Karim Benzema: l'itinéraire d'un joueur exceptionnel

Le joueur français, attaquant du Real Madrid, Karim Benzema. (Photo, AFP)
Le joueur français, attaquant du Real Madrid, Karim Benzema. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 15 juin 2021

Karim Benzema: l'itinéraire d'un joueur exceptionnel

  • L’annonce de son retour a été suivie par une avalanche de réactions sur les réseaux sociaux
  • Entre fans ravis de son retour et commentateurs sceptiques, la toile s’enflamme. C’est que le joueur laisse peu de monde indifférent

ALGER: L’annonce de son retour en équipe de France, le 18 mai, fait l’effet d’une bombe. Cinq ans et demi après son dernier match, Karim Benzema retrouve les Bleus en prévision de l’Euro 2020.

L’annonce faite par Didier Deschamps est suivie par une avalanche de réactions sur les réseaux sociaux. En moins de deux heures, plus d’un million de tweets ont été publiés sur le sujet. Il faut dire que le retour de Karim Benzema passionne au-delà de la scène du football français. Les réactions affluent de la part des joueurs, des commentateurs et des fans du sport roi, mais aussi de la part de femmes et d’hommes politiques.

Entre fans ravis de son retour et commentateurs sceptiques, la toile s’enflamme. C’est que le joueur laisse peu de monde indifférent.

«Karim Benzema représente quelque chose. D'abord c'est un grand champion de foot. Pour beaucoup de jeunes issus de l'immigration, Karim Benzema est un modèle de réussite. C'est un joueur qui a mûri et j'étais très content de le retrouver là, et je pense que le sélectionneur a fait le bon choix, d'abord pour l'équipe, mais aussi un choix symbolique pour la nation», a ainsi commenté récemment le président français Emmanuel Macron, saluant le retour du joueur madrilène en équipe de France.

C’est le cas aussi du député LREM Sacha Houlié, qui a parlé d'un «retour mérité», ou de Rachida Dati, l'ex-ministre de la Justice et maire LR du VIIe arrondissement parisien se disant «heureuse de son retour tant espéré en équipe de France».

 «Tellement fier de ce retour en équipe de France et de la confiance que l’on m’accorde. Merci à ma famille, mes amis, mon club, à vous... et à tous ceux qui m’ont toujours soutenu et me donnent de la force au quotidien», a écrit Karim Benzema sur Twitter le jour même de l’annonce de son retour.

Qui est donc ce joueur dont le come-back passionne tant?

Né le 19 décembre 1987 à Lyon de parents d'origine algérienne (de père kabyle et de mère oranaise), Karim Benzema est le sixième d’une fratrie de neuf enfants. Il a grandi à Bron, près de Lyon, là où vit toujours sa famille. Un quartier dans lequel il retourne souvent, notamment pour visiter l’école de son enfance, l’École primaire Jean Moulin de Bron.

Débuts et parcours footballistique

Karim Benzema s'initie au football au sein du SC Bron Terraillon, un club local. La légende raconte que lors d'un match qui oppose son équipe aux poussins de l'Olympique lyonnais (OL), Karim, alors âgé de 9 ans, marque deux buts et tape à l’œil des dirigeants lyonnais qui lui proposent une licence. Commence alors sa formation au sein des équipes de jeunes de l’OL, un club qui l’a vu progresser et franchir les étapes de manière fulgurante.

Au cours de la saison 2004-2005, Karim Benzema s'illustre avec l'équipe des moins de 18 ans de l'Olympique lyonnais, inscrivant 12 buts en 14 rencontres. L'entraîneur Paul Le Guen le fait entrer en jeu pour la première fois le 15 janvier 2005 face au FC Metz. Il est intégré au groupe professionnel et dispute six matchs de Ligue 1 alors qu’il avait à peine 17 ans. Il s'engage avec l'Olympique lyonnais en signant son premier contrat professionnel pour une durée de trois ans.

