Des milliers de Canadiens rendent hommage à la famille musulmane tuée

L'auteur de l'attaque, arrêté peu après les faits, avait foncé dimanche soir sur une famille qui attendait de traverser à un carrefour, faisant quatre morts et un blessé grave, un enfant de neuf ans, aujourd'hui orphelin. (Photo, AFP)
L'auteur de l'attaque, arrêté peu après les faits, avait foncé dimanche soir sur une famille qui attendait de traverser à un carrefour, faisant quatre morts et un blessé grave, un enfant de neuf ans, aujourd'hui orphelin. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 09 juin 2021

Des milliers de Canadiens rendent hommage à la famille musulmane tuée

  • Des milliers de personnes, de toutes origines et de toutes religions, se sont recueillies à l'extérieur de la principale mosquée de cette ville du sud de l'Ontario
  • «Vous n'êtes pas seuls, tous les Canadiens sont en deuil avec vous et sont à vos côtés ce soir», a dit le Premier ministre Justin Trudeau

LONDON: Une foule de plusieurs milliers de personnes s'est rassemblée mardi soir à London, en Ontario, pour une veillée funèbre en hommage à quatre membres d'une famille musulmane fauchés par un conducteur, un acte qualifié de "terroriste" par le Premier ministre Justin Trudeau et qui a relancé le débat sur la montée des violences anti-musulmans dans ce pays longtemps réputé tolérant et ouvert.

Par une soirée chaude d'été, des milliers de personnes, de toutes origines et de toutes religions, se sont recueillies à l'extérieur de la principale mosquée de cette ville du sud de l'Ontario, où le drame a provoqué émotion et colère au sein de la communauté musulmane, et un élan de solidarité dans la population en général.

Des représentants de la communauté musulmane ont lancé un appel à l'action contre la "haine" et "l'islamophobie", un message repris à l'unisson par les chefs des cinq partis politiques représentés à la Chambre des Communes d'Ottawa, tous présents à la cérémonie.

"Vous n'êtes pas seuls, tous les Canadiens sont en deuil avec vous et sont à vos côtés ce soir", a dit le Premier ministre Justin Trudeau, qui a déposé un gerbe de fleurs à l'entrée de la mosquée.

Plus tôt, dans un discours devant la Chambre des Communes, M. Trudeau avait assuré que "cette tuerie n'était pas un accident. C'était une attaque terroriste, motivée par la haine, au cœur de l'une de nos communautés".

L'auteur de l'attaque, arrêté peu après les faits, avait foncé dimanche soir sur une famille qui attendait de traverser à un carrefour, faisant quatre morts et un blessé grave, un enfant de neuf ans, aujourd'hui orphelin. L'homme, qui doit comparaître devant un juge jeudi, a été inculpé de meurtres avec préméditation.

"Ils ont tous été visés en raison de leur foi musulmane", a souligné M. Trudeau. "Ça se passe ici, au Canada, et ça doit cesser", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre a rappelé que le Canada avait connu ces dernières années, et notamment depuis la fusillade de la mosquée de Québec qui avait fait six morts en 2017, une hausse "des actes de haine et de racisme" qui ont écorné son image d'ouverture et de tolérance envers les minorités.

"Nous devons avoir conscience que le Canada n'est pas immunisé contre ce genre d'intolérance et de division qu'on peut voir ailleurs dans le monde", a prévenu le chef du gouvernement lors d'un point presse.

À l'instar de l'opposition et de plusieurs dirigeants de la communauté musulmane, il a reconnu que de nombreux musulmans vivaient dans la peur au Canada. 

Insécurité et peur

"Aujourd'hui, des Canadiens non-musulmans découvrent, parfois pour la première fois, l'insécurité et la peur dans lesquelles vivent les musulmans canadiens lorsqu'ils sortent", a-t-il relevé.

Il a appelé ses concitoyens à "lutter activement pour repousser l'ignorance et l'intolérance", ne serait-ce qu'en adressant un sourire aux prochains musulmans qu'ils croiseront.

Il a notamment promis de renforcer la lutte contre la haine en ligne, de mieux protéger les lieux de cultes ou de traquer les groupes racistes d'extrême droite, comme le gouvernement l'avait fait en début d'année en ajoutant l'organisation des "Proud Boys", groupe "néofasciste", à sa liste des entités terroristes interdites au Canada.

La police de London avait affirmé lundi que le suspect, Nathaniel Veltman, 20 ans, avait délibérément foncé sur une famille musulmane avec son pick-up dans le cadre d'un acte "prémédité et planifié, motivé par la haine".

L'attaque a coûté la vie à trois générations de la famille Afzaal, originaire du Pakistan: Madiha, 44 ans, étudiante doctorante dans le domaine de l'environnement, son mari Salman, 46 ans, leur fille Yumna, 15 ans, et la grand-mère, âgée de 74 ans, selon un communiqué de la famille. Le fils du couple, âgé de neuf ans, a été grièvement blessé, mais ses jours ne sont pas en danger.

Elle a également ravivé le souvenir douloureux d'une fusillade de masse dans une mosquée de Québec en janvier 2017, considérée comme l'une des pires attaques du genre dans un pays occidental, avant celle de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, en 2019.

Un suprémaciste canadien, Alexandre Bissonnette, âgé alors de 27 ans, avait ouvert le feu sur les fidèles rassemblés à la mosquée de Québec, tuant six personnes et en blessant grièvement cinq autres.

Le tireur a été condamné à la prison à vie.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.