Un candidat à la présidentielle iranienne disposé à rencontrer Biden

L'ancien gouverneur de la Banque centrale iranienne Abdolnasser Hemmati, candidat à la prochaine élection présidentielle iranienne, pose pour une photo dans son bureau de Téhéran, Iran, le mercredi 9 juin 2021. (Photo, AP)
L'ancien gouverneur de la Banque centrale iranienne Abdolnasser Hemmati, candidat à la prochaine élection présidentielle iranienne, pose pour une photo dans son bureau de Téhéran, Iran, le mercredi 9 juin 2021. (Photo, AP)
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Publié le Jeudi 10 juin 2021

Un candidat à la présidentielle iranienne disposé à rencontrer Biden

  • Les ultraconservateurs envisagent une victoire facile aux élections
  • Hemmati, 64 ans, est l'un des sept candidats approuvés par les autorités pour se présenter à la présidence des élections du 18 juin en République islamique

TÉHÉRAN : Un candidat à la présidentielle iranienne a déclaré mercredi qu'il serait disposé à rencontrer le président américain Joe Biden s'il remporte les élections de son pays la semaine prochaine, bien qu’il estime que «l'Amérique devrait envoyer de meilleurs et de plus forts signaux» à la République islamique.

Dans un entretien avec l'Associated Press, l'ancien chef de la Banque centrale iranienne, Abdolnasser Hemmati, souligne qu'un retour américain à l'accord nucléaire défaillant de l'Iran est la clé de toute relation possible, au milieu des tensions plus larges au Moyen-Orient.

«Je crois que nous n'avons encore rien vu de sérieux du côté de M. Biden», affirme Hemmati. «Les États-Unis doivent d'abord revenir à l'accord nucléaire dont ils se sont retirés. Si nous voyons le processus et que plus de confiance se forge, alors nous pourrons en parler».

Hemmati, 64 ans, est l'un des sept candidats approuvés par les autorités pour se présenter à la présidence des élections du 18 juin en République islamique. Les sondages et les analystes le placent à la traîne dans la course derrière le chef du système judiciaire et le leader ultraconservateur, Ebrahim Raïssi, favori du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.

S'adressant aux journalistes de l'AP dans son bureau de Téhéran, Hemmati a répété à plusieurs reprises que le signal que les Iraniens espèrent voir est le retour de Washington à l'accord nucléaire.

«Les Américains ont envoyé des signaux positifs mais ces signaux n'ont pas été assez forts», dit-il. Ceux-ci «affecterait d’une manière ou d’une autre notre optimisme ou notre pessimisme». 

Interrogé sur la question de savoir si l'Iran serait prêt à accepter de nouvelles restrictions, comme sur son programme de missiles balistiques afin d’obtenir un allégement des sanctions, Hemmati indique que Téhéran refuserait certainement une offre pareille.

«Les engagements nucléaires de l'Iran doivent s'inscrire dans le cadre de l'accord», a-t-il ajouté. «S'ils ne le sont pas, ni le chef suprême ni le président ne l'accepteront».

Les Iraniens voteront pour un nouveau président le 18 juin dans un scrutin que beaucoup d’analystes considèrent comme décidé à l'avance, les ultraconservateurs étant contraints de renforcer leur emprise sur le pouvoir, dans le contexte d’une faiblesse de participation record.

Seuls sept candidats ont été approuvés pour se présenter, cinq ultraconservateurs et deux réformistes, dans le but de succéder au président Hassan Rouhani, qui, après deux mandats consécutifs de quatre ans, est constitutionnellement interdit de se représenter.

Avec ses principaux rivaux exclus de la liste finale des candidats, le chef de la magistrature Ebrahim Raïssi demeure le grand favori du 13ième vote présidentiel depuis la révolution iranienne de 1979. 

Lors du débat télévisé diffusé en direct samedi, Raïssi a évité de se heurter aux réformistes. Il a préféré plutôt de se concentrer sur les difficultés économiques actuelles des Iraniens.

«L'inflation est l'un des graves problèmes auxquels les gens sont confrontés aujourd'hui», avec bien sûr, la «malhonnêteté de certains responsables», a-t-il souligné.

