TÉHÉRAN : Un candidat réformateur à la présidentielle iranienne de juin a averti samedi qu'une victoire d'un ultraconservateur risquait d'alourdir les sanctions internationales contre l'Iran.
Les Iraniens doivent élire un successeur au président Hassan Rohani le 18 juin parmi sept candidats – cinq ultraconservateurs et deux réformateurs- sur un total d'environ 600 candidats.
Le chef de l'Autorité judiciaire, l'ultrconservateur Ebrahim Raïssi fait figure de favori, bénéficiant de l'invalidation de la candidature de plusieurs personnalités qui auraient pu lui faire de l'ombre.
"Que se passera-t-il si vous prenez le pourvoir? Je réponds en termes simples: les nouvelles sanctions s'imposeront avec le consensus international", a lancé le candidat réformateur Abdolnasser Hemmati à l'encontre des candidats ultraconservateurs lors du dernier débat diffusé en direct à la télévision d'Etat.
M. Hemmati, un ancien gouverneur de la Banque centrale iranienne, a présenté les candidats ultraconservateurs comme membres d'une même équipe dont M. Raïssi est le "capitaine", selon lui.
Pour sa part, M. Raïssi a minimisé les attaques de M. Hemmati, l'accusant de vouloir tenter de mobiliser les électeurs en son faveur.
"Créer un monopole (...) ca ne marche pas avec les gens comme vous car le peuple me connais et connais bien mon bilan," a indiqué M. Raïssi.
M. Raïssi a affiché son engagement à respecter l'accord iranien sur le nucléaire conclu selon lui avec "l'aval du guide suprême" l'ayatollah Ali Khamenei.
Les Iraniens sont appelés à élire un successeur au président Rohani, un modéré, dont sa politique d'ouverture a échoué après la dénonciation par les Etats-Unis en 2018 de l'accord sur le nucléaire iranien conclu trois ans plus tôt à Vienne.
Le scrutin de juin intervient alors que les discussions sont en cours à Vienne pour sauver l'accord torpillé par l'ancien président américain Donald Trump qui a réimposé des sanctions contre Téhéran.
Les conservateurs ont largement remporté les législatives en février 2020, marquées par une abstention record (57%) sur fond d'invalidation massive de candidats modérés et réformateurs, et les médias redoutent aussi pour ce scrutin un taux de participation peu élevé.