NANTES: Le gouvernement français a annoncé vendredi un audit du réseau et des services de l'opérateur de télécommunications Orange après la panne géante des numéros d'urgence, et la justice va enquêter sur la cause de plusieurs décès survenus lors de cet incident, dont celui d'un enfant.
Un audit « de contrôle de la sécurité et de l'intégrité du réseau et des services d'Orange » va être lancé, a annoncé vendredi le ministère de l'Intérieur. « Une surveillance renforcée restera cependant en place autant que nécessaire », a ajouté le ministère.
Les conclusions de cet audit, piloté par l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information (Anssi), sont attendues dans un délai de deux mois.
« La situation est redevenue sous contrôle au moment où je m'exprime », avait assuré dans la matinée le Premier ministre Jean Castex, après avoir présidé la cellule interministérielle de crise.
« Nous déplorons des victimes qui sont susceptibles d'avoir été causées par ce grave incident », avait ajouté Jean Castex, en précisant qu'il y en avait « quatre, sous réserve évidemment de ce que diront les enquêtes, notamment les enquêtes judiciaires qui sont ouvertes ».
Vendredi, trois décès pouvant être liés à la panne des numéros d'urgence avaient été constatés en métropole et un autre sur l'île française de la Réunion, dans l'Océan indien.
Mercredi soir, les numéros d'urgence 15 (Samu, aide médicale urgente), 17 (police), 18 (pompiers) et 112 (numéro européen unique) ont été inaccessibles ou très difficilement accessibles partout en France, forçant les personnes à renouveler leur appel ou à utiliser des lignes directes à 10 chiffres mises en place dans l'urgence par les autorités.
Enquêtes judiciaires et administratives
En Vendée (ouest), un enfant de 28 mois est décédé jeudi matin au domicile familial. Sa mère n'avait pas réussi à joindre à temps les services de secours. La justice a ouvert vendredi une enquête pour « recherche des causes de la mort ».
A Vannes (ouest), la justice a aussi ouvert une enquête, jeudi, « en recherche des causes de la mort », après le décès d'un homme de 63 ans à l'hôpital local mercredi soir.
Il est décédé d'un arrêt cardio-vasculaire après avoir été conduit à l'hôpital par sa conjointe, qui n'avait pas pu contacter les services de secours.
Un troisième décès, celui d'un homme de 77 ans dans l'est du pays, a conduit le procureur de la République à ouvrir une enquête judiciaire.
Enfin, sur l'île française de La Réunion, un homme a « fait un arrêt cardio-respiratoire ayant entraîné son décès » mercredi soir après les tentatives vaines de son épouse de joindre le 15. Des enquêtes administratives ont aussi été diligentées par les autorités.
De son côté, Orange (opérateur français historique, ex-France Télécom) a lancé une enquête interne « approfondie », dont les conclusions sont attendues sous sept jours, a annoncé vendredi le groupe, dont le PDG Stéphane Richard avait présenté de « vives excuses » aux personnes touchées. M. Richard avait exclu une cyberattaque.