La Fed change de politique: Cap sur le plein emploi

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Publié le Vendredi 28 août 2020

La Fed change de politique: Cap sur le plein emploi

  • L'objectif est de corriger "les lacunes" dans la réalisation d'une des deux missions de la Fed, à savoir atteindre le plein emploi, a affirmé le président de la Fed Jerome Powell
  • Le Produit intérieur brut des Etats-Unis a enregistré une contraction de 31,7% en rythme annualisé

WASHINGTON: La Banque centrale américaine (Fed) a annoncé jeudi un changement de politique majeur pour donner plus de poids à sa mission de favoriser l'emploi au profit des familles à faibles revenus, les plus affectées par la récession provoquée par la pandémie de Covid-19.

L'objectif est de corriger "les lacunes" dans la réalisation d'une des deux missions de la Fed, à savoir atteindre le plein emploi, a résumé son président Jerome Powell, à l'occasion du symposium annuel consacré à la politique monétaire qui se tient habituellement à Jackson Hole dans le Wyoming.

Ce changement intervient alors que la pandémie de Covid-19 a plongé la première économie du monde en récession.

Le Produit intérieur brut des Etats-Unis a enregistré une contraction de 31,7% en rythme annualisé, selon une deuxième estimation révisée en hausse publiée jeudi par le département du Commerce.

Concrètement, les modifications apportées à la stratégie de la Fed signifient qu'une inflation supérieure à l'objectif des 2,0% pourra être tolérée "pendant un certain temps" sans augmentation des taux d'intérêt, a expliqué Jerome Powell.

Le patron de la puissante institution financière rompt ainsi avec plusieurs décennies d'une politique monétaire consistant à moduler les taux pour prévenir une hausse de l'inflation.

La Fed a pris acte qu'avant la pandémie, croissance au long cours et plein emploi n'avaient pas rimé avec hausse des prix: l'inflation est restée modérée, en-deçà de son objectif des 2%.

Dans la pratique, les taux d'emprunt, proches de zéro, devraient rester à ce niveau très bas pendant beaucoup plus longtemps que lors des expansions économiques précédentes, ce que le président républicain Donald Trump appelle lui-même de ses vœux. "L'économie est en constante évolution et la stratégie du FOMC (comité monétaire de la Fed décidant des taux d'intérêt) pour atteindre ses objectifs doit s'adapter pour relever les nouveaux défis qui se présentent", a souligné le patron de la Fed.

Alors que le pays est secoué depuis des mois par des manifestations anti-raciales et que des élues ont appelé la Fed à faire davantage en faveur des minorités raciales, Jerome Powell a rétorqué qu'un marché du travail "solide" pouvait bénéficier à de "nombreuses communautés à revenus faibles ou modérés". Et, a-t-il ajouté, "un marché du travail robuste peut être maintenu sans provoquer une augmentation indésirable de l'inflation".

Avant la pandémie, le taux de chômage était à son plus bas niveau en 50 ans (3,5%) et les revenus de tous les ménages en hausse. Cette conjoncture favorable avait même bénéficié aux minorités noire et hispanique même si les écarts avec les blancs étaient encore marqués.

Des secteurs sinistrés pour longtemps

Jerome Powell a martelé, comme il le fait depuis des mois, que l'institution utilisera toute sa "gamme complète d'outils" pour soutenir l'économie. Pour l'heure, le chômage reste élevé: 10,2% en juillet. La semaine dernière, le nombre de demandes d'allocations chômage était en baisse mais toujours à un million.

Jerome Powell s'est voulu pourtant rassurant, rappelant que l'économie était solide en février avant la crise sanitaire.

"La reprise en mai et juin est intervenue plus tôt et a été plus forte que prévu", ce qui signifie qu'il y a "toujours une économie saine à l'exception des secteurs directement touchés" par la crise sanitaire, a-t-il noté, citant les secteurs de la restauration, du voyage et de l'hôtellerie.

Dans ces secteurs, ce sont des millions de personnes qui ont perdu leur emploi et qui auront des difficultés à en retrouver tant que le risque de contracter le coronavirus n'est pas écarté, a-t-il admis.

