Abstention: les Français ne se reconnaissent pas dans les projets des candidats, selon une étude

La candidate du Parti socialiste français (PS) à l'élection régionale en région Auvergne Rhône Alpes Najat Vallaud-Belkacem. (AFP)
La candidate du Parti socialiste français (PS) à l'élection régionale en région Auvergne Rhône Alpes Najat Vallaud-Belkacem. (AFP)
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Publié le Mardi 15 juin 2021

Abstention: les Français ne se reconnaissent pas dans les projets des candidats, selon une étude

  • 54% des électeurs inscrits ont l'intention de s'abstenir au premier tour des régionales le 20 juin (contre 49,91% en 2015), selon un autre sondage de l'Ifop pour le JDD réalisé les 8 et 9 juin
  • « L'alerte d'une apathie démocratique reconnue, voire revendiquée, raisonne dans l’opinion et s’installe peu à peu » insistent les auteurs de l'étude

PARIS : L’abstention se nourrit d'un "essoufflement démocratique", une majorité de Français ne se reconnaissant pas dans les projets portés par les différents candidats aux élections, selon une étude Viavoice pour Libération publiée mardi.

Quant à l'élection présidentielle de 2022, 65% estiment que "rien n'est encore joué", contre 23% pour qui "le résultat est couru d'avance" et 12% qui ne répondent pas, selon cette étude parue à cinq jours des régionales et moins d'un an du scrutin présidentiel.

54% des électeurs inscrits ont l'intention de s'abstenir au premier tour des régionales le 20 juin (contre 49,91% en 2015), selon un autre sondage de l'Ifop pour le JDD réalisé les 8 et 9 juin.

Il n'y a pas de "désertion de la politique par les Français", selon les auteurs de l'étude Viavoice: le niveau d'abstention représente "une préoccupation" pour 80% des sondés, et 63% disent voter à chaque élection, ainsi que 25% à certaines, contre 4% qui ne votent à aucune et 4% qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales.

Toutefois, "l'alerte d'une apathie démocratique reconnue, voire revendiquée, raisonne dans l’opinion et s’installe peu à peu", selon les auteurs de l'étude.

Ainsi, si 39% assurent que leur "intérêt pour la politique est resté le même" ces dernières années, 28% disent qu'il "a diminué" et 16% qu'ils n'ont "jamais été intéressés par la politique" (12% assurent que leur intérêt "a progressé").

Ils sont par ailleurs 34% à dire qu'ils comprennent les Français qui choisissent de s'abstenir et sont "de plus en plus d'accord avec eux", contre 31% qui les comprennent mais "ne sont pas d'accord avec eux" et 28% qui ne les comprennent pas.

Parmi les raisons expliquant l'abstention, les Français placent en tête le fait que "les candidats et leurs projets ne répondent pas aux attentes des Français" (44%), devant "la lassitude des Français face aux débats politiques" (42%), le fait que "les élus et dirigeants politiques ne comprennent pas les préoccupations des Français" (41%), et "la volonté de manifester un mécontentement à l'égard des politiques" (37%).

"La vie démocratique accuse le coup", insistent les auteurs de l'étude: 68% des sondés considèrent que leurs "intérêts personnels et leurs idées" sont "mal représentés" (20% pensent le contraire), et 55% que la démocratie fonctionne "mal" (contre 38%).

Les sympathisants du RN et les électeurs proches d'aucun parti sont les plus critiques sur ces deux critères, tandis que ceux de la majorité présidentielle sont les plus satisfaits.

Interrogés pour savoir quel "acteur" a "le pouvoir pour changer ce qui ne va pas dans la société", 62% citent les citoyens, 61% l'Etat, 49% les entreprises, 42% les partis et dirigeants politiques, 35% les ONG et les associations et 32% les syndicats.

Les Français aimeraient que "le débat public et politique" parle davantage de sécurité (40%), de pouvoir d'achat (30%), d'immigration (30%), d'emploi (24%) ou de santé (24%). L'environnement arrive en 10e place, à 19%.

Sondage Viavoice réalisé en ligne selon la méthode des quotas du 2 au 6 juin auprès de 1 000 personnes d'au moins 18 ans. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.