TUNIS: La directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, en visite officielle en Tunisie, a appelé mardi à protéger le "trésor" que constituent les vestiges de Carthage, cité qui a régné sur un empire méditerranéen jusqu'au Ier siècle avant l'ère chrétienne.
"C'est un trésor", "un livre qu'on n'a pas fini de lire, il y a de la recherche encore à mener", a-t-elle déclaré dans un entretien à France 24.
Les principaux sites archéologiques de Carthage, situés dans la périphérie aisée de la capitale Tunis, sont régulièrement grignotés par des bâtiments résidentiels ou des constructions rudimentaires.
"On est très proches d'une grande métropole, il y a la question des constructions parfois illégales", a-t-elle souligné, indiquant que l'Unesco alerte régulièrement le gouvernement tunisien concernant le site punique, qui fut l'un des premiers classés au patrimoine mondial, dès 1979.
Lundi, au premier jour de sa visite en Tunisie qui dure jusqu'à mercredi, Mme Azoulay a appelé la communauté internationale à se mobiliser pour explorer et protéger le patrimoine subaquatique.
"Les eaux constituent le +plus grand musée du monde+", avec leurs trois millions d'épaves à explorer, a-t-elle déclaré à l'occasion des 20 ans du vote d'une convention encadrant l'archéologie sous-marine.
Elle a annoncé des explorations prochaines au large de la Tunisie et de la Sicile, sur les bancs de Skerki où cinq épaves romaines datant d'une période comprise entre le Ier siècle avant J.-C. et le IVe siècle après J.-C ont été découvertes par l'Italie en 2018.
Huit pays participeront à cette première mission d'exploration, a-t-elle souligné.
Mme Azoulay doit par ailleurs se rendre mercredi à Zarzis (sud), près de la frontière libyenne, pour visiter notamment un cimetière arboré créé récemment par un artiste algérien pour donner aux migrants morts en mer un lieu digne de sépulture.
Au 7 juin, au moins 784 personnes avaient péri en tentant de rejoindre l'Europe par la Méditerranée centrale depuis le début de l'année, selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés, contre 1.400 pour toute l'année 2020.