"Cette partie de l'économie va avoir beaucoup de mal à se remettre", a-t-il également déploré alors qu'elle emploie aussi les personnes moins qualifiées qui peuvent donc difficilement se tourner vers un autre secteur.

"Nous devons être aux côtés de ces personnes, nous devons les soutenir et les aider à reprendre une vie professionnelle", a-t-il poursuivi, soulignant que pour ces personnes, cela pourrait prendre "plusieurs années".

Mais, a-t-il opiné dans une note plus positive, une fois la maladie "sous contrôle", "le reste de l'économie pourra se redresser assez rapidement".


Un «Davos des banlieues» en septembre pour les entreprises des quartiers populaires

Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
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  • «C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues», estime Aziz Senni, organisateur de «Davos des banlieues»
  • «On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte», dit l'entrepreneur

PARIS: Un forum économique ou "Davos" des banlieues, visant à favoriser l'activité des entreprises des quartiers populaires, sera organisé les 17 et 18 septembre à Paris, ont annoncé jeudi ses organisateurs.

"L'enjeu (...) est d'identifier des leviers pour engager une véritable dynamique économique au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), où vivent plus de 5 millions de Français, dont la plupart sont exposés à un taux de chômage 2,7 fois supérieur à celui de la moyenne nationale", indique le Forum économique des banlieues (FEB).

Dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental (Cese), le millier de participants attendus passeront d'abord une journée à plancher sur la situation économique des quartiers populaires et les solutions pouvant y être apportées.

La seconde journée sera consacrée à la mise en relation d'entrepreneurs des quartiers avec de grandes entreprises, avec pour objectif de décrocher 100 millions d'euros de commandes.

"C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues", estime auprès de l'AFP l'entrepreneur Aziz Senni, organisateur de ce "Davos des banlieues", clin d'œil à la ville suisse où se tient chaque année le Forum économique mondial.

"On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte", poursuit-il. "On a là un tissu économique qu'on pourrait développer, en créant des emplois locaux, des stages, des alternances".

Chaque intervenant sera invité à formuler des propositions pour les entreprises des quartiers populaires, qui seront consignées dans un Livre blanc.

Le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ou les anciens ministres Jean-Louis Borloo et Najat Vallaud-Belkacem y sont attendus, selon le FEB.

Côté acteurs privés, le fondateur de Free Xavier Niel, la directrice générale de la Fédération bancaire française Maya Atig ainsi que l'ex-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux ont confirmé leur participation, indique-t-on de même source.

Les organisateurs souhaitent mettre l'accent sur les TPE et PME créées depuis plus de deux ans et moins éligibles aux aides publiques à l'entrepreneuriat, a expliqué Aziz Senni.

Le Forum économique des banlieues souhaite faciliter l'accès de 250 000 de ces entreprises installées dans les QPV aux marchés publics et privés.


Saudi Mobily connaîtra la plus forte croissance dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
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  • Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.
  • Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future

RIYADH : Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.

La liste révèle que la valeur de l'entreprise a augmenté d'environ 18 % par rapport à l'année précédente, conservant ainsi sa position de leader parmi les plus grandes entreprises du secteur au Moyen-Orient.

Les classements et les chiffres récemment publiés s'alignent sur l'objectif de l'Arabie saoudite de développer et de promouvoir la transformation numérique dans le Royaume et d'améliorer les services fournis dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.

"Mobily est devenue le meilleur choix pour les particuliers et les entreprises, car ses réalisations au niveau de la marque reflètent ses performances exceptionnelles dans la fourniture de services numériques intégrés et pionniers dans le Royaume et sa réalisation de grands progrès dans le développement de l'infrastructure numérique", a déclaré Noura Al-Shiha, vice-présidente principale de la marque et de la communication d'entreprise chez Mobily.

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques.

Cette place est principalement attribuée aux diverses initiatives qu'il a lancées depuis qu'il a rejoint la société, également appelée Etihad Etisalat Co, en 2019, et à son rôle central dans l'amélioration de la croissance de la marque de l'entreprise.

