Entre mes mains: «À Dubaï, nous sommes loin des stéréotypes que les gens imaginent parfois»

«Lorsqu’il a fallu choisir un objet qui représente mon lien aux Émirats arabes unis, j’ai immédiatement pensé à la nourriture.  J’ai découvert le sirop de datte en goûtant les luqaimat, des pâtisseries arabes dont je raffole, et depuis je l’utilise dans de nombreuses recettes.»
«Lorsqu’il a fallu choisir un objet qui représente mon lien aux Émirats arabes unis, j’ai immédiatement pensé à la nourriture. J’ai découvert le sirop de datte en goûtant les luqaimat, des pâtisseries arabes dont je raffole, et depuis je l’utilise dans de nombreuses recettes.»
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Publié le Vendredi 04 juin 2021

Entre mes mains: «À Dubaï, nous sommes loin des stéréotypes que les gens imaginent parfois»

  • Originaire de Tahiti, Marie-Dominique Dupuy vit à Dubaï depuis 2012, après Londres et Paris. Loin de la douceur tropicale, elle travaille dans l’univers exigeant et très masculin du contrôle aérien
  • Marie-Dominique Dupuy: «J’ai été attirée par des lieux qui me permettaient de voyager facilement, de rencontrer des personnes de tous horizons. Dubaï était donc une continuité de Londres, avec le soleil en plus!»

Marie-Dominique Dupuy: sirop de dattes, Tahiti & aviation

Ses longs cheveux noirs de jais rappellent les vahinés de Tahiti, dont elle est originaire, et qu’elle a quittée à l’âge de 18 ans. Après Paris et Londres, Marie-Dominique Dupuy vit à Dubaï depuis 2012. Loin de la douceur tropicale, elle travaille dans l’univers exigeant et très masculin du contrôle aérien. Nous avons parlé cultures, sécurité aérienne, vision de la femme, mais avant cela, je lui avais demandé d’apporter un objet qui représente son lien à Dubaï...

Que tenez-vous entre les mains?

Une bouteille de sirop de dattes. Lorsqu’il a fallu choisir un objet qui représente mon lien aux Émirats arabes unis, j’ai immédiatement pensé à la nourriture, parce que c’est l’un des biais qui permet d’aller à la rencontre d’une culture. J’ai découvert le sirop de datte en goûtant les luqaimat, des pâtisseries arabes dont je raffole, et depuis je l’utilise dans de nombreuses recettes.  

Je déduis, à votre intonation gourmande, que la nourriture est importante pour vous. Quel plat symboliserait le mieux votre enfance?

Ce serait un plat chinois fait par ma grand-mère, souvenir des moments que je passais chez elle pendant les vacances. Je suis née et j’ai grandi à Tahiti, en Polynésie française. Il y a une communauté chinoise installée sur place depuis trois générations, communauté à laquelle appartient ma famille maternelle. La culture chinoise fait donc partie de mon histoire.

Pour beaucoup, la Polynésie incarne l’image d’un lieu paradisiaque. On doit vous poser assez souvent cette question: pourquoi en êtes-vous partie? 

Pour aller faire mes études supérieures en France, avec l’idée, à l’époque, de rentrer une fois le diplôme en poche. Mais les choses se passent rarement comme prévu! Après mon Bac+5, j’ai effectué une thèse à Londres; l’aspect cosmopolite de cette ville m’a plu, et j’y suis restée un moment. Entre-temps, j’ai rencontré celui qui est devenu mon mari. Lorsqu’il a reçu une proposition de travail en Arabie saoudite, nous l’avons acceptée, parce que j’avais aussi une piste professionnelle sur place, mais finalement cela n’a pas pu se faire. Nous nous sommes donc remis à chercher du travail, et nous en avons trouvé à Dubaï.

