PARIS : Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi que les succès du secteur de la tech étaient "bons pour tout le pays", et a mis en garde contre une politique qui risquerait de "freiner ou ralentir l'innovation".
"Il n'y a pas d'un côté la France des 'gilets jaunes' et de l'autre la France de la tech", a estimé le président de la République, venu visiter le salon des start-ups et de la technologie Vivatech et participer à une table-ronde avec des entrepreneurs européens.
"Le succès de la tech" française, "ce que l'on a consolidé, ce que l'on est en train de faire (...) c'est bon pour tout le pays", a estimé M. Macron lors de la table-ronde.
"La réponse au sujet des inégalités ne passe pas par une politique qui devrait freiner ou ralentir l'innovation ou la tech", mais plutôt par "comment on arrive à aller encore plus vite, à faire que les investissements" dans la tech "irriguent tout le pays comme ils ont commencé à le faire", et aboutissent à ce qu'il y ait "des champions en France et en Europe qui permettront de créer le plus de jobs possible, pour permettre en sortie de crise, de sortir du chômage de masse".
Les gilets jaunes "se battaient pour le pouvoir d'achat et un projet inclusif", mais sont "aussi des gens qui sont sensibles au changement climatique et veulent que le pays réussisse", a-t-il ajouté.
Interpellé par le patron de Klarna, une jeune pousse suédoise du secteur financier, sur des réglementations européennes trop protectrices pour les grands acteurs existants, Emmanuel Macron a expliqué que les États devaient aussi défendre les emplois.
"Nous avons déjà tellement de bouleversements" sectoriels liés au numérique, "cela peut avoir du sens" de protéger certains emplois, a expliqué le président en anglais à Sebastian Siematkowski.
"Je dois gérer un grand nombre de bouleversements ("disruptions"), et je dois toujours chercher à voir ce que mon pays en tire comme avantage", a-t-il ajouté.
M. Macron a par ailleurs jugé qu'il était "légitime" que les États-Unis se posent la question du démantèlement de certains des géants du numérique.
"Le temps de business non régulés, avec d'énormes biais de concurrence, est en train de se terminer", a-t-il estimé.
Il y a "des conglomérats qui à un moment sont mauvais pour le pays, parce qu'ils tuent l'innovation (...) empêchent les nouveaux innovateurs de venir", a-t-il dit.
Emmanuel Macron a reçu mardi à l’Élysée une centaine d'investisseurs et entrepreneurs du numérique français et européens, ainsi qu'une dizaine de ministres européens, pour réfléchir aux moyens de favoriser l'émergence de géants du numérique et de la tech en Europe.
Pendant la présidence française de l'Union européenne, le président français va notamment défendre la création d'un visa européen pour les chercheurs ou ingénieurs venant travailler dans les entreprises européennes, et des mesures permettant de muscler les investissements européens dans la tech.