ALEXANDRIE : Tim Lenderking, envoyé spécial américain au Yémen, a condamné mercredi les attaques «brutales» des Houthi contre des cibles civiles dans la province centrale de Marib, et particulièrement la frappe de missiles de samedi qui a touché une station-service.
Lors d'une réunion avec Philippe Etienne, ambassadeur de France aux États-Unis, Lenderking a appelé à un cessez-le-feu national immédiat et à l'arrêt des attaques meurtrières des Houthis contre des civils, surtout à Marib.
«#L’envoyé US au Yémen Lenderking a rencontré l'ambassadeur de France aux États-Unis @Ph_Etienne afin de discuter de la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat à l'échelle nationale, et de nos préoccupations concernant les attaques brutales des Houthis contre des civils, notamment à Marib le week-end dernier», a tweeté le compte officiel de Lenderking.
Samedi, 21 personnes, dont une fillette de cinq ans, ont été tuées lorsqu'un missile balistique et un drone équipé d'explosifs ont ravagé une station-service dans un quartier densément peuplé de la ville de Marib.
L'attaque des Houthis, la plus meurtrière à Marib depuis plus d'un an, et des images choquantes des cadavres de la fillette et de son père ont suscité l'indignation à l'intérieur comme à l'extérieur du Yémen. Le gouverneur de Marib, Sultan Al-Arada, a de son côté, appelé à une enquête internationale sur cette attaque.
Des représentants du gouvernement yéménite, et des militants des droits de l’homme ainsi que des journalistes ont exigé une pression mondiale sur les Houthis pour qu'ils cessent leur offensive dans la province et leur bombardement de zones résidentielles dans la ville qui abrite plus de 2 millions de personnes qui ont fui les combats ou la répression des Houthis dans leurs provinces d’origine.
Mercredi, des dizaines d'enfants ont organisé une veillée silencieuse à Marib à la mémoire de la petite fille décédée, Lianne, de son père et des autres personnes tuées dans l'attaque. Les enfants portaient des poupées, des images des restes carbonisés de l'enfant et des affiches condamnant les Houthis pour avoir pris pour cible les enfants.
«Lianne est une victime du crime Houthi», lit-on sur une affiche portée par un enfant en pleurs.
«Le missile Houthi a emporté l'âme et le sourire de Lianne, et a transformé son corps en un cadavre carbonisé», lit-on sur une autre affiche.
Pendant ce temps-là, des responsables et des militants yéménites ont accusé les groupes locaux et internationaux de défense des droits de l’homme, qui ont fait campagne pour faire radier les Houthis de la liste américaine des organisations terroristes, de ne prêter aucune attention aux attaques des milices contre les civils.
«Plus de cent organisations de défense des droits de l’homme ont tout fait pour renverser la désignation terroriste des Houthis. La plupart de ces organisations ont fermé les yeux sur une fillette qui a été tuée avec son père par un missile Houthi à Marib. Nous sommes sa voix, nous ferons passer le mot partout», a promis Mohammed Joumeh, délégué permanent du Yémen auprès de l'UNESCO.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com