TAIN-l’HERMITAGE: A la veille de l'ouverture des salles de restaurants, Emmanuel Macron est arrivé mardi dans un lycée hôtelier de Tain-l'Hermitage (Drôme) pour échanger avec des acteurs de la restauration sur le grave manque de main d'oeuvre dans le secteur après la crise de Covid.
"Une clé, c'est qu'on arrive tout de suite à réenclencher des formations et répondre aux demandes en terme d'emplois et qu'on fasse même mieux qu'avant la crise, où il y avait des emplois non pourvus. On a pas le droit de le regarder comme une fatalité", a-t-il déclaré en débutant une table ronde.
"Il y a 475 000 apprentis en France et seulement 25 000 dans notre secteur. Ce n'est pas suffisant, on devrait en avoir le double ou le triple", s'est inquiété Roland Héguy, président de l'UMIH (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie).
Une cinquantaine de personnes attendaient le président devant le lycée, dont des Gilets jaunes. Quatre d'entre eux ont été éloignés par les gendarmes, avant l'arrivée du chef de l'Etat.
Emmanuel Macron devait ensuite déjeuner avec des acteurs de la gastronomie locale et nationale. Il est notamment accompagné de l'ancien chef de l'Elysée, Guillaume Gomez, qui est devenu en février son "représentant personnel" au service de "la gastronomie française". Avec comme mission de lancer cet été "l'année de la gastronomie", "symbole de l'excellence française".
Outre le manque de cuisiniers et de serveurs, qui se sont souvent reconvertis pendant la crise, les restaurateurs, qui devront respecter à partir de mercredi une jauge de 50% de tables de six personnes au maximum en salle, s'inquiètent également de la fin programmée des aides de l'Etat alors qu'ils manquent de visibilité, en particulier sur le retour des touristes étrangers.
Emmanuel Macron terminera son déplacement à Valence par une visite de l'Institut des vocations pour l'emploi (Live), créé par le groupe LVMH pour les jeunes adultes de 25 à 30 ans n'ayant ni formation, ni diplôme, ni emploi, et soutenu par son épouse Brigitte, qui accompagne sa visite.
Après ses deux jours dans le Lot la semaine dernière, où il a discuté avec des retraités, le chef de l'Etat effectue dans la Drôme la deuxième étape de son "tour de France" destinée à "prendre le pouls du pays", selon l'Elysée. Ses opposants y voient une tournée électorale, à deux semaines des régionales et moins d'un an de la présidentielle.