Karim Benzema passe en tout cinq saisons avec l’OL, où il marque de nombreux buts (66) et il découvre la Ligue des Champions. Il y est sacré 4 fois champion de France (2005, 2006, 2007, 2008).

Le 1er juillet 2009, il est transféré au Real Madrid pour un montant de 35 millions d’euros. Il y signe un contrat de six ans et y retrouve Cristiano Ronaldo et Kaká.

Au Real, Karim Benzema est 3 fois champions d’Espagne (2012, 2017, 2020), 4 fois champion d’Europe (2014, 2016, 2017, 2018) et 4 fois vainqueur du Mondial des Clubs (2014, 2016, 2017, 2018).

Un parcours en bleu mis entre parenthèses

S’il a un palmarès très riche en club, en équipe de France, le bilan du joueur est plus que mitigé. Après des débuts prometteurs avec l'équipe de France des moins de 18 ans où il inscrit 14 buts en 17 rencontres, Karima Benzema peine à s’imposer définitivement avec les Bleus, malgré une participation à l’Euro 2012 et au Mondial 2014.

Qualifiée d'office pour l'Euro 2016 en tant que pays organisateur de la compétition, l'équipe de France se prépare pendant deux ans par une succession de matchs amicaux. Le 26 mars 2015, à l'occasion de la réception du Brésil au Stade de France, et en l'absence du gardien Hugo Lloris, Karim Benzema est promu capitaine des Bleus pour la première fois de sa carrière. Le 8 octobre 2015, il dispute son dernier match en bleu, avant son rappel, face à l'Arménie (victoire 4-0).

Quelques jours après le match face à l’Arménie, le 13 octobre 2015, éclate l’affaire l’opposant à son coéquipier en équipe de France, Mathieu Valbuena, au cours de laquelle Benzema est mis en examen le 5 novembre de la même année pour «complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs». Le joueur madrilène clame son innocence et nie toute implication dans l’affaire.

Commence alors pour lui une vraie traversée du désert en bleu, ponctuée de passes d’armes verbales avec le sélectionneur Didier Deschamps qu’il accuse d’avoir «cédé à la pression d'une partie raciste de la France», ainsi qu’avec Manuel Valls, Premier ministre de l’époque, qui a reproché au joueur son manque d’exemplarité.

Un retour et des interrogations

La convocation de Karim Benzema a surpris plus d’un, y compris parmi les initiés aux rouages du football français. Si son intégration au sein du groupe semble se faire dans la sérénité, les résultats des Bleus durant l’Euro 2020 pèseront beaucoup sur la suite des événements. Karim Benzema aura certainement à cœur de prouver que son expérience acquise au prix d’un parcours flamboyant en club sera d’un certain apport pour un nouveau sacre des Bleus en coupe d’Europe des nations, 21 ans après celui de l’an 2000 avec un certain Zidane, son ex-entraîneur au Real Madrid.


Voter une loi pour «sauver Marine Le Pen» est «impensable», estime Xavier Bertand

Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs". (AFP)
Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs". (AFP)
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  • Il a dénoncé la pression que subissaient les magistrats, ajoutant ne pas vouloir "qu'on joue un mauvais remake du Capitole", faisant référence à l'assaut du Capitole par les soutiens de Donald Trump après sa défaite à l'élection présidentielle de 2020
  • Xavier Bertrand a déploré un traitement de faveur envers la patronne des députés RN à l'Assemblée pour laquelle "on trouverait la place pour une loi d'exception pour (la) sauver", alors qu'"on ne trouve pas la place" pour voter les "urgences"

PARIS: Il est "impensable" de faire un traitement de faveur avec "une loi d'exception pour sauver Madame Le Pen", a fustigé mercredi Xavier Bertrand, en référence à la proposition de loi pour supprimer l'exécution provisoire qu'Eric Ciotti veut déposer.

"Ce serait impensable parce que ça voudrait dire que l'Assemblée nationale remplace la Cour d'appel, que l'Assemblée nationale intervient avant la Cour d'appel, arrêtons cette confusion des genres", s'est insurgé le président LR de la région Hauts-de-France sur RTL.

