Les pourparlers sur le nucléaire iranien suspendus jusqu’au 10 juin

Abbas Araghchi, adjoint politique au ministère iranien des Affaires étrangères, quitte le «Grand Hotel Wien» après des pourparlers nucléaires à huis clos à Vienne le 2 juin 2021, où des diplomates du Royaume-Uni, de l'UE, de la Chine, de la Russie et de l'Iran se discutent. (Photo, AFP)
Abbas Araghchi, adjoint politique au ministère iranien des Affaires étrangères, quitte le «Grand Hotel Wien» après des pourparlers nucléaires à huis clos à Vienne le 2 juin 2021, où des diplomates du Royaume-Uni, de l'UE, de la Chine, de la Russie et de l'Iran se discutent. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 03 juin 2021

Les pourparlers sur le nucléaire iranien suspendus jusqu’au 10 juin

  • La date ne laisserait que huit jours pour parvenir à un accord avant l'élection présidentielle iranienne, un vote qui va probablement amener un partisan de la ligne dure au pouvoir
  • Le consensus semble être que les «divergences ne sont pas sans issue», a confié Abbas Araqchi à la télévision d'État iranienne avant la réunion

VIENNE : Les pourparlers autour de l’accord nucléaire entre l'Iran et les puissances mondiales seront ajournés mercredi pour une semaine, ont révélé des diplomates, un sursis que les signataires devraient approuver dans la soirée.

La date du 10 juin ne laisserait que huit jours pour parvenir à un accord avant l'élection présidentielle iranienne, un vote qui va probablement amener un partisan de la ligne dure au pouvoir. Les délégués affirment que même si un accord est possible d'ici là, l’échéancier semble de moins en moins réaliste.

Les signataires de l’accord original, l’Iran, la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Union européenne, et qui composent la Commission mixte, modèrent et balisent les pourparlers indirects entre l'Iran et les États-Unis sur le retour des deux pays en une pleine conformité avec l'accord de 2015.

L'UE préside les réunions de la Commission dans le sous-sol d'un hôtel de luxe, et se charge de faire la navette diplomatique entre les envoyés iraniens et la délégation américaine, installée dans un autre hôtel de luxe de l'autre côté de la rue. L'Iran refuse de tenir des pourparlers directs avec Washington.

«Une réunion de la Commission conjointe du plan d'action global commun (JCPOA) aura lieu à Vienne aujourd'hui, mercredi 02 juin 2021», a annoncé l'Union européenne dans un communiqué, faisant référence à l'accord nucléaire iranien par son nom officiel.

La déclaration n'a pas fourni l’heure exacte de la réunion. Un délégué a révélé que la réunion aura lieu en début de soirée, alors qu’un autre affirme qu’elle se tiendra à 19h30. (17h30 GMT). À mesure que la journée avançait, cependant, d'autres diplomates ont rappelé que le temps commence à manquer.

«La réunion de la commission mixte du JCPOA est reportée à tard dans la soirée », a écrit sur Twitter le chef de la délégation russe, Mikhaïl Oulianov, qui est également ambassadeur auprès de l'organisme de surveillance nucléaire de l'ONU, sans préciser d’heure non plus.

Deux diplomates ont signalé que les pourparlers, qui en sont à leur cinquième tour et qui ont débuté en avril, seraient suspendus pendant une semaine, pour reprendre le jeudi 10 juin.

Le principal négociateur iranien estime que les obstacles à la relance de l'accord étaient compliqués, sans être insurmontables.

Le consensus semble être que les «divergences ne sont pas sans issue», a confié Abbas Araqchi à la télévision d'État iranienne avant la réunion.

«Mais les détails sont importants, et les positions fermes de l'Iran doivent être respectées».

Le porte-parole du gouvernement iranien a nié mardi que les négociations soient au point mort, surtout avec l'élection présidentielle du 18 juin en République islamique dans moins de trois semaines.

Le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique, composé de 35 pays, tiendra une réunion trimestrielle la semaine prochaine, à laquelle plusieurs délégués qui participent aux pourparlers nucléaires sont censés assister.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

Short Url
  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Short Url
  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

Short Url
  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".