L'astronaute français Thomas Pesquet: star de l'espace, as de la com'

Dans cette capture d'écran extraite de la web tv en direct de l'Agence spatiale européenne (ESA) le 30 avril 2021, l'astronaute français de l'ESA Thomas Pesquet, membre de l'équipage Dragon de SpaceX, prend la parole depuis la Station spatiale internationale en s'adressant aux représentants des médias au siège du CNES, à Paris (Photo, Agence Spatiale Européenne / AFP)
Dans cette capture d'écran extraite de la web tv en direct de l'Agence spatiale européenne (ESA) le 30 avril 2021, l'astronaute français de l'ESA Thomas Pesquet, membre de l'équipage Dragon de SpaceX, prend la parole depuis la Station spatiale internationale en s'adressant aux représentants des médias au siège du CNES, à Paris (Photo, Agence Spatiale Européenne / AFP)
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Publié le Mardi 01 juin 2021

L'astronaute français Thomas Pesquet: star de l'espace, as de la com'

  • Depuis un mois qu'il flotte en orbite, Thomas Pesquet surfe sur une popularité au sommet, due tant à sa personnalité qu'à une mécanique de communication bien huilée
  • Quand l'équipe des six astronautes européens, dont Thomas Pesquet, a été recrutée en 2009, l' Agence spatiale européenne avait «érigé en priorité la capacité des candidats à communiquer», raconte Jules Grandsire

PARIS: L'astronaute français Thomas Pesquet a beau rejouer une saison bis dans les étoiles, l'engouement qu'il soulève sur Terre ne retombe pas: depuis un mois qu'il flotte en orbite, il surfe sur une popularité au sommet, due tant à sa personnalité qu'à une mécanique de communication bien huilée.   

Les méthodes ne datent pas d'hier. « Les astronautes ont toujours fonctionné comme ambassadeurs des agences spatiales, qui ont besoin d'incarnation », souligne le sociologue des sciences, Arnaud Saint-Martin.   

Les vols habités viennent donner de la chair au secteur spatial, « souvent perçu comme abstrait », explique à l'AFP ce chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). A l'époque d'Apollo 11, dans les années 1960, « la Nasa parlait de ‘propagande’, au sens où il fallait atteindre le public, ce qui s'avère utile quand il faut justifier les budgets ».  

En Europe, ces vols revêtent un caractère plus exceptionnel que chez les Américains et les Russes, où les astronautes sont presque devenus banals. Thomas Pesquet a joui d'une aura supplémentaire car il était le premier Européen à voler avec Space X.  

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Cette photo de la NASA obtenue le 2 mai 2021 montre les ingénieurs de vol de l'Expédition 65 Soichi Wakata (à gauche) de l'Agence japonaise d'exploration aérospatiale et Thomas Pesquet de l'Agence spatiale européenne, le 28 avril 2021 (Photo, AFP)

Génération 2.0  

Quand l'équipe des six astronautes européens, dont Thomas Pesquet, a été recrutée en 2009, l' Agence spatiale européenne avait « érigé en priorité la capacité des candidats à communiquer », raconte Jules Grandsire, en charge de la communication de l'agence spatiale européenne. C'est donc un groupe rodé à la com' qui a débarqué en orbite, en même temps que les réseaux sociaux se généralisaient: un cocktail idéal pour donner une nouvelle dimension interactive aux missions et booster leur visibilité.  

La recette a pris. « En 2013, la mission de Luca Parmitano a recueilli un énorme engouement en Italie, à des niveaux que je n'avais pas connus avant. En me promenant avec Luca dans Rome, les gens nous arrêtaient, nous remerciaient », se souvient Jules Grandsire.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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« Pas en titane »   

Les astronautes bénéficient tous d'une belle notoriété dans leurs pays respectifs, mais Thomas Pesquet semble particulièrement doué pour partager son expérience. « Ses messages sont sympas, jamais dans le conflit mais pas complètement consensuels. Il sait activer les bons messages au bon moment: sur la planète, la diversité... », observe le sociologue Arnaud Saint-Martin.   