Eric Ciotti, patron des députés UDR à l'Assemblée et allié du RN, a annoncé mardi que son groupe déposerait une proposition de loi en juin pour "supprimer" l'exécution provisoire après la condamnation choc de Marine Le Pen à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec effet immédiat.

Xavier Bertrand a déploré un traitement de faveur envers la patronne des députés RN à l'Assemblée pour laquelle "on trouverait la place pour une loi d'exception pour (la) sauver", alors qu'"on ne trouve pas la place" pour voter les "urgences", évoquant notamment la loi sur les homicides routiers ou celle sur la justice des mineurs.

Pour l'élu LR, cette proposition de "loi Ciotti, Le Pen" reviendrait à "contourner la justice".

Il a dénoncé la pression que subissaient les magistrats, ajoutant ne pas vouloir "qu'on joue un mauvais remake du Capitole", faisant référence à l'assaut du Capitole par les soutiens de Donald Trump après sa défaite à l'élection présidentielle de 2020.

M. Bertrand se réjouit de l'annonce de la Cour d'appel qui devrait rendre une décision à "l'été 2026", qui prouve selon lui qu'"il n'y a aucun complot contre Madame Le Pen" qui va pouvoir "épuiser les voies de recours".

Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs".


L'Assemblée s'empare de la sensible réforme du scrutin à Paris, Lyon et Marseille

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  • La commission des lois doit examiner dans la matinée une proposition de loi initialement portée par le député Sylvain Maillard, ancien président du groupe Renaissance, et chef des macronistes à Paris.
  • Le texte a le soutien du Premier ministre, à défaut de celui de Bruno Retailleau.

PARIS : Modifier le mode d'élection à Paris, Lyon et Marseille à un an des municipales : une gageure, tant le sujet est épineux et les oppositions nombreuses, y compris au sein de la coalition gouvernementale. Mais alors que le sujet fait ses premiers pas à l'Assemblée mercredi, les défenseurs du texte veulent croire au succès d'une réforme « populaire ».

La commission des lois doit examiner dans la matinée une proposition de loi initialement portée par le député Sylvain Maillard, ancien président du groupe Renaissance, et chef des macronistes à Paris. Son arrivée dans l'hémicycle est prévue en début de semaine prochaine.

Le texte a le soutien du Premier ministre, à défaut de celui de Bruno Retailleau, qui se fait l'écho des sénateurs LR dont il était encore il y a peu le chef. 

Selon les promoteurs de la proposition de loi, les sénateurs LR de Paris rejettent une réforme qui fragiliserait leur réélection.

Pour l'essentiel, cette réforme prévoit de mettre en place deux scrutins distincts pour les trois métropoles : l'un pour élire les conseillers d'arrondissement ou de secteur, l'autre pour élire ceux du conseil municipal, sur une circonscription unique.

Actuellement, les électeurs votent dans chaque arrondissement pour une liste de conseillers d'arrondissement, et les élus du haut de la liste siègent à la fois au conseil d'arrondissement et au conseil municipal.

Ce mode de scrutin est décrié, car il peut aboutir à l'élection d'un maire ayant réuni une minorité de voix. De plus, l'élection se joue dans une poignée d'arrondissements clés.

Dans ces trois villes, « tout se joue sur deux ou trois arrondissements, tout le reste ça ne compte pas », ce qui conduit les maires à s'occuper « en priorité » des arrondissements qui les ont élus, explique M. Maillard à l'AFP. « On pense que c’est un problème démocratique », ajoute-t-il, en défendant le principe « un électeur, une voix », et en soulignant le soutien dont bénéficie la réforme dans l'opinion.

Le texte prévoit aussi de modifier la prime majoritaire accordée à la liste arrivée en tête, en l'abaissant à 25 % au lieu de 50 % comme c'est le cas actuellement dans l'ensemble des communes.

- LR grand perdant ? 

