Les Houthis dénoncés pour avoir condamné à mort deux activistes

Un membre de la milice houthie devant un poste de contrôle à Sanaa, janvier 2016. (Photo, AFP)
Un membre de la milice houthie devant un poste de contrôle à Sanaa, janvier 2016. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 18 juin 2021

Les Houthis dénoncés pour avoir condamné à mort deux activistes

  • Le ministre yéménite Ahmed Arman : les Houthis utilisent les instances judiciaires dans les zones sous leur contrôle afin de «régler des comptes» avec leurs opposants et confisquer leurs biens
  • Des groupes yéménites de défense des droits de l’homme ont fait part de leurs inquiétudes face à l'intensification de la répression des Houthis contre les dissidents

ALEXANDRIE : Des représentants du gouvernement yéménite, des militants des droits de l’homme et des journalistes ont dénoncé la décision d'un tribunal dirigé par les Houthis de condamner à mort deux militants locaux, et ont accusé les milices d'avoir recours à la justice pour punir les dissidents.

Mardi, un tribunal dirigé par les Houthis a condamné Zafaran Zayed, une militante des droits de l’homme et avocate yéménite, et son mari et collègue Fouad Al-Mansouri au peloton d'exécution. Les deux ont été jugés par contumace.

Zayed, directrice de la Fondation pour l'autonomisation des femmes yéménites (Tamkeen), a dénoncé un grand nombre de violations des droits humains commises par les Houthis.

Al-Mansouri est le directeur de l’Association de développement des médias, et un critique virulent de la milice pro-iranienne. Son frère, le journaliste Tawfiq Al-Mansouri, a été enlevé par les Houthis en 2015 et condamné à mort en 2020.

Le couple a été reconnu coupable d'avoir fait passer la frontière à Bouthaina Mohammed Al-Raimia, l’enfant yéménite blessée par un missile errant tiré par la coalition arabe en 2017, vers l’Arabie Saoudite.

L'enfant a été envoyée à Riyad par le Centre d'aide et de secours humanitaires du roi Salmane, où elle a reçu des soins médicaux vitaux. Une fois rétablie, Bouthaina a rejoint sa famille dans le nord du Yémen.

Ahmed Arman, ministre yéménite des Affaires juridiques et des Droits de l'homme, a déclaré jeudi à Arab News que les Houthis utilisent les instances judiciaires dans les zones sous leur contrôle afin de «régler des comptes» avec leurs opposants et confisquer leurs biens.

«Le ministère renouvelle sa ferme condamnation et dénonciation de toutes les pratiques immorales et inhumaines utilisées par les Houthis contre les citoyens dans les zones sous leur contrôle, et appelle la communauté internationale et régionale à apporter son soutien au gouvernement yéménite de manière à l'aider à rétablir son autorité sur tous les territoires», souligne Arman.

Arman ajoute que les tribunaux sous le contrôle houthi ont prononcé des condamnations à mort similaires contre des centaines d'activistes, de responsables militaires et sécuritaires, de politiciens et de journalistes qui ont contesté leur régime et soutenu le gouvernement yéménite et la coalition arabe.

«Les Houthis continuent d'utiliser la soi-disant autorité judiciaire dans les zones sous leur contrôle pour se venger des Yéménites», a affirmé Arman.

Des activistes et des groupes locaux de défense des droits ont fait écho aux inquiétudes d'Arman concernant l'intensification de la répression des Houthis contre les dissidents, au moment où les médiateurs régionaux et internationaux font pression sur les rebelles pour qu'ils acceptent une initiative de paix négociée par l'ONU dans le but de mettre fin à cette guerre.

«Les Houthis sont devenus violents et tyranniques envers les femmes yéménites, employant toutes les méthodes d'intimidation contre elles. Ce qui se passe maintenant est une violation flagrante des droits de l’homme», soutient Noura Al-Jarwi, une militante yéménite.

L'organisation SAM pour les droits et les libertés, basée à Genève, somme les Houthis de mettre fin à leurs «grotesques» peines de mort.

«SAM souligne que de telles décisions violent gravement un ensemble de droits fondamentaux, garantis à la fois par le droit yéménite et le droit international », a tweeté l'organisation.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 

 

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".