« Il fait son boulot comme un pro, y compris avec les journalistes qu'il accueille avec bienveillance, alors qu'il y a une attente fébrile autour de lui », salue-t-il.  

Marion Montaigne, l'auteure de la BD « Dans la combinaison de Thomas Pesquet » (2017), trouve l'astronaute « encore plus décontracté » pour sa mission Alpha.   

« Il est plus ‘fun’ dans ses messages, et n'hésite plus à parler des moments où c'est dur », confie la dessinatrice dont l'ouvrage s'est vendu à plus de 450 000 exemplaires.   

Une quête d'authenticité, sans doute mue selon elle par un souci de montrer qu'il n'est pas ce « super-héros en titane » trop parfait pour certains.  

Des fans et des moins fans  

Sur les réseaux sociaux, environ 4% des Français suivent son compte Twitter, « un score dans la moyenne des personnalités en vue », selon Paul Merveilleux du Vignaux, analyste digital à l'agence Majorelle. Ce qui est notable, c'est que « la majorité (64%) de ses abonnés français sont des fans », qui relayent ses tweets.  

Grâce à un nouveau logiciel, il a suivi l'évolution sur un mois: avant le départ de l'astronaute, c'est essentiellement une communauté « geek » de l'espace qui le suivait. L'audience s'est ensuite élargie. Signe d'une « démocratisation », le quotidien sportif l'Equipe est le compte média le plus suivi par ses fans, « un bon marqueur populaire qui montre que l'adhésion va bien au-delà de la communauté spatiale habituelle », relève l'analyste digital.  

La nature des commentaires tourne d'ailleurs beaucoup autour de la performance physique. Les critiques existent, mais sur Twitter, elles sont « écrasées par le volume de tout ce que Thomas Pesquet produit et qui est massivement relayé », ajoute-t-il.  

En dehors des réseaux sociaux, le sociologue Arnaud Saint-Martin remarque néanmoins « de plus en plus de tribunes affirmant ‘y'en a marre de Pesquet’ ». Des voix discordantes « qu'on n'entendait pas avant ». « C'était presque indécent d'interroger la pertinence du vol habité. »   

A l'aune du changement climatique, certains interrogent la nécessité de dépenser de tels budgets « pour aller ‘faire des photos là-haut’ », ajoute le sociologue. Des critiques susceptibles de redoubler avec l'arrivée, dans l'avenir, de touristes -milliardaires- au sein de l'ISS, qui pourraient aussi « désacraliser » l'image de l'astronaute. 


Voter une loi pour «sauver Marine Le Pen» est «impensable», estime Xavier Bertand

Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs". (AFP)
Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs". (AFP)
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  • Il a dénoncé la pression que subissaient les magistrats, ajoutant ne pas vouloir "qu'on joue un mauvais remake du Capitole", faisant référence à l'assaut du Capitole par les soutiens de Donald Trump après sa défaite à l'élection présidentielle de 2020
  • Xavier Bertrand a déploré un traitement de faveur envers la patronne des députés RN à l'Assemblée pour laquelle "on trouverait la place pour une loi d'exception pour (la) sauver", alors qu'"on ne trouve pas la place" pour voter les "urgences"

PARIS: Il est "impensable" de faire un traitement de faveur avec "une loi d'exception pour sauver Madame Le Pen", a fustigé mercredi Xavier Bertrand, en référence à la proposition de loi pour supprimer l'exécution provisoire qu'Eric Ciotti veut déposer.

"Ce serait impensable parce que ça voudrait dire que l'Assemblée nationale remplace la Cour d'appel, que l'Assemblée nationale intervient avant la Cour d'appel, arrêtons cette confusion des genres", s'est insurgé le président LR de la région Hauts-de-France sur RTL.