Mais les oppositions sont multiples, issues de la droite comme de la gauche hors LFI (le RN et les Insoumis se montrant plus enclins au changement, alors qu'ils n'ont quasiment pas d'élus dans ces villes). Les députés Léa Balage, El Mariky (EELV), Sandrine Runel (PS) et Olivier Marleix (LR) ont ainsi déposé des amendements de suppression du principal article du texte.

La porte-parole du groupe écologiste dénonce une « réforme précipitée, sources d'inégalités, de déséquilibres démocratiques et d'évidentes difficultés pratiques ».

Sur le fond, certains s'étonnent notamment qu'une réforme prétendant rapprocher le scrutin municipal des trois villes opte pour une prime majoritaire spécifique. D'autres encore craignent une dilution du rôle des arrondissements.

Sur la forme, beaucoup contestent la volonté d'appliquer le texte dès 2026, alors que le code électoral prévoit qu'on ne puisse modifier le mode de scrutin ou le périmètre des circonscriptions moins d'un an avant le premier tour d'une élection.

Désigné rapporteur du texte, le député MoDem Jean-Paul Mattei s'est efforcé de déminer le sujet en multipliant les rencontres et en proposant des amendements de réécriture avec différents scénarios.

Cet effort a contribué à décaler l'examen en commission, initialement prévu le 12 mars. Il a aussi conduit le président de la Commission des lois, Florent Boudié (Renaissance), à demander au ministère de l'Intérieur des projections sur les conséquences des modifications envisagées, en se fondant sur les résultats de 2020.

Selon ces projections consultées par l'AFP, le nombre de sièges de LR connaîtrait un très net recul, tandis que celui des macronistes augmenterait. À Paris, par exemple, la droite aurait obtenu, avec la réforme proposée par Sylvain Maillard, 34 sièges de conseillers de Paris, contre 55, et les listes conduites par Agnès Buzyn et Cédric Villani 31 sièges, au lieu de 11.

« On ne peut pas dire qu'il y ait un énorme consensus », convient M. Mattei, qui ne désespère pas cependant de parvenir à une réforme qui s'applique dès 2026.


Après les tensions, Paris et Alger entament un nouveau chapitre

Lors d'un appel téléphonique récent, les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune sont convenus de relancer les échanges bilatéraux et de jeter les bases de cette reprise. (AFP)
Lors d'un appel téléphonique récent, les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune sont convenus de relancer les échanges bilatéraux et de jeter les bases de cette reprise. (AFP)
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  • Lors d'un appel téléphonique récent, les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune ont décidé de relancer les échanges bilatéraux
  • L'échange téléphonique a permis de formaliser une feuille de route ambitieuse et pragmatique

Après avoir frôlé la rupture, un nouveau chapitre s'ouvre dans les relations entre la France et l'Algérie.

Lors d'un appel téléphonique récent, les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune sont convenus de relancer les échanges bilatéraux et de jeter les bases de cette reprise.

Le communiqué publié par le palais de l'Élysée fait suite à plusieurs signes récents de rapprochement, notamment l'entretien accordé par Tebboune aux journalistes des médias publics algériens, où il a exprimé sa volonté de renouer le dialogue avec son homologue français et de mettre fin à ce qu'il a qualifié de «période d'incompréhension» entre leurs deux pays.

L'échange téléphonique a permis de formaliser une feuille de route ambitieuse et pragmatique, centrée sur trois axes prioritaires: la coopération sécuritaire, la gestion des flux migratoires et les questions mémorielles.

Le communiqué conjoint, publié à l’issue de cet échange, souligne la volonté des deux chefs d’État de dépasser les crises récentes pour amorcer une relation apaisée et mutuellement bénéfique.

Premier résultat concret dans le cadre de cette volonté affichée, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot se rend à Alger le 6 avril pour des entretiens avec son homologue algérien Ahmed Attal.

Les ministres devront détailler un programme de travail ambitieux et en décliner les modalités opérationnelles et le calendrier de mise en œuvre.

