La marche des nationalistes israéliens à Jérusalem-Est risque de raviver les tensions

Des Israéliens brandissent des drapeaux lors d’une marche à l'extérieur de la vieille ville de Jérusalem, le 15 juin 2021. (Photo, Reuters)
Des Israéliens brandissent des drapeaux lors d’une marche à l'extérieur de la vieille ville de Jérusalem, le 15 juin 2021. (Photo, Reuters)
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Publié le Mercredi 16 juin 2021

La marche des nationalistes israéliens à Jérusalem-Est risque de raviver les tensions

  • Le mois dernier, les violences israélo-palestiniennes à Jérusalem ont allumé la mèche d’une bataille transfrontalière de onze jours
  • Naftali Bennett croyait approuver un itinéraire alternatif, soigneusement tracé pour éviter les affrontements avec les Palestiniens

JÉRUSALEM : Des nationalistes israéliens d'extrême droite ont défilé mardi avec leurs drapeaux à Jérusalem-Est, une marche qui risque de raviver les tensions avec les Palestiniens, et constitue un premier défi pour le nouvel exécutif.

Le mois dernier, les violences israélo-palestiniennes dans la ville contestée de Jérusalem ont allumé la mèche d’une bataille transfrontalière de onze jours entre Israël et le Hamas, le parti militant qui tient les rênes du pouvoir Gaza.

La brigade antiémeute israélienne, à cheval, a bouclé les secteurs qui mènent vers la porte de Damas, poudrière traditionnelle, et ont dégagé la zone des Palestiniens préalablement à la manifestation extrémiste.

La police avait pour mission d’empêcher les manifestants de franchir la porte, principale entrée vers le quartier musulman de la vieille ville. En plus des sanctuaires sacrés pour les juifs, les musulmans et les chrétiens, le secteur abrite le site le plus sensible du conflit israélo-palestinien vieux de plus de 70 ans.

S’il admet la signification de la ville pour «toutes les religions», le manifestant Doron Avrahami, 50 ans, insiste que «Jérusalem se situe en Israël. Et en Israël, nous devrions normalement être capables d’aller où nous voulons, avec nos drapeaux». Une position qui reflète les frustrations de la droite face aux restrictions policières.

Face à la «provocation», les Palestiniens ont appelé à un «Jour de la colère» à Gaza et en Cisjordanie occupée par Israël, animés par la colère encore vive des confrontations avec la police israélienne pendant le Ramadan,  un mois sacré les musulmans .

Le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh a mis en garde contre «les dangereuses répercussions» de la décision prise «l’occupation», et qui permet aux «colons israéliens extrémistes» de défiler avec leurs drapeaux dans la ville. 

Des milliers de Palestiniens se sont rassemblés dans des secteurs non loin de la porte de Damas. Au moins cinq personnes ont été blessées lors des affrontements subséquents avec la police israélienne qui, selon le Croissant-Rouge palestinien, lançait des grenades assourdissantes.

Quelques heures avant le début de la marche, des ballons incendiaires lancés à partir de Gaza ont provoqué un nombre d’incendies dans des champs israéliens, près de la frontière avec l'enclave palestinienne, selon des témoins et les pompiers israéliens.

Le manège des ballons avait pris fin quand un cessez-le-feu a mis un terme aux combats le mois dernier. 

Le Hamas a mis en garde contre une reprise des hostilités en raison de la marche, une première épreuve pour le nouveau gouvernement de Naftali Bennett qui croyait approuver un itinéraire alternatif, soigneusement tracé pour éviter les affrontements avec les Palestiniens.

Chef d’un parti d'extrême droite, Bennet risque de susciter l’ire des membres de sa base profondément religieuse en détournant la marche. Il pourrait de surcroît être accusé d’accorder au Hamas le droit de veto sur les activités à Jérusalem.

L'événement était initialement prévu pour le 10 mai dans le cadre des festivités de la «Journée de Jérusalem», qui célèbrent l’annexation israélienne de Jérusalem-Est à l’issue de la guerre de 1967.

À la dernière minute, cette marche a été éloignée de la porte de Damas et du quartier musulman, mais le geste n'a pas suffi à dissuader le Hamas de tirer des roquettes en direction de Jérusalem.

Assis sur un banc à l'extérieur du ruban de police, Khalil Mitwani, un Palestinien de 50 ans, a dénoncé les manifestants qui «créent un gros problème à Jérusalem. Tout le monde ici veut la paix, pourquoi créer des problèmes?»

Les diplomates ont exhorté les deux camps à la retenue.

«Les tensions sont à nouveau en hausse à Jérusalem à un moment politique et sécuritaire très fragile et sensible, au moment où l'ONU et l'Égypte sont activement engagées dans la consolidation du cessez-le-feu», affirme l'envoyé de l'ONU au Moyen-Orient, Tor Wennesland sur Twitter. 

Wennesland a de plus appelé toutes les parties à «agir de manière responsable afin d’éviter toute provocation qui pourrait conduire à une nouvelle série de confrontations».

Israël, qui a occupé puis annexé Jérusalem-Est sans pour autant obtenir une reconnaissance de la communauté internationale, considère la ville entière comme sa capitale. Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme capitale d'un futur État qui inclurait la Cisjordanie et Gaza.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.