À Londres, on me demandait souvent pourquoi j’étais partie de Tahiti, surtout lorsque l’on abordait le sujet de la météo londonienne, je répondais que je n’étais pas à Londres pour la météo! Le travail que j’ai choisi d’exercer n’existe pas à Tahiti, il n’y a pas cette complexité dans le secteur aérien, qui pourrait justifier des méthodes aussi sophistiquées que celles que nous mettons en place à Dubaï. J’ai donc naturellement travaillé dans des villes qui me permettaient de relever ce défi professionnel et intellectuel. J’ai aussi été attirée par des lieux qui me permettaient de voyager facilement, de rencontrer des personnes de différents horizons. Dubaï était donc, dans ce sens, une continuité de Londres, avec le soleil en plus

Vous travaillez pour une entreprise publique qui gère le contrôle aérien. Quels sont les enjeux et les défis d’une telle fonction?

Je suis spécialisée dans le management du trafic aérien, en particulier pour ce qui concerne les questions sécuritaires. Lorsque l’on parle de sécurité aérienne, le grand public pense immédiatement aux accidents, mais ce n’est que la toute petite partie émergée de l’iceberg.

Je travaille à la sécurité, et non pas à la sûreté. La sûreté est un terme employé quand il y a une intention de nuire (dans le cas d’attaques terroristes par exemple), tandis que lorsque l’on parle de sécurité, il n’y a pas forcément d’intention malveillante. Il s’agit surtout de prévention. Pour le dire de façon plus simple, la fonction du contrôle aérien consiste à s’assurer que tous les avions arrivent à destination sans qu’il y ait collision. Notre département sécurité travaille à l’analyse des procédures, à l’élaboration d’outils et de formations qui permettront au système de fonctionner correctement. Une partie de ma mission consiste à récolter les informations sur les incidents, à repérer les manquements aux procédures. Ensuite, je fais des statistiques pour analyser tout cela. En matière de sécurité, trois paramètres doivent être analysés: le facteur l’humain, l’aspect technique, et les procédures. Ces trois éléments sont difficiles à chiffrer et à départager: on peut se trouver face à un système extrêmement performant, mais si la procédure est mal écrite, ce ne sera pas utilisable. Le fait de repérer ces incidents nous permet de mesurer le niveau de sécurité, et de prendre des décisions pour améliorer le fonctionnement du système, bien avant la survenue d’un potentiel accident.

En 2020, il n’y a quasiment pas eu de vols, donc pas d’accidents… En quoi consistait votre mission?

Nous avons profité de cette stagnation des vols pour mettre en place de nouvelles procédures et pour améliorer celles existantes.

Ce domaine semble particulièrement masculin, est-il compliqué d’y exercer en tant que femme?

C’est en effet un milieu très masculin, ce qui ne me pose pas de problème. J’observe très peu de machisme. En Polynésie, par exemple, il n’y a pas de sexisme au travail, contrairement à ce que j’ai pu observer en France: toutes les femmes travaillent, beaucoup d’entre elles ont un meilleur salaire que les hommes; cela est probablement dû au fait que la Polynésie soit une société matriarcale.

En ayant grandi dans cette société très égalitaire, quel regard posez-vous sur la place de la femme aux Émirats arabes unis?

A Dubai, nous sommes loin des stéréotypes que les gens imaginent parfois. Dans mon environnement professionnel, il y a des femmes qui travaillent dans tous les secteurs, comme à la police des aéroports. Certaines de mes collègues émiriennes évoluent dans un environnement encore plus masculin que le mien (celles qui sont par exemple dans le département support technique), ce sont des femmes fortes et affirmées!

Qu’avez-vous eu dans votre enfance que vos filles ne pourront pas avoir ici, à Dubaï?

Le rapport à la nature: elle est présente partout.

Et si je vous pose la question inverse: qu’ont-elles eu ici que vous n’avez pas pu avoir à Tahiti?