La coopération sécuritaire doit reprendre sans délai, notamment pour lutter contre le terrorisme au Sahel et sécuriser les frontières de la région.

La gestion des migrations irrégulières et la question des réadmissions de ressortissants algériens en situation irrégulière en France sont au cœur des discussions. 

Cette dynamique s’inscrit dans la continuité de l’engagement du président français, exprimé dès le début de son premier mandat et même avant, lors de sa campagne électorale en Algérie, où il avait qualifié la colonisation de «crime contre l’humanité».

Plus tard et dès son élection en 2017, Macron a affiché sa volonté de regarder «la vérité en face». Sa première visite officielle en Algérie marquait la priorité qu’il entend donner à la relation franco-algérienne, en posant les bases d’un dialogue sincère et apaisé. 

Cet engagement a été réaffirmé par la déclaration d’Alger en août 2022, qui prévoyait la mise en place d’une «commission mixte des historiens» chargée d’examiner les archives et de favoriser une meilleure compréhension mutuelle.

Les enjeux de ce rapprochement, dont l’objectif est la poursuite du travail de refondation des relations bilatérales, dépassent le cadre strictement bilatéral et s’inscrivent dans un contexte géopolitique et sécuritaire complexe.

La coopération entre Paris et Alger est essentielle pour répondre aux défis régionaux, notamment dans le Sahel, où le terrorisme et l’instabilité menacent la sécurité de l’Afrique du Nord et de l’Europe. 

La France et l’Algérie partagent un intérêt commun pour la lutte contre les groupes armés et leur coopération stratégique revêt une importance capitale pour stabiliser la région.

La gestion des flux migratoires reste un point de tension récurrent, car si la France souhaite des mécanismes de réadmission efficaces, l’Algérie demande le respect de la dignité et des droits de ses ressortissants. 

Malgré la volonté de réconciliation affichée, le dossier mémoriel reste un obstacle majeur.

La question des excuses officielles pour les crimes coloniaux demeure sensible. Si Emmanuel Macron a reconnu des «crimes contre l’humanité» en 2017, les demandes d’excuses formelles de l’Algérie n’ont pas encore été pleinement satisfaites. 

Les travaux de la commission mixte des historiens, lancés à l’été 2022, doivent permettre d’approfondir la recherche sur cette période sombre et de poser les bases d’un dialogue apaisé.

Malgré les gestes d’ouverture, les relations entre Paris et Alger restent fragiles, en partie en raison d’une méfiance réciproque, alimentée par des perceptions contradictoires des enjeux bilatéraux.

L’un des points de friction les plus marquants est la question du Sahara occidental. La position française, perçue comme favorable au Maroc, a suscité des crispations du côté algérien, allant jusqu’au rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France. 

Pour Alger, le soutien implicite de Paris au plan d’autonomie marocain est perçu comme un alignement qui remet en cause l’équilibre diplomatique régional.

Bien que la France ait tenté de clarifier sa position, en affirmant vouloir accompagner une dynamique internationale de sortie de crise, ce dossier demeure une source de tension. 

Au-delà des relations diplomatiques, les opinions publiques des deux pays jouent un rôle crucial dans l’évolution du partenariat.

En Algérie, une partie de la population reste méfiante vis-à-vis des intentions françaises, nourrie par un sentiment de souveraineté exacerbée et par la mémoire toujours vive des exactions coloniales. 

En France, la question algérienne suscite également des clivages politiques. Certains considèrent les gestes mémoriels comme une forme de repentance excessive, tandis que d’autres appellent à une reconnaissance plus franche des torts commis pendant la colonisation. 

La relance des relations entre la France et l’Algérie repose sur un équilibre délicat entre la reconnaissance du passé, la gestion des défis actuels et la mise en œuvre d’une coopération tournée vers l’avenir. 

Malgré la volonté politique manifeste, la concrétisation de ce partenariat dépendra de la capacité des deux dirigeants à dépasser les clivages historiques et à impulser une dynamique durable.