WASHINGTON: Israël a affirmé mardi que le mouvement islamiste palestinien Hamas cachait un système de brouillage électronique dans l'immeuble de Gaza abritant des médias internationaux détruit par une frappe israélienne, mais l'agence américaine Associated Press (AP) a dit n'avoir pas vu de « preuves » étayant ces accusations.
L'ambassadeur de l'Etat hébreu aux Etats-Unis, Gilad Erdan, a rendu visite lundi à New York aux dirigeants d'AP, l'un des médias qui avait ses bureaux dans ce bâtiment pulvérisé le 15 mai lors du conflit entre Israël et le Hamas. La chaîne d'information qatarie Al-Jazeera avait aussi ses équipes dans cet immeuble.
L'armée israélienne avait affirmé que des équipements militaires du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, se trouvaient dans la tour frappée par ses avions de combat, sans toutefois fournir d'éléments à l'appui. AP et Al-Jazeera avaient vivement condamné ce bombardement, intervenu après l'évacuation préalable des équipes des médias.
Selon un communiqué de l'ambassade d'Israël, Gilad Erdan a « informé » les dirigeants de l'agence de presse que le Hamas « utilisait l'immeuble pour développer de nouveaux équipements susceptibles de compromettre le Dôme de fer », le système de défense antimissile israélien.
D'après les autorités israéliennes, la tour abritait « le renseignement militaire du Hamas, son département de recherche et développement, et une unité technologique ».
« Cette unité développait un système de brouillage électronique devant être utilisé contre le système de défense Dôme de fer », a dit l'ambassadeur, cité dans le communiqué publié mardi, invoquant une « menace imminente contre les civils israéliens » qui justifiait la frappe, selon l'Etat hébreu.
Désireux de « rétablir les relations entre Israël et AP », l'ambassadeur a ajouté ne pas penser que l'agence de presse était « au courant » de la présence de cette « unité secrète » dans l'immeuble.
Dans un communiqué distinct, l'armée israélienne a assuré qu'il s'agissait d'une « cible à forte valeur militaire pour le Hamas, sélectionnée conformément à des procédures rigoureuses » de Tsahal « et dans le respect du droit international ».
Lors de sa visite au siège de l'agence américaine, l'ambassadeur a promis qu'Israël entendait « aider AP à reconstruire ses bureaux à Gaza ».
Tout en saluant une discussion « positive et constructive » avec le diplomate, Associated Press a déclaré dans un communiqué n'avoir pas reçu de « preuves étayant ces affirmations ». « AP continue d'appeler à la publication de toutes les preuves en possession des Israéliens afin que les faits soient à disposition du public », a ajouté l'agence de presse.