-t-il répondu. "Ce n'est pas ça qui constitue pour moi une butée. Ce qui constituerait une butée, c'est l'impossibilité d'agir ou d'autres éléments, mais nous n'en sommes pas là", a-t-il ajouté.