Mladic, le «Boucher des Balkans», face au verdict final à La Haye

Ce document photo publié par l'UN- IRMCT (Mécanisme international pour les tribunaux pénaux) montre l'ex-général serbe de Bosnie Ratko Mladic, qui a été condamné à la réclusion à perpétuité, devant le tribunal international des Nations Unies à La Haye. (AFP, archives)
Ce document photo publié par l'UN- IRMCT (Mécanisme international pour les tribunaux pénaux) montre l'ex-général serbe de Bosnie Ratko Mladic, qui a été condamné à la réclusion à perpétuité, devant le tribunal international des Nations Unies à La Haye. (AFP, archives)
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Publié le Dimanche 06 juin 2021

Mladic, le «Boucher des Balkans», face au verdict final à La Haye

  • Surnommé le «Boucher des Balkans», l'ancien général a été condamné en première instance en 2017 notamment pour son rôle dans le massacre de Srebrenica
  • Arrêté en 2011 après 16 ans de cavale, le soldat massif Ratko Mladic, en détention à La Haye, est aujourd'hui un vieil homme de 79 ans qui souffre de problèmes de santé, selon ses avocats

LA HAYE : Les juges internationaux vont rendre mardi leur verdict sur l'appel de l'ancien chef militaire serbe de Bosnie Ratko Mladic, condamné à la perpétuité pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis pendant la guerre de Bosnie de 1992 à 1995.

Surnommé le "Boucher des Balkans", l'ancien général a été condamné en première instance en 2017 notamment pour son rôle dans le massacre de Srebrenica, le pire en Europe depuis la Seconde guerre mondiale, acte de génocide selon la justice internationale.

Arrêté en 2011 après 16 ans de cavale, le soldat massif Ratko Mladic, en détention à La Haye, est aujourd'hui un vieil homme de 79 ans qui souffre de problèmes de santé, selon ses avocats.

Mladic s'imaginait héros du peuple serbe mais son nom restera associé aux crimes de la guerre de Bosnie, du siège de Sarajevo au massacre de Srebrenica, où plus de 8 000 hommes et garçons musulmans ont été tués par les forces serbes de Bosnie.

Malgré la pandémie, des mères de victimes de Srebrenica se rendront à la Haye pour "regarder encore une fois le bourreau dans les yeux au moment où il sera définitivement condamné", a assuré à l'AFP Munira Subasic, présidente de l’une des associations des "mères de Srebrenica". 

Le verdict en appel sera prononcé à partir de 15H00 (1300 GMT) à La Haye --et retransmis en ligne avec 30 minutes de différé-- par le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), qui a pris le relais du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) après la fermeture de celui-ci en 2017.

Le procureur Serge Brammertz s'est dit "prudemment optimiste" sur le verdict, déclarant à des journalistes qu'il "n'imaginait pas d'autre issue que la confirmation des charges".

«L'avenir de nos enfants»

La défense et l'accusation ont toutes deux fait appel du jugement, dans lequel le TPIY a acquitté Ratko Mladic du chef de génocide dans plusieurs autres municipalités, ce qui constitue l'essentiel de l'appel interjeté par le procureur.

"Ce verdict n’est pas important uniquement pour les victimes et les survivants. Il est très important pour l’avenir de nos enfants, de nous tous", a déclaré Mme Subasic, qui espère que Mladic sera "aussi reconnu coupable de génocide dans d’autres municipalités de Bosnie".

La défense de Ratko Mladic a demandé son acquittement des charges de génocide qui lui ont valu une peine de détention à vie, affirmant qu'elles étaient dénuées de fondement.

Selon son avocat Dragan Ivetic, il n'y a pas "de lien" entre l'ancien général et les tueries qui ont été commises lors du  massacre de Srebrenica en 1995.

Mladic, encore considéré comme un héros par de nombreux Serbes de Bosnie, a affirmé qu'il avait été entraîné dans le conflit malgré lui dès le début de la guerre en Bosnie (1992 - 1995), qui a fait quelque 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés.

"Chaque homme ressent la fierté parce qu'il est d'ici", a déclaré à l'AFP Radosav Zmukic, président de l'association des vétérans serbes de la municipalité de Kalinovik, d'où vient le général.

Initialement prévues en mars 2020, les audiences avaient été reportées une première fois car Ratko Mladic avait subi une opération du côlon, et une seconde fois à cause de la pandémie de Covid-19.

En août 2020, lors du procès en appel, le général a déclaré que le tribunal était un "rejeton des puissances occidentales" et affirmé être toujours "une cible de l'alliance de l'Otan", accusant les procureurs de le dépeindre en des termes "sataniques, perfides et diaboliques".

Ratko Mladic est l'un des principaux dirigeants jugés par la justice internationale pour les crimes commis pendant les guerres en ex-Yougoslavie, outre l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, condamné à la prison à vie en 2019, et l'ex-président yougoslave Slobodan Milosevic, mort dans sa cellule à La Haye d'une crise cardiaque en 2006, avant l'achèvement de son procès.

M. Brammertz a averti que le jugement final de Mladic ne suffirait pas à mettre un termes aux divisions dans les Balkans, affirmant qu'il ne marquait que la "fin d'un chapitre".

"Le déni de génocide est la dernière phase d'un génocide", a souligné le procureur.

 

 

 

Première chute

Peu après le début du siège de Sarajevo le 6 avril 1992 par les forces serbes, Srebrenica et les villes de la vallée de la Drina (est) à majorité musulmane tombent aux mains des troupes serbes de Bosnie, aidées par des unités paramilitaires venues de Serbie.

Chassés par le "nettoyage ethnique", les musulmans bosniens reprennent l'enclave mais à la fin de l'année, celle-ci est cernée par les Serbes qui coupent les accès routiers.

"Zone de sécurité"

Entre mars et avril 1993, quelque 8 000 personnes sont évacuées de l'enclave qui subit une pression de plus en plus forte. Des bombardements menés par les forces serbes bosniennes font des dizaines de morts. 

L'ultime offensive

Début juillet 1995, les forces serbes de Bosnie attaquent les positions des bosniaques au sud, à l'est et au nord de l'enclave et prennent le contrôle de positions de la Forpronu le 9, après s'être emparées d'une trentaine de Casques bleus néerlandais. Des chars serbes sont alors à moins de 2 km de la ville. 

L'effroyable massacre

Dès la prise de la ville de Srebrenica, Ratko Mladic ordonne l'évacuation des civils, femmes, enfants et vieillards, tandis que sont faits prisonniers tous les hommes en âge de combattre.

En l'espace de quelques jours, plus de 8 000 hommes et adolescents vont être exécutés sommairement avant d'être enterrés dans des fosses communes. Les restes de victimes seront retrouvés dans plus de 80 charniers, dont la moitié secondaires.

Division entérinée

Le 21 novembre 1995, arraché sous la pression internationale, l'accord de paix de Dayton (Etats-Unis) met un terme à la guerre, mais consacre la division de la Bosnie en deux entités, l'une serbe la Republika Srpska (RS) et l'autre croato-bosniaque, chacune avec un haut degré d'autonomie et unies par de faibles institutions centrales.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.