On dit souvent que les enfants à Dubaï grandissent dans une bulle; je crois que c’était aussi mon cas. Jusqu’à mon arrivée en France, j’étais naïve et ignorante de ce qui se passait ailleurs. Je pense que mes filles seront plus mûres plus tôt: elles se rendront compte assez vite qu’elles vivent dans un pays arabe – avec ce que cela signifie en terme géopolitique –, qu’elles sont françaises dans un pays d’accueil, qu’elles évoluent dans un milieu favorisé. Tout cela va forcément susciter des réflexions. Elles sont de plus en contact avec de nombreuses nationalités, ce qui est un extraordinaire atout. Elles sont ce que les Anglo-saxons nomment des third culture kids, c’est-à-dire des enfants qui ont été éduqués dans une culture différente de celle de leurs parents. C’est à nous, en tant que parents, de faire en sorte que cela demeure un avantage, parce que cela peut aussi devenir négatif si elles ne parviennent pas à s’approprier une identité culturelle. Mais c’est une richesse que je n’ai pas eue en vivant à Tahiti. Et bien sûr, il y a le sirop de dattes!


Comment célébrer la Journée de la fondation 2025 en Arabie saoudite

(fournie)
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  • La Journée de la fondation saoudienne vise à renforcer la fierté nationale des Saoudiens, en particulier des jeunes générations
  • À Riyad, les célébrations comprendront des feux d'artifice, des expositions sur le patrimoine saoudien et des concerts de musique

La Journée de la fondation saoudienne vise à renforcer la fierté nationale des Saoudiens, en particulier des jeunes générations.

Les festivités prévues pour la Journée de la Fondation de cette année mettront en valeur le patrimoine saoudien à travers la musique, les arts et les spectacles.

Principaux événements de la Journée de la fondation 2025

Les Nuits de la Fondation présenteront des concerts musicaux et poétiques avec d'éminents artistes saoudiens au théâtre Mohammed Abdu, au boulevard Riyad, le 22 février.

À Riyad, les célébrations comprendront des feux d'artifice, des expositions sur le patrimoine saoudien et des concerts de musique. Djeddah accueillera des parades maritimes, des marchés du patrimoine et des salons nautiques. À Médine, des expositions d'art et des séminaires culturels sur l'histoire du Royaume seront organisés, tandis qu'à Dammam, les visiteurs pourront assister à des spectacles folkloriques et à des séances de cinéma en plein air.

Spectacles musicaux

Plusieurs soirées musicales ajouteront à l'atmosphère de fête. Le 21 février, Mohammed Abdu jouera "Suhail Night" à l'arène Mohammed Abdu.

Le 22 février, Abdul Majeed Abdullah interprétera des chansons nationales à la Mohammed Abdu Arena.

En outre, le 22 février, un spectacle orchestral mettant en vedette l'orchestre et le chœur nationaux saoudiens sera suivi par des jeux de lumière et de son qui mettront en lumière la riche histoire du Royaume.

À Djeddah, les célébrations au musée Tariq Abdulhakim, du 20 au 22 février, offriront une atmosphère familiale remplie d'activités patrimoniales, artistiques et culturelles.

À Diriyah, une "expérience interactive 850" permettra aux visiteurs d'explorer les événements clés de l'histoire du Royaume, avec des activités immersives à l'intérieur et à l'extérieur.

Le Centre du roi Abdulaziz pour la culture mondiale (Ithra), à Dhahran, marquera la Journée de la fondation par une célébration de trois jours, du 20 au 22 février, avec des ateliers interactifs, des spectacles et de l'artisanat traditionnel.

La place accueillera des concerts de oud et d'autres activités, dont un photomaton où les visiteurs pourront se faire photographier en tenue traditionnelle.

Des maîtres artisans présenteront l'art complexe du tissage du bisht, et il y aura des activités éducatives, de la musique folklorique et des danses d'épée saoudiennes Ardah.

Le centre accueille les visiteurs de 16 à 23 heures.