Le camp conservateur iranien a reproché aux réformistes d'avoir fait confiance à l'Occident, mais Rouhani a défendu mercredi son bilan après huit ans au pouvoir.

«C'est l'accord sur le nucléaire qui a mis le pays sur la voie du développement économique, et aujourd'hui, la solution au problème du pays est que tout le monde revienne à l'accord», a-t-il assuré. «Nous n’avons pas d'autre moyen». 

La campagne électorale a démarré fin mai sans fanfare. Peu d'affiches de campagne sont visibles à Téhéran hormis celles de Raïssi. L’homme a recueilli 38 % des voix lors des dernières élections en 2017.

Les restrictions liées aux coronavirus sur les rassemblements publics jettent une ombre sur la scène électorale, et des niveaux d’abstinence élevés sont prévus, une situation avantageuse pour le camp conservateur. 

Les élections législatives de l'année dernière ont connu 57 % d'abstention et ont ainsi permis aux conservateurs de dominer la Chambre, après que des milliers de candidats pour la plupart réformistes ou modérés aient été disqualifiés.

Ces dernières semaines, la presse iranienne a souvent prédit une confrontation entre Raïssi et le conservateur modéré Ali Larijani, conseiller du guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Syrie: Londres lève ses sanctions contre les ministères de la Défense et de l'Intérieur

Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
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  • "Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor
  • Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier

LONDRES: Le Royaume-Uni a annoncé jeudi avoir levé ses sanctions contre les ministères syriens de l'Intérieur et de la Défense ainsi que contre des agences de renseignement, qui avaient été imposées sous le régime de Bachar al-Assad.

"Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor.

Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier.

Ces autorités, issues de groupes rebelles islamistes, ont pris le pouvoir le 8 décembre.

Le Royaume-Uni avait début mars déjà levé des sanctions à l'égard de 24 entités syriennes ou liées à la Syrie, dont la Banque centrale.

Plus de trois cents individus restent toutefois soumis à des gels d'avoirs dans ce cadre, ainsi qu'une quarantaine d'entités, selon le communiqué du Trésor.

Les nouvelles autorités syriennes appellent depuis la chute d'Assad en décembre dernier à une levée totale des sanctions pour relancer l'économie et reconstruire le pays, ravagé après 14 années de guerre civile.


1983 – L'attaque contre les Marines américains à Beyrouth

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  • Les dégâts sont énormes au quartier général des Marines
  • Quatre couches de ciment s'étaient effondrées pour former des tas de décombres, des incendies brûlaient et l'on entendait beaucoup de cris au milieu du sang

BEYROUTH: Le 23 octobre 1983, aux alentours de 6h25, une violente déflagration secoue Beyrouth et sa banlieue, jusque dans les hauteurs montagneuses. Le souffle, sourd et diffus, fait d’abord penser à un tremblement de terre.

Mais sept minutes plus tard, une seconde explosion, bien plus puissante, déchire la ville et ses environs, dissipant toute confusion: Beyrouth venait de vivre l’un des attentats les plus meurtriers de son histoire.

Je travaillais alors pour le journal libanais As-Safir en tant que correspondant de guerre. Beyrouth était assiégée, dans sa banlieue sud, dans les montagnes et dans la région du Kharoub, par des affrontements entre le Parti socialiste progressiste et ses alliés d'une part, et les Forces libanaises d'autre part, dans ce que l'on appelait la «guerre des montagnes».

Le sud du pays a également été le théâtre de la résistance armée des combattants libanais contre l'occupation israélienne. Ces combattants étaient liés à des partis de gauche et, auparavant, à des factions palestiniennes.

Des forces multinationales, notamment américaines, françaises et italiennes, avaient été stationnées à Beyrouth après le retrait des dirigeants et des forces de l'Organisation de libération de la Palestine, à la suite de l'agression israélienne contre le Liban et de l'occupation de Beyrouth en 1982.

Quelques minutes après les explosions, la réalité s’impose avec brutalité: le quartier général des Marines américains, situé sur la route de l’aéroport de Beyrouth, ainsi que la base du contingent français dans le quartier de Jnah, ont été ciblés par deux attaques-suicides coordonnées.

