Trois civils tués dans le bombardement turc d'un camp de réfugiés en Irak

La région d’Erbil a été le théâtre de plusieurs attaques récemment (Photo, AFP).
La région d’Erbil a été le théâtre de plusieurs attaques récemment (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 05 juin 2021

Trois civils tués dans le bombardement turc d'un camp de réfugiés en Irak

  • Ankara accuse l'Irak d'inaction et assure n'avoir pas d'autre choix que de mener elle-même sa guerre -- sur le sol irakien -- contre le Parti des travailleurs kurdes (PKK)
  • Quelques heures avant ce bombardement, une embuscade du PKK avait fait cinq morts dans les rangs des peshmergas, les combattants du Kurdistan irakien, grand allié d'Ankara

ERBIL: Trois civils ont été tués samedi dans le bombardement d'un drone turc sur un camp de réfugiés dans le nord de l'Irak, que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait récemment menacé de « nettoyer ».

Ankara accuse l'Irak d'inaction et assure n'avoir pas d'autre choix que de mener elle-même sa guerre -- sur le sol irakien -- contre le Parti des travailleurs kurdes (PKK), groupe rebelle de Turquie qu'elle qualifie de « terroriste », comme ses alliés occidentaux.

Quelques heures avant ce bombardement, une embuscade du PKK avait fait cinq morts dans les rangs des peshmergas, les combattants du Kurdistan irakien, grand allié d'Ankara.

Le drone turc a visé, selon Rachad Galali, député kurde originaire de Makhmour, « un jardin d'enfants près d'une école » dans le camp de Makhmour, monté à la fin des années 1990 par l'ONU pour accueillir des Kurdes de Turquie.

« Trois civils ont été tués et deux blessés », a-t-il affirmé, précisant qu'aucun enfant n'avait été tué.

En début de semaine, Erdogan avait évoqué le camp de Makhmour, sur le territoire irakien hors Kurdistan, à 250 km au sud de la frontière turque, où Ankara accuse régulièrement le PKK de faire la loi.

Il l'a comparé aux monts Qandil, sur la frontière orientale de l'Irak, la plus grande base du PKK, qui livre depuis 1984 une sanglante guérilla sur le sol turc ayant fait plus de 40 000 morts.

« Pour nous, la question de Makhmour est aussi importante que Qandil. Pourquoi ? Parce que Makhmour est presque devenu l'incubateur de Qandil (...). Si nous n'intervenons pas, cet incubateur va continuer de produire (des terroristes) », avait lancé le président turc.

« Révolution » militaire

« Si les Nations unies ne nettoient pas cet endroit, alors nous nous en chargerons », avait-il encore menacé, alors que son pays mène depuis le 23 avril une nouvelle campagne militaire, aérienne et parfois terrestre, contre le PKK en Irak. 

L'utilisation de drones par Ankara est pour les experts une « révolution » militaire car ils permettent de localiser, d'identifier et d'éliminer des cibles en quelques minutes.

Après les tirs d'artillerie à partir de son sol depuis 2018, la Turquie préfère désormais les drones, plus précis pour viser un ennemi qui se déplace à pied ou à bord de pick-ups dans des zones très accidentées -- et aussi moins chers car de fabrication locale.

Bagdad, qui a déjà perdu deux haut-gradés dans des tirs de drones turcs, dénonce régulièrement des violations de sa souveraineté alors que la Turquie a de facto installé une dizaine de bases militaires depuis 25 ans au Kurdistan irakien.

Bagdad a à plusieurs reprises convoqué l'ambassadeur turc mais n'a jamais pris de mesure plus radicale contre Ankara, l'un de ses premiers partenaires commerciaux. 

Le PKK, qui refuse de reconnaître le gouvernement kurde irakien et milite pour un Kurdistan unifié à cheval sur la Syrie, la Turquie, l'Irak et l'Iran, est autant l'ennemi d'Ankara que d'Erbil, capitale du Kurdistan irakien. 

De nouveau, samedi matin, cette guerre fratricide entre Kurdes a fait des victimes : cinq peshmergas kurdes irakiens tués et deux blessés au mont Metin à Dohouk, province kurde frontalière de la Turquie, selon Serbast Lazkin, vice-ministre des Peshmergas du gouvernement de la région, autonome depuis 1991.

Le PKK a justifié son attaque en expliquant que ces peshmergas étaient « entrés dans une zone de conflit » entre le PKK et l'armée turque « qui veut occuper le Kurdistan » irakien. 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".