Al-Shiha a déclaré que l'inclusion du PDG de Mobily dans l'indice mondial de protection des marques reflète son intérêt à faire de l'entreprise l'un des noms commerciaux les plus forts au monde. 

Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future.

La majorité des investissements de Mobily se concentrent sur le développement de l'infrastructure et l'adoption de nouvelles technologies telles que l'informatique en nuage et l'Internet des objets, l'augmentation des centres de données et l'élargissement de la portée du déploiement du réseau 5G. 

Cherchant à offrir une expérience moderne à ses clients, l'entreprise souhaite les placer au centre de son attention en adoptant l'approche "Customer First". Cette stratégie vise à atteindre les objectifs de la Saudi Vision 2030, qui s'efforce d'améliorer la qualité de vie des familles et des individus dans le Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le marché saoudien du capital-investissement enregistre des transactions d'une valeur de 4 milliards de dollars

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  • Le secteur manufacturier est le plus important en termes de volume d'investissement, avec 46 % du total des capitaux investis.
  • Dominant la scène de l'investissement, les opérations de rachat ont représenté en moyenne 80 % du capital total investi, soulignant un changement stratégique et une importance croissante dans le paysage de l'investissement du Royaume.

RIYAD : Le secteur du capital-investissement en Arabie saoudite est en plein essor depuis cinq ans, avec des transactions d'une valeur de 4 milliards de dollars en 2023, selon MAGNiTT.

La plateforme de données sur le capital-risque, ainsi que la Saudi Venture Capital Co ont publié un rapport mettant en évidence une augmentation significative de l'activité de capital-investissement dans le Royaume. 

À partir de 2020, le secteur a connu une croissance impressionnante, atteignant un multiple de 3,7 en 2021 par rapport à l'année précédente et un bond exponentiel à 5,9 fois en 2022 par rapport à l'année précédente.

Les investissements en private equity impliquent l'injection de capitaux par des investisseurs ou des entreprises dans des sociétés privées non cotées en bourse. 

Gérés par des sociétés de capital-investissement, ces investissements visent à accroître la valeur de l'entreprise grâce à des améliorations stratégiques et à des gains d'efficacité opérationnelle, dans l'intention de vendre l'entreprise avec un bénéfice ultérieur.

Ce secteur se caractérise par des investissements à long terme, une gestion active et des profils de risque et de rendement plus élevés.

Le capital-investissement investit généralement dans des entreprises plus matures que le capital-risque, qui se concentre sur les entreprises en phase de démarrage à fort potentiel de croissance, souvent dans le secteur technologique, en utilisant le financement par actions.

Parallèlement, le rapport met en évidence un changement notable dans la nature des transactions de capital-investissement, avec une augmentation substantielle des transactions de rachat, dont la part dans le total des négociations a augmenté de 20 points de pourcentage entre 2020 et 2023, selon le rapport.

Les transactions de rachat font référence au processus par lequel une société de capital-investissement acquiert une participation majoritaire dans une entreprise, souvent en la privatisant pour la restructurer stratégiquement et améliorer sa santé financière.

Parallèlement, les transactions de croissance, qui se concentrent sur l'investissement de capitaux dans des entreprises établies à la recherche d'opportunités d'expansion ou de développement, ont également connu une augmentation de 2 points de pourcentage au cours de la même période.

Dominant la scène de l'investissement, les opérations de  rachat ont représenté en moyenne 80 % du capital total investi, soulignant un changement stratégique et une importance croissante dans le paysage de l'investissement du Royaume.

Le rapport met également en lumière la diversité des transactions et l'orientation sectorielle du secteur du capital-investissement au cours des cinq dernières années.

Le secteur de l'alimentation et des boissons est apparu comme l'un des domaines les plus actifs pour les transactions de capital-investissement.

Cependant, le secteur manufacturier a pris la tête du volume d'investissement, obtenant 46 % du capital total déployé entre 2019 et 2023.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com