La Commission des musées organise les célébrations de la Journée de la fondation au Musée national saoudien du 21 au 23 février. Cet événement propose des activités interactives, des programmes culturels et des spectacles.

Johnson Controls Arabia organise une soirée de célébration de la fondation le 21 février dans la maison historique Al-Sharbatly à Al-Balad, Djeddah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Riyad revêt sa couleur verte pour honorer la Journée de la fondation

C'est l'une des deux occasions - l'autre étant la fête nationale - où le Royaume se pare de drapeaux nationaux. (SPA)
C'est l'une des deux occasions - l'autre étant la fête nationale - où le Royaume se pare de drapeaux nationaux. (SPA)
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  • Les citoyens et les résidents descendront par milliers dans les rues aujourd'hui
  • La municipalité de Riyad a pris des mesures pour orner les rues de plus de 8 000 drapeaux nationaux

RIYAD : C'est l'une des deux occasions - l'autre étant la fête nationale - où le Royaume est orné de drapeaux nationaux.

Les citoyens et les résidents descendront par milliers dans les rues aujourd'hui pour célébrer le quatrième jour de fondation de l'Arabie saoudite.

La municipalité de Riyad a pris des mesures pour orner les rues de plus de 8 000 drapeaux nationaux, transformant ainsi la capitale en un véritable océan de vert. Les drapeaux, qui représentent à la fois le premier État saoudien et le Royaume moderne, ont été accrochés stratégiquement sur les mâts des routes principales, les places, les ponts, les intersections et les lampadaires, a rapporté l'agence de presse saoudienne. 

L'emplacement a été soigneusement planifié pour assurer une harmonie esthétique avec le paysage de la ville et a été installé en toute sécurité par des moyens mécaniques. Les drapeaux ont été placés en toute sécurité à l'aide de moyens mécaniques. La variété des tailles permet de voir clairement les drapeaux.

Des équipes spécialisées sur le terrain ont suivi un calendrier strict pour réaliser les installations de manière efficace, en donnant la priorité à la sécurité, à la durabilité et à l'entretien régulier tout au long des célébrations.

Ces efforts reflètent l'engagement de la municipalité de Riyad à mettre en valeur l'identité nationale et à améliorer le paysage urbain, conformément aux objectifs de la Vision 2030 visant à améliorer l'attrait visuel de la capitale et à mettre en valeur le patrimoine du Royaume.
Les monuments, y compris les bâtiments ministériels, ont été décorés de lumières vertes vendredi, à la veille de la Journée de la fondation, tandis que des événements spéciaux organisés dans toute la région comprendront des feux d'artifice et des spectacles folkloriques traditionnels.

"Nous vous invitons à assister aux événements organisés par la municipalité de Riyad dans 47 municipalités au sein des gouvernorats et des centres de la région, dans plus de 47 lieux, pour profiter d'événements animés, d'activités de qualité, de divers domaines et de participations", a écrit la municipalité de Riyad sur le site X.

Abdullah Ahmed, un habitant de la capitale, a félicité l'autorité pour ses efforts visant à faire de la Journée de la fondation une occasion spéciale.

"Je suis vraiment reconnaissant à Allah tout-puissant de nous avoir accordé la sécurité, alors que nous vivons dans une solidarité et une paix totales. Nous avons la chance d'avoir un bon leadership avec le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane, et nous avons la chance d'avoir l'imam Mohammed ben Saud comme fondateur du premier État saoudien en 1727," a-t-il affirmé à Arab News.

