PARIS: Les militants d'extrême droite Hervé Lalin et Yvan Benedetti ont été condamnés mardi respectivement à huit mois de prison sous bracelet électronique et 10 000 euros d'amende, pouvant se transformer en emprisonnement en cas de non-paiement, pour la publication d'une vidéo jugée antisémite.
Hervé Lalin (dit Ryssen) a été condamné pour diffamation et provocation publique à la haine envers les juifs, en récidive, pour avoir republié sur son blog, le 12 mars 2020, une vidéo de 37 min baptisée "Les Juifs, l'inceste et l'hystérie", qui lui avait valu une condamnation à un an de prison ferme en 2018.
En septembre, il doit être rejugé en appel pour la publication initiale de la vidéo.
Yvan Benedetti, responsable du groupuscule Les Nationalistes, s'est vu infliger 100 jours-amende à 100 euros, pour les mêmes infractions, après avoir publié le 26 mars 2020 cette même vidéo sur le site "Jeune Nation" qu'il administre.
Pour le tribunal, "il résulte des propos" tenus dans la vidéo "par Hervé Lalin que les membres de la communauté juive, dans leur ensemble, seraient, de par leur 'singularité', naturellement incestueux, ce plus que toute autre communauté".
Par l'usage notamment des termes tels que "contagion", les propos "contiennent" aussi une "exhortation implicite mais évidente à la haine, à la violence et la discrimination", selon le jugement.
Les deux prévenus ont été condamnés à verser au total 2 000 euros de dommages et intérêts et 3 000 euros au titre des frais de justice à la Licra et à l'Organisation juive européenne, associations parties civiles.
"Nous espérons que cette énième condamnation de M. Lalin le dissuade enfin de répandre la haine comme il paraît s'en être fait une mission jusqu'à présent", a réagi l'avocat de la Licra.
L'avocat de Hervé Lalin n'a pas souhaité réagir mardi soir, expliquant ne pas avoir eu connaissance des motivations du jugement.
Hervé Lalin, ex-membre du Front National, qui se présente comme écrivain et réalisateur, a été condamné une dizaine de fois pour des infractions similaires - diffamation, injure ou provocation à la haine en raison de la race ou de la religion.
Il a été condamné en mai en appel à un an d'emprisonnement dont six mois ferme, là aussi à purger à domicile, pour contestation de crime contre l'humanité et injure antisémite notamment.
Incarcéré en septembre en exécution de trois peines prononcées entre 2017 et 2020, l'homme de 53 ans a été remis en liberté mi-avril.