LONDRES: J'ai passé la majeure partie de mon enfance à grimper sur les sculptures publiques dans ma ville natale de Djeddah. Je l'ai fait avec une fascination totale. En grandissant, j'ai commencé à être en désaccord avec le fait que nous – la population –, n'avons jamais vraiment été sensibilisés à ces symboles. J'ai voulu rendre hommage à ces statues en me documentant à leur sujet, en partie pour faire la lumière sur leur importance, mais aussi pour m’interroger sur certaines histoires qui circulaient sur elles, et que je pensais être sorties de leur contexte.
Cela a commencé dans les années 1970 et 1980, lorsque plus de 600 sculptures ont été placées tout autour de la ville de Djeddah, conformément à la vision du maire de l'époque, le Dr Mohammed Farsi, qui souhaitait embellir la ville, et initier ses habitants à l'art international.

Le public a développé une relation très particulière avec ces formes étrangères, leur donnant des titres bizarres, et faisant circuler des mythes amusants à leur sujet. Au fil des ans, ces sculptures ont commencé à se dégrader, et un grand nombre d’entre elles ont été démolies pour laisser la place à de nouveaux développements urbains à Djeddah. Je tiens à souligner la contribution majeure d'Art Jameel et d'Ahmad Mattar, qui se sont intéressés à certaines de ces sculptures, afin de les restaurer.
Dans cette série de vidéos, j’évoque mon expérience personnelle avec ces sculptures, et je les réinvente, en les reproduisant d'une manière adaptée à l'ère du numérique. L'utilisation des réseaux sociaux comme plate-forme pour présenter cette collection était essentielle pour transmettre mon message. Les vidéos ont été filmées et montées pour créer une illusion qui soit en liaison intime avec le spectateur, mêlant réalité et fiction, tout en restant fidèle à l'esthétique originelle de chaque sculpture.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com