Le Royaume moderne a fait ses premiers pas sur la voie de la nation en 1727, lorsque l'imam Mohammed ben Saud a succédé à son cousin, Zaid ben Markhane, en tant que souverain de la ville-État de Diriyah. C'est ce moment charnière, reconnu comme la date à laquelle le premier État saoudien a vu le jour, qui est célébré chaque année à l'occasion de la Journée de la fondation.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


AlUla : Où la beauté ancienne résonne au-delà des mots

Ibrahim Al-Balawi guidant un touriste russe à AlUla. (Instagram : @chici.deaf)
Ibrahim Al-Balawi guidant un touriste russe à AlUla. (Instagram : @chici.deaf)
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  • Le parcours d'Ibrahim al-Balawi repose sur l'auto-apprentissage et le dévouement

DJEDDAH : Bien que sourd et muet, Ibrahim al-Balawi, un guide touristique saoudien de 48 ans passionné par la riche histoire d'AlUla et ses sites à couper le souffle, est devenu un pionnier du tourisme inclusif.

Son parcours, fait d'auto-apprentissage et de dévouement, a commencé bien avant qu'AlUla ne devienne une destination touristique mondiale.

La carrière de guide touristique d'al-Balawi a commencé avant même que le tourisme ne soit officiellement établi à AlUla en 2001.

Son amour profond de l'histoire l'a poussé à fréquenter les lieux, à étudier leur signification et à traduire les documents de manière indépendante pour s'instruire et instruire les autres.

Grâce à sa connaissance approfondie des sites archéologiques, il a guidé les visiteurs à travers les sites anciens d'AlUla, partageant avec eux les histoires et les connaissances qu'il avait acquises au fil des ans.

Hind Shabaa, l'épouse d'al-Balawi, qui est également originaire d'AlUla, a été un soutien indéfectible. Mariée depuis 16 ans, elle a appris le langage des signes avec son mari.

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Ibrahim Al-Balawi, guide touristique saoudien. (Instagram : @chici.deaf)

Au fil du temps, Shabaa a appris à parler couramment la langue des signes et elle a noué des amitiés au sein de la communauté sourde. Elle joue aujourd'hui un rôle crucial dans le travail de son mari en traduisant verbalement la langue des signes aux touristes entendants, améliorant ainsi l'expérience touristique de tous les visiteurs.

« Il m'a aidée à apprendre la langue et j'ai noué des amitiés avec des personnes sourdes », a-t-elle affirmé à Arab News.

« Comme il dispose d'un vaste réseau d'amis - il a fait ses études secondaires à Djeddah - il avait noué de nombreuses relations à l'intérieur et à l'extérieur du Royaume », a-t-elle ajouté. 

« Lorsqu'il amenait ses amis, ils étaient accompagnés de leurs épouses, ce qui m'a permis d'apprendre la langue. J'ai acquis une telle maîtrise qu'ils étaient étonnés de voir à quel point je pouvais communiquer verbalement et en langue des signes », a-t-elle expliqué. 

Silencieuse mais amusante, la langue des signes est devenue un élément essentiel de la vie quotidienne de la famille, créant un lien plus profond et façonnant une communication unique.

« Même nos enfants ont appris la langue des signes avec leur père. Ils sont devenus très habiles dans ce domaine. J'étais tellement dévouée que j'ai suivi des cours supplémentaires pour m'améliorer. À un moment donné, je suis même devenue meilleure que certains formateurs certifiés en langue des signes », a expliqué Shabaa. 

Avant que la Commission saoudienne du tourisme ne soit transformée en ministère du tourisme en 2020, la principale mission d'al-Balawi était de présenter au monde la beauté d'AlUla à travers ses yeux et sa langue. Il a accueilli des visiteurs de la communauté sourde de tout le Royaume et d'ailleurs, notamment d'Allemagne, de France, du Canada et de Chine.

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Ibrahim al-Balawi, guide touristique saoudien. (Instagram : @chici.deaf)

Les autorités ont remarqué qu'il attire les touristes, dont la plupart sont des visiteurs étrangers qui profitent de sa maîtrise de la langue des signes générale.

Al-Balawi est peu à peu devenu un visage familier des responsables du tourisme. À mesure que le secteur se structure, il a demandé l'autorisation officielle de continuer à servir de guide, afin que les touristes étrangers puissent continuer à bénéficier de son expertise.