Eric Ciotti, patron des députés UDR à l'Assemblée et allié du RN, a annoncé mardi que son groupe déposerait une proposition de loi en juin pour "supprimer" l'exécution provisoire après la condamnation choc de Marine Le Pen à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec effet immédiat.

Xavier Bertrand a déploré un traitement de faveur envers la patronne des députés RN à l'Assemblée pour laquelle "on trouverait la place pour une loi d'exception pour (la) sauver", alors qu'"on ne trouve pas la place" pour voter les "urgences", évoquant notamment la loi sur les homicides routiers ou celle sur la justice des mineurs.

Pour l'élu LR, cette proposition de "loi Ciotti, Le Pen" reviendrait à "contourner la justice".

Il a dénoncé la pression que subissaient les magistrats, ajoutant ne pas vouloir "qu'on joue un mauvais remake du Capitole", faisant référence à l'assaut du Capitole par les soutiens de Donald Trump après sa défaite à l'élection présidentielle de 2020.

M. Bertrand se réjouit de l'annonce de la Cour d'appel qui devrait rendre une décision à "l'été 2026", qui prouve selon lui qu'"il n'y a aucun complot contre Madame Le Pen" qui va pouvoir "épuiser les voies de recours".

Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs".


L'Assemblée s'empare de la sensible réforme du scrutin à Paris, Lyon et Marseille

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  • La commission des lois doit examiner dans la matinée une proposition de loi initialement portée par le député Sylvain Maillard, ancien président du groupe Renaissance, et chef des macronistes à Paris.
  • Le texte a le soutien du Premier ministre, à défaut de celui de Bruno Retailleau.

PARIS : Modifier le mode d'élection à Paris, Lyon et Marseille à un an des municipales : une gageure, tant le sujet est épineux et les oppositions nombreuses, y compris au sein de la coalition gouvernementale. Mais alors que le sujet fait ses premiers pas à l'Assemblée mercredi, les défenseurs du texte veulent croire au succès d'une réforme « populaire ».

La commission des lois doit examiner dans la matinée une proposition de loi initialement portée par le député Sylvain Maillard, ancien président du groupe Renaissance, et chef des macronistes à Paris. Son arrivée dans l'hémicycle est prévue en début de semaine prochaine.

Le texte a le soutien du Premier ministre, à défaut de celui de Bruno Retailleau, qui se fait l'écho des sénateurs LR dont il était encore il y a peu le chef. 

Selon les promoteurs de la proposition de loi, les sénateurs LR de Paris rejettent une réforme qui fragiliserait leur réélection.

Pour l'essentiel, cette réforme prévoit de mettre en place deux scrutins distincts pour les trois métropoles : l'un pour élire les conseillers d'arrondissement ou de secteur, l'autre pour élire ceux du conseil municipal, sur une circonscription unique.

Actuellement, les électeurs votent dans chaque arrondissement pour une liste de conseillers d'arrondissement, et les élus du haut de la liste siègent à la fois au conseil d'arrondissement et au conseil municipal.

Ce mode de scrutin est décrié, car il peut aboutir à l'élection d'un maire ayant réuni une minorité de voix. De plus, l'élection se joue dans une poignée d'arrondissements clés.

Dans ces trois villes, « tout se joue sur deux ou trois arrondissements, tout le reste ça ne compte pas », ce qui conduit les maires à s'occuper « en priorité » des arrondissements qui les ont élus, explique M. Maillard à l'AFP. « On pense que c’est un problème démocratique », ajoute-t-il, en défendant le principe « un électeur, une voix », et en soulignant le soutien dont bénéficie la réforme dans l'opinion.

Le texte prévoit aussi de modifier la prime majoritaire accordée à la liste arrivée en tête, en l'abaissant à 25 % au lieu de 50 % comme c'est le cas actuellement dans l'ensemble des communes.

- LR grand perdant ? 

