LONDRES : Le Royaume-Uni a condamné mercredi le bouclage de la zone verte dans la capitale irakienne, Bagdad, par des milices armées pro-iraniennes.
«Aujourd’hui, j’ai parlé au Premier ministre irakien, Moustafa al-Kazimi, pour condamner les récentes menaces de groupes armés contre la zone internationale de Bagdad», a déclaré Dominic Raab, le ministre des Affaires étrangères britannique, dans un tweet.
La semaine dernière, les forces de sécurité irakiennes ont arrêté le commandant de la milice Qasim Muslih. Selon des sources de sécurité, ce dernier serait lié à des attaques contre une base qui abrite les forces américaines et était soupçonné d’avoir orchestré les meurtres d’un éminent militant prodémocratie et de journalistes à partir de 2019.
Après l’arrestation, en guise de démonstration de force, des hommes armés inconnus ont défilé dans des véhicules autour du quartier diplomatique fortement fortifié, qui abrite des ambassades étrangères et des bâtiments gouvernementaux, et ont exigé la libération du chef milicien, a déclaré une source de sécurité qui a souhaité garder l’anonymat.
«Ces milices sapent l’État de droit et le désir du peuple irakien de parvenir à la paix», a ajouté Raab.
Les États-Unis ont également condamné jeudi les violences et les attaques contre les manifestants, deux jours après que deux Irakiens ont été tués et vingt-huit autres blessées lors de manifestations regroupant des milliers de personnes à Bagdad qui demandait justice à la suite d’une vague d’attaques meurtrières contre des militants et des journalistes prodémocratie.
«La violation de la souveraineté et de l’État de droit irakiens par des milices armées nuit à tous les Irakiens et à leur pays», a déclaré le porte-parole du département d’État américain, Ned Price.
«Nous nous félicitons de tous les efforts déployés par le gouvernement pour tenir pour responsables les milices, les voyous et les groupes d’autodéfense des attaques contre les Irakiens exerçant leur droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique, ainsi que des attaques contre l’État de droit», a déclaré Price.
«Les États-Unis sont indignés que des manifestants pacifiques qui sont descendus dans la rue pour réclamer des réformes aient pu subir des menaces et des violences», a ajouté Price.
Des meurtres, des tentatives de meurtre et des enlèvements ont visé plus de 70 militants depuis qu’un mouvement de protestation a éclaté contre la corruption et l’incompétence du gouvernement en 2019.
Depuis la chute du dictateur Saddam Hussein lors de l’invasion menée par les États-Unis en 2003, les partis politiques contrôlent la vie en Irak et la corruption affecte les institutions de l’État.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com