«C'était un peu cruel»: les restaurants sans terrasse préparent leur réouverture mercredi

"Il faut remettre la machine en route, réapprendre le numéro des tables", ajoute en plein ménage Cyril, chef de rang. (AFP)
"Il faut remettre la machine en route, réapprendre le numéro des tables", ajoute en plein ménage Cyril, chef de rang. (AFP)
Short Url
Publié le Mardi 08 juin 2021

«C'était un peu cruel»: les restaurants sans terrasse préparent leur réouverture mercredi

  • Il y a trois semaines, les restaurants et cafés ont pu accueillir des clients pour la première fois depuis le 29 octobre, en extérieur
  • «On est passé d'une vie à 200 à l'heure au canapé toute la journée à la maison»

PARIS :"On a rongé notre frein", concède Frédéric Dorin: le patron du café-restaurant Les Editeurs à Paris a dû se résigner à repousser au 9 juin la réouverture de son établissement, faute de terrasse suffisamment grande pour profiter de la première phase du déconfinement, le 19 mai.

"C'était un peu cruel de voir ses voisins retravailler, nous sommes du mauvais côté", regrette M. Dorin, dont le restaurant "tourné vers l'intérieur" est établi sur la partie la plus étroite du carrefour de l'Odéon, dans le VIe arrondissement de la capitale.

Il y a trois semaines, les restaurants et cafés ont pu accueillir des clients pour la première fois depuis le 29 octobre, en extérieur... Mais encore fallait-il avoir des terrasses adaptées.

"Le trottoir est petit, il y a une piste cyclable, un passage de bus", énumère le patron des Editeurs, 65 ans, qui a jugé qu'avec seulement 20 places en terrasse, "sans possibilité d'extension", il n'aurait pas été rentable de rouvrir le 19 mai.

Mais l'heure est enfin aux préparatifs pour les 35 salariés de ce café-restaurant littéraire et de ses 200 places assises, ouvert en temps normal "7 jours sur 7, 365 jours par an". 

"On est passé d'une vie à 200 à l'heure au canapé toute la journée à la maison", se remémore Jean-Philippe, maître d'hôtel, plus habitué aux services de 12 heures qu'à "regarder des séries assis chez soi".  

"Il faut remettre la machine en route, réapprendre le numéro des tables", ajoute en plein ménage Cyril, chef de rang. 

A deux jours de la réouverture, l'équipe s'affaire à un grand nettoyage de printemps: depuis la terrasse et ses chaises en cannage noir et blanc, encore empilées sous la tonnelle, jusqu'aux poussières entre les livres de la bibliothèque à l'étage.

"Les salariés reprennent possession de leur outil de travail et on remet la salle en ordre", précise le patron.

En cuisine, la légumerie et l'économat ont repris des couleurs. La livraison des produits frais a été réceptionnée le matin même, avant d'être stockée au sous-sol dans les réfrigérateurs restés vides pendant plus de sept mois.  

Entre deux préparations, le chef cuisinier Julien Deleury, 14 ans de métier dans l'établissement, trépigne d'impatience. "On a attaqué ce matin, c'est du bonheur", s'enthousiasme-t-il, "content de redonner vie à la cuisine" et de retrouver son équipe de cinq personnes. 

« L'odeur a changé » 

A quelques centaines de mètres, la réouverture mercredi des salles en demi-jauge est attendue "avec impatience" par le chef japonais Kazuyuki Fujinuma.

Lorsqu'il entre dans son restaurant après sept mois de fermeture, ce chef cuisinier de 51 ans peine à trouver la lumière pour éclairer la salle principale.

"Ça fait longtemps (...) et l'odeur à changé, c'est l'humidité", constate-t-il. 

Situé dans une ruelle du Ve arrondissement à quelques encablures de la Seine, son restaurant L'Initial, ouvert en 2015, est resté dans son jus depuis la fermeture consécutive au deuxième confinement. 

"La terrasse, c'était impossible pour nous, la rue est trop petite" explique-t-il avec philosophie à l'AFP. "J’attends depuis déjà sept mois, je peux encore attendre trois semaines", ajoute M. Fujinuma en nettoyant la cuisine.

Après le sol et la vaisselle, son équipe de deux associés doit s'activer pour "remettre en place" l'établissement avant l'achat de la marchandise.

Avec une trentaine de places assises en temps normal, le cuisinier est inquiet pour la réouverture du restaurant, malgré une quinzaine de réservations pour le week-end à venir.

"J'ai peur parce que pendant sept mois on n'a rien acheté, maintenant on a besoin d'investir dans des produits frais, sans savoir si les clients reviendront", s'alarme le restaurateur, qui dépend pour un tiers de la clientèle étrangère. 

"Avant le soir, c'était complet" se souvient-il, impatient de rouvrir entièrement sa salle à la fin du mois.


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

Short Url
  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Short Url
  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté. 


« La France doit produire plus pour manger mieux », affirme la ministre de l'Agriculture

Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard  L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
Short Url
  • la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».
  • « La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté.

PARIS : « La France doit produire plus pour manger mieux », a affirmé dimanche, lors de l'inauguration du stand du ministère au Salon de l'agriculture, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, livrant sa vision de la souveraineté alimentaire.

« Dans ce moment de grand bouleversement de l'ordre international (...), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».

« La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté, suscitant des applaudissements dans le public, largement composé de représentants du monde agricole (producteurs, interprofessions, syndicats, chambres d'agriculture, etc.).

« Produire plus pour pouvoir investir et ainsi produire mieux. Produire plus pour rester une puissance exportatrice et jouer dans la cour des grands alors que de nouveaux équilibres de la géopolitique agricole se dessinent », a-t-elle poursuivi, au côté de son homologue marocain, Ahmed El Bouari, dont le pays est l'invité d'honneur du Salon.

« Produire plus et tourner le dos aux partisans de la décroissance et du repli sur soi », a ajouté Mme Genevard.

Tout en estimant qu'il est « un non-sens » d'opposer agriculture et environnement alors que les agriculteurs travaillent « avec la nature », elle a déclaré se battre « chaque jour pour qu'on ne bride pas l'alimentation au nom de la planète, alors qu'il n’y a aucun bénéfice objectif à ces entraves administratives ou réglementaires ».

La ministre s'en est ensuite vigoureusement pris aux « idéologues », « les procureurs qui mangent du paysan à tous les repas sans en avoir jamais vu, pour entretenir le fantasme d'une France agricole productiviste ».

« On invoque souvent la dette environnementale que nous pourrions laisser à nos enfants. Mais je ne veux pas non plus leur laisser une dette alimentaire », a-t-elle encore affirmé.