Les assaillants, non identifiés, ont lancé des camions piégés – chargés de plusieurs tonnes d’explosifs – contre les deux sites pourtant fortement sécurisés, provoquant un carnage sans précédent.

Comment nous l'avons écrit

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Au lendemain des attentats, Arab News faisait état de 120 morts parmi les Marines et de 20 morts parmi les Français, un chiffre nettement inférieur au décompte final.

L'attaque de la base américaine a tué 241 militaires américains – 220 Marines, 18 marins et trois soldats – et en a blessé des dizaines. Le bombardement du site militaire français a tué 58 parachutistes français et plus de 25 Libanais.

Ces attentats étaient les deuxièmes du genre à Beyrouth; un kamikaze avait pris pour cible l'ambassade des États-Unis à Aïn el-Mreisseh six mois plus tôt, le 18 avril, tuant 63 personnes, dont 17 Américains et 35 Libanais.

Les dégâts sont énormes au quartier général des Marines. Quatre couches de ciment s'étaient effondrées pour former des tas de décombres, des incendies brûlaient et l'on entendait beaucoup de cris au milieu du sang, des morceaux de corps et de la confusion. Voici ce que nous, journalistes, avons pu voir au milieu du chaos qui régnait immédiatement après la catastrophe, et ce qui reste gravé dans ma mémoire plus de 40 ans plus tard.

La nuit précédente, un samedi, les Marines avaient fait la fête, divertis par un groupe de musique qui avait fait le voyage depuis les États-Unis pour se produire devant eux. La plupart dormaient encore lorsque la bombe a explosé.

Aucun groupe n'a revendiqué les attentats ce jour-là, mais quelques jours plus tard, As-Safir a publié une déclaration qu'il avait reçue et dans laquelle le «Mouvement de la révolution islamique» déclare en être responsable.

Environ 48 heures après l’attentat, les autorités américaines pointent du doigt le mouvement Amal, ainsi qu’une faction dissidente dirigée par Hussein al-Moussawi, connue sous le nom d’Amal islamique, comme étant à l’origine de l’attaque.

Selon la presse locale de l’époque, la planification de l’attentat aurait eu lieu à Baalbeck, dans la région de la Békaa, tandis que le camion utilisé aurait été aperçu garé devant l’un des bureaux du mouvement Amal.

Le vice-président américain, George H.W. Bush, s'est rendu au Liban le lendemain de l'attentat et a déclaré: «Nous ne permettrons pas au terrorisme de dicter ou de modifier notre politique étrangère.»

La Syrie, l'Iran et le mouvement Amal ont nié toute implication dans les deux attentats.

En riposte à l’attaque visant leurs soldats, les autorités françaises ont lancé une opération militaire d’envergure: huit avions de chasse ont bombardé la caserne Cheikh Abdallah à Baalbeck, que Paris considérait comme un bastion de présences iraniennes.

À l’époque, les autorités françaises ont affirmé que les frappes avaient fait environ 200 morts.

Un responsable de l'Amal islamique a nié que l'Iran disposait d'un complexe dans la région de Baalbeck. Toutefois, il a reconnu le lien idéologique fort unissant son groupe à Téhéran, déclarant: «L’association de notre mouvement avec la révolution islamique en Iran est celle d’un peuple avec son guide. Et nous nous défendons.»

Le 23 novembre, le cabinet libanais a décidé de rompre les relations avec l'Iran et la Libye. Le ministre libanais des Affaires étrangères, Elie Salem, a déclaré que la décision «a été prise après que l'Iran et la Libye ont admis qu'ils avaient des forces dans la Békaa».

Un rapport d'As-Safir cite une source diplomatique: «Les relations avec l'Iran se sont détériorées en raison des interventions, pratiques et activités illégales qu'il a menées sur la scène libanaise, malgré de nombreux avertissements.»

Les attentats du 23 octobre étaient jusqu'alors le signe le plus évident de l'évolution de l'équilibre des forces régionales et internationales au Liban et de l'émergence d'un rôle iranien de plus en plus important dans la guerre civile.