Mais les oppositions sont multiples, issues de la droite comme de la gauche hors LFI (le RN et les Insoumis se montrant plus enclins au changement, alors qu'ils n'ont quasiment pas d'élus dans ces villes). Les députés Léa Balage, El Mariky (EELV), Sandrine Runel (PS) et Olivier Marleix (LR) ont ainsi déposé des amendements de suppression du principal article du texte.

La porte-parole du groupe écologiste dénonce une « réforme précipitée, sources d'inégalités, de déséquilibres démocratiques et d'évidentes difficultés pratiques ».

Sur le fond, certains s'étonnent notamment qu'une réforme prétendant rapprocher le scrutin municipal des trois villes opte pour une prime majoritaire spécifique. D'autres encore craignent une dilution du rôle des arrondissements.

Sur la forme, beaucoup contestent la volonté d'appliquer le texte dès 2026, alors que le code électoral prévoit qu'on ne puisse modifier le mode de scrutin ou le périmètre des circonscriptions moins d'un an avant le premier tour d'une élection.

Désigné rapporteur du texte, le député MoDem Jean-Paul Mattei s'est efforcé de déminer le sujet en multipliant les rencontres et en proposant des amendements de réécriture avec différents scénarios.

Cet effort a contribué à décaler l'examen en commission, initialement prévu le 12 mars. Il a aussi conduit le président de la Commission des lois, Florent Boudié (Renaissance), à demander au ministère de l'Intérieur des projections sur les conséquences des modifications envisagées, en se fondant sur les résultats de 2020.

Selon ces projections consultées par l'AFP, le nombre de sièges de LR connaîtrait un très net recul, tandis que celui des macronistes augmenterait. À Paris, par exemple, la droite aurait obtenu, avec la réforme proposée par Sylvain Maillard, 34 sièges de conseillers de Paris, contre 55, et les listes conduites par Agnès Buzyn et Cédric Villani 31 sièges, au lieu de 11.

« On ne peut pas dire qu'il y ait un énorme consensus », convient M. Mattei, qui ne désespère pas cependant de parvenir à une réforme qui s'applique dès 2026.


Après les tensions, Paris et Alger entament un nouveau chapitre

Lors d'un appel téléphonique récent, les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune sont convenus de relancer les échanges bilatéraux et de jeter les bases de cette reprise. (AFP)
Lors d'un appel téléphonique récent, les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune sont convenus de relancer les échanges bilatéraux et de jeter les bases de cette reprise. (AFP)
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  • Lors d'un appel téléphonique récent, les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune ont décidé de relancer les échanges bilatéraux
  • L'échange téléphonique a permis de formaliser une feuille de route ambitieuse et pragmatique

Après avoir frôlé la rupture, un nouveau chapitre s'ouvre dans les relations entre la France et l'Algérie.

Lors d'un appel téléphonique récent, les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune sont convenus de relancer les échanges bilatéraux et de jeter les bases de cette reprise.

Le communiqué publié par le palais de l'Élysée fait suite à plusieurs signes récents de rapprochement, notamment l'entretien accordé par Tebboune aux journalistes des médias publics algériens, où il a exprimé sa volonté de renouer le dialogue avec son homologue français et de mettre fin à ce qu'il a qualifié de «période d'incompréhension» entre leurs deux pays.

L'échange téléphonique a permis de formaliser une feuille de route ambitieuse et pragmatique, centrée sur trois axes prioritaires: la coopération sécuritaire, la gestion des flux migratoires et les questions mémorielles.

Le communiqué conjoint, publié à l’issue de cet échange, souligne la volonté des deux chefs d’État de dépasser les crises récentes pour amorcer une relation apaisée et mutuellement bénéfique.

Premier résultat concret dans le cadre de cette volonté affichée, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot se rend à Alger le 6 avril pour des entretiens avec son homologue algérien Ahmed Attal.

Les ministres devront détailler un programme de travail ambitieux et en décliner les modalités opérationnelles et le calendrier de mise en œuvre.

