VIENNE : Les pourparlers autour de l’accord nucléaire entre l'Iran et les puissances mondiales seront ajournés mercredi pour une semaine, ont révélé des diplomates, un sursis que les signataires devraient approuver dans la soirée.
La date du 10 juin ne laisserait que huit jours pour parvenir à un accord avant l'élection présidentielle iranienne, un vote qui va probablement amener un partisan de la ligne dure au pouvoir. Les délégués affirment que même si un accord est possible d'ici là, l’échéancier semble de moins en moins réaliste.
Les signataires de l’accord original, l’Iran, la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Union européenne, et qui composent la Commission mixte, modèrent et balisent les pourparlers indirects entre l'Iran et les États-Unis sur le retour des deux pays en une pleine conformité avec l'accord de 2015.
L'UE préside les réunions de la Commission dans le sous-sol d'un hôtel de luxe, et se charge de faire la navette diplomatique entre les envoyés iraniens et la délégation américaine, installée dans un autre hôtel de luxe de l'autre côté de la rue. L'Iran refuse de tenir des pourparlers directs avec Washington.
«Une réunion de la Commission conjointe du plan d'action global commun (JCPOA) aura lieu à Vienne aujourd'hui, mercredi 02 juin 2021», a annoncé l'Union européenne dans un communiqué, faisant référence à l'accord nucléaire iranien par son nom officiel.
La déclaration n'a pas fourni l’heure exacte de la réunion. Un délégué a révélé que la réunion aura lieu en début de soirée, alors qu’un autre affirme qu’elle se tiendra à 19h30. (17h30 GMT). À mesure que la journée avançait, cependant, d'autres diplomates ont rappelé que le temps commence à manquer.
«La réunion de la commission mixte du JCPOA est reportée à tard dans la soirée », a écrit sur Twitter le chef de la délégation russe, Mikhaïl Oulianov, qui est également ambassadeur auprès de l'organisme de surveillance nucléaire de l'ONU, sans préciser d’heure non plus.
Deux diplomates ont signalé que les pourparlers, qui en sont à leur cinquième tour et qui ont débuté en avril, seraient suspendus pendant une semaine, pour reprendre le jeudi 10 juin.
Le principal négociateur iranien estime que les obstacles à la relance de l'accord étaient compliqués, sans être insurmontables.
Le consensus semble être que les «divergences ne sont pas sans issue», a confié Abbas Araqchi à la télévision d'État iranienne avant la réunion.
«Mais les détails sont importants, et les positions fermes de l'Iran doivent être respectées».
Le porte-parole du gouvernement iranien a nié mardi que les négociations soient au point mort, surtout avec l'élection présidentielle du 18 juin en République islamique dans moins de trois semaines.
Le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique, composé de 35 pays, tiendra une réunion trimestrielle la semaine prochaine, à laquelle plusieurs délégués qui participent aux pourparlers nucléaires sont censés assister.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com