Prise quelques semaines avant que Marie et Mathias soient tués au Bataclan, à respectivement 23 et 22 ans et parmi les plus jeunes victimes de la tuerie qui a fait au total 90 morts, l'image a fait le tour du monde
Six ans plus tard, c'est ensemble, prenant tour à tour la parole, que leurs pères honorent la mémoire de leurs seuls enfants
Les otages du Bataclan ont faire vivre à la cour leurs deux heures et demi de huis-clos avec les jihadistes, entre terreur et conversations absurdes
«Moi j'ai baigné dans le sang et les tripes du terroriste, et j'ai eu beaucoup de plaisir. Encore aujourd'hui ça reste une joie, morbide, mais totalement assumée»
Tom, 1,71 m et plutôt gringalet, s'occupe du couple anglais. L'homme pèse environ 100 kilos. Il est blessé et Tom doit le porter. «Il est bien trop lourd pour moi». Tom réussit néanmoins à le faire sortir du Bataclan.
«Je fais des cauchemars de ça tous les soirs. Je revis le moment où je croise son regard, quand il comprend que je ne vais pas le sauver», dit-il en retenant ses larmes
«Ma joue pendait le long de mon cou. J'avalais les dents déchiquetées dans ma bouche parce que ça me faisait tousser et j'avais peur d'attirer l'attention des terroristes.»
«Tout le nez avait été arraché, son oeil droit avait explosé.» «Je lui ai dit (à sa compagne, ndlr): C'est pas grave»
«D'un coup, les portes du Bataclan s'ouvrent. Une masse compacte a couru vers nous en hurlant. Le commissaire retient un visage, la terreur d'une jeune femme»
«Nous ne connaissions pas la configuration des lieux. Une seule certitude : qu'il y avait des terroristes qui massacraient des innocents et nous attendaient avec des armes de guerre»
«J'ai délaissé toute profession pour devenir un combattant de l'État islamique», assène l'accusé
Un peu plus tard dans la journée, Salah Abdeslam se lève et s'octroie la parole pour dénoncer ses conditions de détention. «On est traités comme des chiens»