La coopération sécuritaire doit reprendre sans délai, notamment pour lutter contre le terrorisme au Sahel et sécuriser les frontières de la région.

La gestion des migrations irrégulières et la question des réadmissions de ressortissants algériens en situation irrégulière en France sont au cœur des discussions. 

Cette dynamique s’inscrit dans la continuité de l’engagement du président français, exprimé dès le début de son premier mandat et même avant, lors de sa campagne électorale en Algérie, où il avait qualifié la colonisation de «crime contre l’humanité».

Plus tard et dès son élection en 2017, Macron a affiché sa volonté de regarder «la vérité en face». Sa première visite officielle en Algérie marquait la priorité qu’il entend donner à la relation franco-algérienne, en posant les bases d’un dialogue sincère et apaisé. 

Cet engagement a été réaffirmé par la déclaration d’Alger en août 2022, qui prévoyait la mise en place d’une «commission mixte des historiens» chargée d’examiner les archives et de favoriser une meilleure compréhension mutuelle.

Les enjeux de ce rapprochement, dont l’objectif est la poursuite du travail de refondation des relations bilatérales, dépassent le cadre strictement bilatéral et s’inscrivent dans un contexte géopolitique et sécuritaire complexe.

La coopération entre Paris et Alger est essentielle pour répondre aux défis régionaux, notamment dans le Sahel, où le terrorisme et l’instabilité menacent la sécurité de l’Afrique du Nord et de l’Europe. 

La France et l’Algérie partagent un intérêt commun pour la lutte contre les groupes armés et leur coopération stratégique revêt une importance capitale pour stabiliser la région.

La gestion des flux migratoires reste un point de tension récurrent, car si la France souhaite des mécanismes de réadmission efficaces, l’Algérie demande le respect de la dignité et des droits de ses ressortissants. 

Malgré la volonté de réconciliation affichée, le dossier mémoriel reste un obstacle majeur.

La question des excuses officielles pour les crimes coloniaux demeure sensible. Si Emmanuel Macron a reconnu des «crimes contre l’humanité» en 2017, les demandes d’excuses formelles de l’Algérie n’ont pas encore été pleinement satisfaites. 

Les travaux de la commission mixte des historiens, lancés à l’été 2022, doivent permettre d’approfondir la recherche sur cette période sombre et de poser les bases d’un dialogue apaisé.

Malgré les gestes d’ouverture, les relations entre Paris et Alger restent fragiles, en partie en raison d’une méfiance réciproque, alimentée par des perceptions contradictoires des enjeux bilatéraux.

L’un des points de friction les plus marquants est la question du Sahara occidental. La position française, perçue comme favorable au Maroc, a suscité des crispations du côté algérien, allant jusqu’au rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France. 

Pour Alger, le soutien implicite de Paris au plan d’autonomie marocain est perçu comme un alignement qui remet en cause l’équilibre diplomatique régional.

Bien que la France ait tenté de clarifier sa position, en affirmant vouloir accompagner une dynamique internationale de sortie de crise, ce dossier demeure une source de tension. 

Au-delà des relations diplomatiques, les opinions publiques des deux pays jouent un rôle crucial dans l’évolution du partenariat.

En Algérie, une partie de la population reste méfiante vis-à-vis des intentions françaises, nourrie par un sentiment de souveraineté exacerbée et par la mémoire toujours vive des exactions coloniales. 

En France, la question algérienne suscite également des clivages politiques. Certains considèrent les gestes mémoriels comme une forme de repentance excessive, tandis que d’autres appellent à une reconnaissance plus franche des torts commis pendant la colonisation. 

La relance des relations entre la France et l’Algérie repose sur un équilibre délicat entre la reconnaissance du passé, la gestion des défis actuels et la mise en œuvre d’une coopération tournée vers l’avenir. 

Malgré la volonté politique manifeste, la concrétisation de ce partenariat dépendra de la capacité des deux dirigeants à dépasser les clivages historiques et à impulser une dynamique durable.