Le chercheur Walid Noueihed m'a expliqué qu'avant 1982, Beyrouth avait accueilli toutes les formes d'opposition, y compris l'élite éduquée, appelée «opposition de velours», et l'opposition armée, dont les membres étaient formés dans des camps ou des centres d'entraînement palestiniens dans la vallée de la Békaa et au Liban-Sud.

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Vue aérienne de l'ambassade américaine à Beyrouth après l'explosion qui a fait 63 morts, dont 46 Libanais et 17 Américains. (AFP)

Il a indiqué que l'opposition iranienne au chah était présente parmi ces groupes et a décrit Beyrouth comme une oasis pour les mouvements d'opposition jusqu'en 1982. Toutefois, cette dynamique a changé lorsqu'Israël a envahi le Liban et assiégé Beyrouth, ce qui a entraîné le départ de l'OLP en vertu d'un accord international qui exigeait en échange qu'Israël s'abstienne de pénétrer dans Beyrouth.

Si les factions palestiniennes ont quitté le Liban, ce n'est pas le cas des combattants libanais associés à l'OLP, pour la plupart des chiites qui constituaient la base des partis de gauche libanais.

Les attaques contre les bases militaires américaines et françaises ont entraîné le retrait des forces internationales du Liban, explique M. Noueihed, laissant une fois de plus Beyrouth sans protection. Les opérations de résistance se sont multipliées, influencées par des idéologies distinctes de celles de la gauche traditionnelle, des groupes comme l'Amal islamique affichant ouvertement des slogans prônant la confrontation avec Israël.

En 1985, le Hezbollah est officiellement créé en tant qu'«organisation djihadiste menant une révolution pour une république islamique». Il s'est attiré le soutien des partis de gauche libanais et palestiniens, en particulier après l'effondrement de l'Union soviétique.

Selon M. Noueihed, l'émergence du Hezbollah a coïncidé avec le déclin des symboles existants de la résistance nationale, ce qui semble indiquer une intention d'exclure toutes les autres forces du pays du mouvement de résistance, laissant le Hezbollah comme parti dominant.

L'influence iranienne au Liban est devenue évidente lors des violents affrontements entre le Hezbollah et Amal, qui ont fait des dizaines de victimes et se sont terminés par la consolidation du contrôle du Hezbollah au milieu de la présence des forces militaires syriennes.

Beyrouth se vide peu à peu de son élite intellectuelle, a souligné M. Noueihed. Des centaines d’écrivains, d’intellectuels, de chercheurs et de professionnels des médias ont fui vers l’Europe, redoutant pour leur sécurité, laissant derrière eux une ville désertée par ceux qui faisaient autrefois vibrer sa vie culturelle et académique.

Najia Houssari est rédactrice pour Arab News, basée à Beyrouth. Elle était correspondante de guerre pour le journal libanais As-Safir au moment du bombardement de la caserne des Marines américains.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le ministre irakien des Affaires étrangères en visite officielle aux États-Unis

 Le ministre irakien des affaires étrangères, Fuad Hussein. (File/AFP)
Le ministre irakien des affaires étrangères, Fuad Hussein. (File/AFP)
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  • La visite s'inscrit dans le cadre de l'engagement diplomatique continu entre les deux pays dans un contexte d'évolution de la dynamique régionale
  • "Nous discuterons des moyens de renforcer la sécurité commune et la coopération dans divers domaines", a déclaré le ministre des affaires étrangères.

DUBAI : Le ministre irakien des Affaires étrangères, Fuad Hussein, s'est envolé jeudi pour les Etats-Unis afin de participer à une série de réunions bilatérales visant à renforcer les liens entre Bagdad et Washington.

Dans une déclaration partagée sur la plateforme X et rapportée par l'Agence de presse irakienne, M. Hussein a déclaré que la visite se concentrera sur le renforcement des relations irako-américaines et la coordination des efforts sur les questions régionales et internationales clés.

"Nous discuterons des moyens de renforcer la sécurité commune et la coopération dans divers domaines", a déclaré le ministre des affaires étrangères.

Cette visite s'inscrit dans le cadre d'un engagement diplomatique continu entre les deux pays, dans un contexte d'évolution de la dynamique régionale.