La carrière officielle d'al-Balawi en tant que guide touristique à AlUla a débuté en 2017. Il a suivi de nombreux cours de formation une fois qu'il a officiellement rejoint le ministère du tourisme, et du matériel de formation lui a été fourni.

Bien qu'il n'ait qu'un diplôme de fin d'études secondaires, il se distingue par sa quête incessante de connaissances. Il s'est inscrit à des cours d'histoire et de tourisme, a suivi des formations spécialisées et a mémorisé des documents pédagogiques.

Conscient de la diversité mondiale des langues des signes, M. al-Balawi a appris lui-même de multiples variantes de la langue des signes arabe, ce qui lui a permis de communiquer avec des touristes de pays occidentaux. Sa motivation personnelle lui a permis de combler les fossés culturels et linguistiques, en veillant à ce que tous les visiteurs, en particulier ceux de la communauté sourde, puissent profiter pleinement des merveilles d'AlUla.

« Je me souviens que, dès notre mariage, il avait des livres sur les langues des signes occidentales et qu'il les lisait toujours pour apprendre. En outre, il s'est rendu plusieurs fois aux États-Unis et y a noué des amitiés, communiquant par le biais d'applications et d'appels vidéo jusqu'à ce qu'il ait acquis une bonne maîtrise de la langue des signes », a raconté sa femme. 

« Il a acquis une expertise dans la langue des signes arabe familière et formelle, ainsi que dans les langues des signes internationales, notamment américaine, chinoise et coréenne, qui diffèrent du système saoudien. Il a appris tout cela en voyageant, en lisant des livres et en faisant des recherches personnelles », a-t-elle ajouté. 

« Pour ceux qui peuvent parler, il est capable de communiquer avec eux sans effort. Il peut lire sur les lèvres, enregistrer des vidéos, leur envoyer des messages et leur parler dans un dialecte décontracté qui rendait la langue des signes plus facile pour eux. L'apprentissage de la langue des signes est souvent un défi pour les personnes qui les entourent, c'est pourquoi, lorsque nécessaire, il fait recours à l’écriture pour assurer une communication claire », a-t-elle confirmé. 

L'engagement du couple ne s'arrête pas au guidage, puisqu'il s'assure de comprendre les besoins spécifiques des voyageurs sourds.

« Mon mari a créé une maison d'hôtes privée spécialement conçue pour les sourds, afin que les visiteurs se sentent bien accueillis, à l'aise et puissent profiter pleinement des offres d'AlUla », a-t-elle révélé. 

M. al-Balawi a organisé plus de 800 visites au cours des deux dernières années, accueillant des touristes de presque toutes les régions d'Arabie saoudite et de pays du monde entier, notamment le Royaume-Uni, les États-Unis, la Syrie, l'Allemagne, l'Égypte, la Turquie, la Russie et les Émirats arabes unis.

Il doit également faire face aux médias sociaux et possède une page Instagram qui compte plus de 4 500 adeptes du monde entier. Il y affiche des photos et des vidéos de ses voyages afin d'attirer davantage de visiteurs.

« Il invite les voyageurs par le biais des médias sociaux, les guide, documente leurs visites avec des photos et des vidéos. Nombreux sont ceux qui ont été impressionnés par ses efforts et son dévouement », raconte sa femme. 

Sa capacité à communiquer avec les gens, que ce soit par le langage des signes, la communication écrite ou l'enthousiasme pur et simple, a laissé une marque sur ceux qui ont exploré AlUla grâce à ses conseils.

« La réaction des touristes est étonnante après chaque visite. Ils sont toujours heureux, et certains reviennent même pour une deuxième visite tellement ils ont apprécié leur expérience. AlUla les a fascinés et ils adorent l'expérience touristique qu'ils y ont vécue”, a-t-elle conclu. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com