Régionales: le patronat vigilant sur la fiscalité et l'écotaxe

Le président de la plus grande fédération patronale française Mouvement des entreprises de France (Mouvement des entreprises de France - MEDEF) Geoffroy Roux de Bezieux. (AFP)
Le président de la plus grande fédération patronale française Mouvement des entreprises de France (Mouvement des entreprises de France - MEDEF) Geoffroy Roux de Bezieux. (AFP)
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Publié le Mardi 15 juin 2021

Régionales: le patronat vigilant sur la fiscalité et l'écotaxe

  • Pour le patronat, les élections régionales importent d'autant plus que les pouvoirs économiques des régions ont été renforcés avec la loi NOTRe de 2015.
  • Le président délégué du Medef Patrick Martin relève le dynamisme de plusieurs régions en matière d'investissements, qu'elles soient de gauche ou de droite

PARIS: Ecotaxe, artificialisation des sols, investissements dans les entreprises: pour le patronat, les élections régionales importent d'autant plus que les pouvoirs économiques des régions ont été renforcés avec la loi NOTRe de 2015.

Plusieurs branches régionales du Medef se sont adressées durant la campagne aux candidats pour souligner leurs priorités, en partie différentes selon les territoires, l'aéronautique faisant l'objet d'une attention particulière en Occitanie et le tourisme en Paca, par exemple.

De son côté la Confédération des PME a publié un livre blanc qui demande notamment que les régions puissent "moduler à la baisse leur part de CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) afin d'inciter les entreprises à rester dans leur territoire".

Le fascicule propose aussi la création de plans régionaux de lutte contre les contrefaçons ou d'un programme d'accompagnement de 50 PME primo-exportatrices dans chaque région.

Le président délégué du Medef Patrick Martin relève le dynamisme de plusieurs régions en matière d'investissements, qu'elles soient de gauche ou de droite.

"La région Nouvelle Aquitaine sous l'impulsion d'Alain Rousset (PS), qui a une fibre économique et entrepreneuriale très forte, a déjà mis pas mal d'argent sur la table à travers son fonds d'investissement", a déclaré à l'AFP le numéro deux de l'organisation patronale, ajoutant qu'en "Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez (LR) a fait la même chose".

Il ne faut pas que les régions "soient indifférentes à la vie des entreprises, et généralement elles l'ont bien compris", estime François Asselin, le président de la CPME.

Mais aujourd'hui les régions, tout comme les entrepreneurs, manqueraient selon lui de visibilité sur l'utilisation du plan de relance de 100 milliards d'euros.

 RN «moins dangereux»

Outre la volonté partagée avec la CPME de voir les régions accorder aux entreprises une fiscalité légère, le Medef reste opposé à l'écotaxe, alors que le projet de loi Climat devrait permettre aux régions d'imposer les poids lourds.

"On a une forte réticence - pas seulement de la part des Bretons - parce qu'on a un secteur de transport routier en difficulté", explique Patrick Martin en référence au mouvement des Bonnets rouges qui avait eu raison de l'écotaxe au niveau national en 2017.

Il reconnaît cependant sur ce sujet "des sensibilités différentes d'une région à l'autre: nos adhérents alsaciens par exemple considèrent que sur le plan environnemental ça pourrait avoir un sens".

La question de la limitation de l'artificialisation des sols, prévue elle aussi par le projet de loi Climat, suscite aussi de fortes réserves.

Elle obligera les régions à modifier leurs schémas d'aménagement, ce qui "pourrait avoir des effets assez préoccupants pour des implantations, des extensions de sites de production, mais également pour les constructions de logements, singulièrement dans les régions dont la démographie est dynamique" comme Paca, redoute le président délégué du Medef.

Le patronat reste par ailleurs insatisfait des politiques des régions en matière de formation professionnelle.

La loi Pénicaud de 2018 leur a enlevé des compétences en la matière, mais "elles restent malgré tout actrices sur le sujet absolument central de l'orientation", relève Patrick Martin qui estime qu'"il y a beaucoup plus et mieux à faire pour régler cette anomalie qui veut que beaucoup de secteurs d'activité ne trouvent pas les effectifs dont ils ont besoin".

Les régions peuvent agir "sur l'orientation des jeunes, garçons et filles, et des moins jeunes vers nos métiers qui sont pour certains toujours en tension et manquent parfois cruellement de compétences", plaide aussi Dominique Métayer, président de l'Union des entreprises de proximité (U2P), qui représente artisans et professions libérales.

Les organisations patronales se gardent de favoriser telle ou telle liste.

Tous les partis ou candidats "qui ont une orientation favorable à l'entreprise, qui font bouillir la marmite, sont les bienvenus", assure M. Asselin.

M. Métayer souhaite lui une forte participation aux scrutins.

Et s'il y avait majoritairement parmi les adhérents du Medef "une très forte réticence à l'égard du Rassemblement national", relève Patrick Martin, la situation a changé: "si on prend pour argent comptant son repositionnement économique sur l'Europe et sur l'euro, (le RN) est devenu moins dangereux pour nous".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.